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Les tribulations d'un sinophile dans la Chine républicaine Le ... - AFEC

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<strong>Le</strong> musicien et pédagogue Alfred Westharp<br />

Montessori proposait l'instal<strong>la</strong>tion <strong>d'un</strong>e « École expérimentale de vie<br />

sociale » 29 , où, par un travail de préférence en plein air, les élèves<br />

pourraient acquérir une indépendance économique et psychique. Ils<br />

vendraient ensuite leurs produits <strong>dans</strong> <strong>la</strong> « boutique » de l'école afin<br />

d'établir un contact avec <strong>la</strong> société. Dénué de compétition, le travail,<br />

s'effectuant <strong>dans</strong> un cadre scientifique, permettrait aux multiples talents,<br />

aussi bien intellectuels que physiques, de se révéler en préparant l'enfant<br />

à <strong>la</strong> vie professionnelle.<br />

Westharp encouragea de même ses élèves à l'indépendance : ils<br />

s'occupaient de <strong>la</strong> cuisine, des réparations, de l'hygiène, du jardinage ou<br />

des travaux <strong>dans</strong> les ateliers de l'école (menuiserie, couture, cordonnerie).<br />

Il instal<strong>la</strong> également une boutique (xuexiao gongmaishï), symbole de<br />

sociabilité, où les élèves assuraient aussi <strong>la</strong> vente. Cette col<strong>la</strong>boration<br />

devait contribuer à développer l'harmonie sociale. Westharp privilégiait<br />

<strong>la</strong> connaissance mutuelle des professeurs et des élèves, afin d'arriver à<br />

une bonne cohabitation entre individus de tempéraments différents.<br />

Conformément aux conceptions de Montessori, il n'y avait pas de vacances<br />

à l'école des <strong>la</strong>ngues, mais des « changements d'occupation ». <strong><strong>Le</strong>s</strong><br />

élèves et les professeurs partaient ensemble en voyage pour étudier in situ<br />

<strong>la</strong> géographie, <strong>la</strong> biologie, l'histoire, les coutumes locales ou encore <strong>la</strong><br />

peinture à partir des monuments ou des paysages. Liang Shuming, qui<br />

visita l'école, constata que Westharp avait organisé les élèves et les enseignants<br />

en petites unités où ces derniers tenaient <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de « chefs de<br />

famille » 30 . Dans cette tâche, les maîtres étaient entraînés par le dynamisme<br />

de Westharp qui s'occupait lui-même in<strong>la</strong>ssablement des besoins<br />

vitaux de ses élèves. Au sein de l'école existaient de multiples activités :<br />

des ateliers pour <strong>la</strong> fabrication de chaussures et de friandises, un atelier<br />

de réparation, une boutique où on vendait tout ce dont on avait besoin à<br />

l'école, de <strong>la</strong> maroquinerie jusqu'au riz et au sel. <strong><strong>Le</strong>s</strong> élèves en portaient<br />

29 Cf. Montessori (1992), p. 123.<br />

30 L'école avait beaucoup de visiteurs. Quand deux ans se furent écoulés, Westharp<br />

invita également les parents de ses élèves à une réunion {kenqinhui) et leur<br />

expliqua le fonctionnement de l'école. D'après M. Ji, les réactions furent<br />

enthousiastes. Cf. Ji Fanwu (1981), p. 133.<br />

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