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Le Gourgandin - Fran.. - Index of

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A llh40, je me prépare pour sortir seule, me souviens qu'elle devait me donner des documents importants,<br />

la cherche, elle a déjà visiblement quitté la Boîte. <strong>Le</strong> chef du personnel doit le savoir, je frappe donc<br />

chez le gourgandin. Personne. Alfred m'affirme qu'il était là il y a une minute. Avec Isabelle...<br />

<strong>Le</strong> sale scorpion qui ne dort jamais en moi vient de dresser son dard venimeux ! Je visite jusqu'aux<br />

chiottes de l'étage ! Je hais ces disparitions soudaines, je les connais trop bien. Et je connais aussi, pour y<br />

être passée dans des tenues des plus hasardeuses, tous les recoins hospitaliers de cette satanée Boîte...<br />

Finalement, d'on ne sait où, le gourgandin reparaît. Je lui demande où est Isabelle. Il m'attire dans son<br />

bureau. « Elle est partie parce que je viens de lui dire que je ne veux plus continuer avec elle. » J'hésite à<br />

le croire, à me réjouir, à la plaindre. Il poursuit : « Et ce n'est pas la première fois que je le lui dis -<br />

Alors, si je comprends bien, elle insiste ?» Il acquiesce. Menteuse, menteuse Isabelle. Dissimulatrice<br />

perfide. Vilaine petite garce, qui s'apitoie sur mon chagrin, bat sa coulpe, méprise ses errances avec une<br />

grimace hautaine, et dans mon dos courtise le gourgandin, et revient à la charge...<br />

Je laisse pas éclater ma rancune devant lui. Il semble embêté : « Je n'aime pas faire de la peine aux<br />

gens », plaide-t-il. Mais je sais très bien que cette peine-là, d'une femme belle et intelligente, lui est un<br />

fard précieux. « Tu t'y prends mal pour t'en garder », dis-je. Puis, très petite bonne femme exemplaire :<br />

« Est-ce que je fais de la peine aux gens, moi ? - Oui, dit-il en souriant triste. - Toi, lui dis-je, tu n'es pas<br />

les gens. » Et parce que je l'aime à mourir, j'oublie Isabelle pour un instant...<br />

Chez moi, je repense à ces documents qu'elle a omis de me remettre. Je téléphone à 14 heures pour<br />

demander si elle est revenue. « Oui, m'affirme la standardiste, je l'ai aperçue. » Et, malgré mes<br />

dénégations, elle s'obstine, parce que son bureau ne répond pas, à la chercher partout. On dirait que tout<br />

le monde a juré de me mettre le nez dans sa crotte... Bien sûr, elle demeure introuvable.<br />

Je ne demande pas qu'on me passe le gourgandin. La standardiste, peut-être innocente, finalement, ne me<br />

le propose pas non plus.<br />

Ce soir, je déteste Isabelle.<br />

Et... si c'était lui qui me racontait des blagues ? Comment savoir, maintenant ? Si pour régner mieux, il<br />

cherchait banalement à nous diviser ? Si, bêtes que nous sommes, nous tombions dans ce piège grossier ?<br />

Et Myriam, dans tout ça ?<br />

Ah ! Christine, tu as bien de la chance, là-bas, dans ta villa du bout du monde... Vingt kilomètres entre la<br />

Boîte et toi, et tu respires à l'aise. Mais si un jour le masque tombait, quelle terreur, non ?<br />

Chapitre 13

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