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Les tribulations d'un sinophile dans la Chine républicaine Le ... - AFEC

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<strong>Le</strong> musicien et pédagogue Alfred Westharp<br />

chinoise, Liang y défendait les « véritables » valeurs de <strong>la</strong> tradition<br />

pédagogique de son pays. Celle-ci, prenant pour base les exigences et les<br />

dispositions de <strong>la</strong> vie même, développe les qualités affectives de l'homme<br />

et l'engage à mener une vie raisonnable :<br />

L'enseignement de Confucius ne consistait pas en des maximes arides, mais<br />

en un art de vivre proposé aux hommes. Il se servait des rites et de <strong>la</strong> musique<br />

pour harmoniser <strong>la</strong> vie affective. 56<br />

Liang continuait en disant que cet enseignement s'est perdu avec le<br />

temps. Il convient donc de le renouveler et de renoncer à des méthodes<br />

dites confucéennes, comme celle « de <strong>la</strong> récompense et de <strong>la</strong> punition »<br />

(shangfà), qui en réalité empêchent le libre développement des facultés<br />

naturelles de l'homme. Westharp exprima cette même vive critique à<br />

rencontre de l'enseignement traditionnel qui procédait précisément par<br />

l'attribution de châtiments et récompenses 57 .<br />

Liang avait également rendu compte de sa re<strong>la</strong>tion avec Westharp et<br />

déc<strong>la</strong>ré l'intérêt qu'il portait à ses idées <strong>dans</strong> un petit article inséré <strong>dans</strong><br />

un recueil d'essais et de notes intitulé Entretiens matinaux (Zhaohua). Il<br />

y dissertait sur le rôle central que, d'après son point de vue « confucéen »,<br />

devrait jouer <strong>la</strong> musique lors de <strong>la</strong> « renaissance chinoise », mais regrettait<br />

au passage le manque d'ouvrages musicologiques sur <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> :<br />

Je crois que le renouveau de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> dépend nécessairement du renouveau<br />

des rites et de <strong>la</strong> musique. La société idéale telle que je l'imagine serait chose<br />

morte s'il n'y avait ni rites ni musique. C'est pourquoi j'attends impatiemment<br />

l'apparition de génies musicaux, sans quoi tout sera sans issue. Mon ami<br />

Westharp disait : « <strong>Le</strong> toucher est des cinq sens de l'homme le moins<br />

important, tandis que l'ouïe prévaut sur les autres, car ses expressions sont les<br />

plus variées. Elle est le plus proche de l'âme et influe sur les transformations<br />

de <strong>la</strong> nature humaine avec un maximum de vitesse et de force. » 58<br />

56 Cf. Liang Shuming (1924b), p. 111.<br />

57 Cf. Ji Fanwu (1981), p. 134.<br />

58 Cf. Liang Shuming (1940), p. 117-118.<br />

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