Les tribulations d'un sinophile dans la Chine républicaine Le ... - AFEC

Le musicien et pédagogue Alfred Westharp
la Chine, qui mettrait en pratique les propositions théoriques formulées
dans son chef-d'œuvre Les cultures orientales et occidentales et leurs
philosophie^ 9 . De cette période, où l'éducation se trouvait au centre de
ses préoccupations 50 , date précisément son amitié avec le pédagogue.
Comme lui, Liang critiqua les nouvelles méthodes d'éducation occidentales
(par exemple l'apprentissage des langues étrangères) qui privilégiaient
uniquement l'acquisition de savoirs et de techniques au détriment
de l'épanouissement de l'élève. Ajoutées aux défauts du système
chinois, elles ne rendraient jamais les élèves aptes, en sortant de l'école,
à affronter la vie 51 . Lorsque Liang entreprit à son tour une expérience
pédagogique — à l'automne de 1924, il ouvrit au Shandong l'École
secondaire du deuxième cycle de Caozhou (Caozhou gaoji zhongxue) —
son programme éducatif rejoignit, semble-t-il, très largement, que cela fût
voulu ou non, celui de Westharp à l'École de Taiyuan. Guy Alitto, le
biographe de Liang, décrit le projet de Caozhou de la manière suivante :
Ln a sensé, the reforms Liang instituted at the middle school were a kind of
microcosm of the method he was seeking for the reformation of society in
gênerai. At the center was his chiang-hsueh [jiangxue] idea, which would
combine moral and intellectual improvement through the mutual interaction,
encouragement, and criticism experienced in small student teacher groups.
Thus in contrast to the mechanical intellectual training one received in
Western-style schools, Liang's school was dedicated to providing éducation
for the whole man — emotional and moral guidance as well as intellectual
nourishment. 52
Nous y trouvons précisément des méthodes qu'il avait admirées, comme
nous l'avons vu, lors de sa visite à l'école de Westharp : les petites unités,
l'interaction et l'encouragement auprès des élèves à développer une vaste
49 Cf. Liang Shuming (1921). Le livre issu des conférences données par Liang
connut un succès formidable, surtout auprès des jeunes intellectuels chinois.
Liang devint un héros national en tant que « défenseur de la culture chinoise ».
Cf. Alitto (1986), p. 75.
50 lbid., p. 135-153.
51 Cf. Liang Shuming (1930). Voir également Liang Shuming (1924a).
52 Cf. Alitto (1986), p. 150.
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