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Les tribulations d'un sinophile dans la Chine républicaine Le ... - AFEC

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<strong>Le</strong> musicien et pédagogue Alfred Westharp<br />

cologie 5 . Pour approfondir ses connaissances, il se rendit ensuite en<br />

France, où il demeura quatre ou cinq ans tout en faisant plusieurs séjours<br />

en Angleterre.<br />

<strong>Le</strong> jeune Westharp, musicien chevronné et surtout excellent pianiste,<br />

se mit à l'école de Debussy (1862-1918). Il passait son temps à jouer du<br />

piano. Suivant <strong>la</strong> mode de son époque, il s'enthousiasma aussi pour <strong>la</strong><br />

musique de l'Extrême-Orient (voir Annexe). Il s'essaya lui-même à <strong>la</strong><br />

composition, vou<strong>la</strong>nt intégrer <strong>dans</strong> ses propres œuvres des éléments<br />

harmoniques et rythmiques empruntés à l'Asie. Cependant, ni les concerts<br />

qu'il donna ni ses conférences sur <strong>la</strong> musique ne reçurent un écho particulièrement<br />

favorable auprès des cercles des « amis de l'Orient », alors<br />

très courus. Ses considérations théoriques partaient, certes, d'analyses<br />

musicologiques mais entraient presque aussitôt <strong>dans</strong> des réflexions sociopsychologiques<br />

volontiers comparatistes 6 .<br />

Dès son arrivée en <strong>Chine</strong> en 1913, Westharp défend plus vigoureusement<br />

encore l'idée qu'Orient et Occident ont grand besoin l'un de<br />

l'autre, et qu'il importe de relever les aspects les plus positifs des deux<br />

héritages culturels afin de les réunir. Il constate l'existence <strong>d'un</strong>e culture<br />

structurée par <strong>la</strong> science du côté de l'Europe, et du côté de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, <strong>dans</strong><br />

sa musique comme <strong>dans</strong> sa philosophie, l'existence de valeurs telles que<br />

l'harmonie, le sentiment ou « l'intériorité ». Cette « sagesse orientale »,<br />

Westharp ne veut pas seulement <strong>la</strong> faire partager aux Occidentaux, mais<br />

avant tout <strong>la</strong> promouvoir auprès des Chinois eux-mêmes, ramenant ainsi<br />

<strong>dans</strong> son pays d'origine une image de l'Orient de facture occidentale ; un<br />

réformateur « conservateur » comme Liang Shuming — le « dernier<br />

confucéen » — saura se servir <strong>d'un</strong>e semb<strong>la</strong>ble image en forgeant son<br />

idéologie néo-traditionaliste.<br />

5 Nous n'avons pu jusqu'à présent établir avec plus de précision <strong>la</strong> nature de ses<br />

études.<br />

6 Cf. Westharp (1911) et Westharp (1912). D'autres opuscules non datés (Westharp<br />

[a] et Westharp [b]) nous semblent, d'après quelques indications <strong>dans</strong> le<br />

texte, également appartenir à cette période. Certaines brochures furent seulement<br />

publiées après que Westharp eut quitté l'Europe : ce sont celles que nous avons<br />

référencées comme Westharp (1913) et Westharp (1914?).<br />

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