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Le Gourgandin - Fran.. - Index of

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notes. Je suis négligemment appuyée de l'épaule à la vitre. J'évoque des chiffres, des dates, des<br />

opérations. J'aère le discours, je ménage une pause, je jette un coup d'œil apparemment innocent vers<br />

l'extérieur, et le bâtiment perpendiculaire au nôtre. Deux étages plus bas, dans l'angle, vue plongeante sur<br />

les chiottes. Il a ouvert le store, entrebâillé la croisée, sorti sa queue. Il se branle. Il sait que je le vois. Je<br />

continue mon rapport, d'une voix inaltérée. Je regarde encore. Sa main devient frénétique. On n'aperçoit<br />

pas son visage, que sa main sur sa bite, qui scande une cadence folle. Je ne tremble pas. Ni d'anxiété. Ni<br />

de trouble. J'ai à peine envie de sourire. Je ne me sens pas concernée. Quelque chose, dans notre<br />

complicité, est en train de foirer. Peut-être que je l'aime trop, lui, pour aimer sa queue comme il voudrait<br />

Peut-être n'est-ce pas qu'une boutade quand il dit : « Je suis un homme objet, fais de moi ce que tu veux. »<br />

Peut-être cela lui plairait-il vraiment, de n'être, pour moi, rien qu'une bite...<br />

Un autre jour, nous visitons ensemble une maison qu'il va peut-être acheter. Il n'y a que nous. La maison<br />

est meublée. Au premier, dans une chambre poussiéreuse, il me prend dans ses bras. Je porte un corsage<br />

rouge, une jupe moulante noire. Il murmure dans mes cheveux : « Tu les as tous fait craquer, aujourd'hui, à<br />

la Boîte... Ils te regardaient tous avec du feu dans les yeux... Mais c'est moi qui suis là... Je suis très<br />

fier. » Je lui rends cette justice. Il l'a prononcée souvent, cette phrase, « je suis très fier ». Il dénoue ma<br />

ceinture, remonte ma jupe. Dessous, j'ai des bas noirs, un porte-jarretelles rouge. Il m'assied sur la<br />

chaise. Je me sens belle dans la demi-obscurité de cette chambre abandonnée. Ma jupe retroussée<br />

découvre mes cuisses, noires et blanches, j'écarte les jambes. Il tire sur ma culotte. Son regard semble<br />

piégé. Sa fascination m'excite. Il est à genoux devant moi, je décolle les fesses, m'<strong>of</strong>fre à lui, tends le<br />

ventre, ondule... Cette fois, je tiens le vrai trip... Ses mains sont douées d'un pouvoir surnaturel, il<br />

m'éclate sans violence entre ses deux pouces, il me force un peu, me remplit, se retire, se déboutonne,<br />

revient à la charge avec sa queue gonflée, toute droite et dardée, qui barre sa chemise... Il me caresse<br />

encore et encore, la vue de son désir me galvanise. J'imagine l'invasion, je façonne mon rêve, crispe mon<br />

sexe sur l'idée de ce gourdin qu'il va introduire en moi doucement, qui va glisser comme dans une mer<br />

d'huile... Je commence à jouir, le plaisir m'ouvre encore, m'inonde, ses yeux rivés sur ma béance<br />

deviennent fous, j'avance la main pour fouetter mon extase du contact de sa chair, de l'affolante fermeté de<br />

ce barreau fabuleux qui oscille devant moi... Alors il se relève furieusement, il dit : « Vite, vite, prendsmoi<br />

dans ta bouche ! » Il interrompt mon orgasme pour ne pas perdre le sien, pour ne pas jaillir bêtement<br />

dans le vide... Il a horreur (ou peur ?) de la salissure du sperme.<br />

Un autre jour encore, nous sommes au cinéma, il s'est aventuré sous ma jupe, j'ai quitté ma culotte en me<br />

tortillant, je l'ai mise dans ma poche. Ma jupe est très large, très complice. Je m'écarte au maximum entre<br />

les bras du fauteuil de velours, lui facilite la prospection. Très vite ses doigts me mouillent ; il se baigne<br />

à mon fleuve, s'énerve, piaffe, pousse sur un barrage élastique qui ferme encore un peu mon ventre.<br />

Soudain, ce barrage cède aussi, ses doigts s'enfoncent, mon accueil est devenu une sorte d'abîme<br />

vertigineux. Il se penche à mon oreille, bouleversé : « Tu t'es ouverte d'un coup », son haleine dans mon<br />

cou, ses mots, sa fièvre m'incendient. Son émoi est contagieux, je me sens absolument sur la même<br />

longueur d'onde que lui. Je pose à mon tour une main sur sa queue raidie dans son pantalon. Il se dégage.<br />

J'insiste, il m'échappe de nouveau, m'explique, toujours très bas, plus bas encore qu'il n'est nécessaire,<br />

car le film fait du bruit : « Me touche pas, c'est de la dynamite ! » Moi, j'aime la dynamite. L'idée grisante<br />

que ça va péter d'une seconde à l'autre. <strong>Le</strong> suspens, la douleur et la joie du suspens, l'urgence, le<br />

désespoir de la contention. J'adore ça. Je brûle d'envie de le malmener. Je ne le branlerai pas. Juste une<br />

phalange ici, une autre là, une caresse à peine ébauchée, un ongle facétieux, une paume chaude sur sa<br />

colonne tourmentée, un index qui folâtre dans le sillon ouvert du bout... Juste ça, qu'il me refuse. Il a peur

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