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Le dieu venu du Cent..

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jusqu’à présent négligé de lui communiquer – pouvait aussi<br />

bien être mane, thecel, pharès.<br />

Me voilà dans le bain, se dit-il, en proie à toutes sortes de<br />

réactions : satisfaction, soulagement, terreur, mélancolie liée à<br />

une inexorable impression de défaite. Enfin, se dit-il en<br />

regagnant son conapt en taxi, ça vaudra toujours mieux que de<br />

faire un tour au soleil.<br />

Mais était-ce bien sûr ?<br />

Une chose était certaine, c’était moins rapide. Il fallait plus<br />

longtemps pour mourir de cette façon. Cinquante ans, peut-être.<br />

En un sens, cela lui semblait plus réconfortant.<br />

D’ailleurs, réfléchit-il, j’aurai toujours la possibilité<br />

d’accélérer les choses. On doit trouver autant d’occasions sur les<br />

colonies qu’ici. Peut-être même davantage.<br />

Tandis qu’il faisait ses valises, à l’abri pour la dernière fois<br />

dans son précieux et confortable conapt, la sonnerie <strong>du</strong><br />

vidphone retentit.<br />

— Monsieur Bayerson…<br />

Une jeune femme tout sourire : quelque employée subalterne<br />

appartenant à un quelconque service rattaché à l’office colonial<br />

des Nations Unies.<br />

— Mayerson.<br />

— C’est cela. Je vous appelle pour vous communiquer votre<br />

lieu d’affectation ; et… estimez-vous heureux, monsieur<br />

Mayerson ! Il s’agit de la zone fertile de Mars connue sous le<br />

nom de Fineburg Crescent. Je suis sûre que vous vous y plairez.<br />

Eh bien, au revoir, monsieur, et bonne chance. (Et elle continua<br />

de sourire jusqu’à ce qu’il eût coupé l’image. Du sourire de<br />

quelqu’un qui ne partait pas.)<br />

— Bonne chance à vous aussi, dit-il.<br />

Fineburg Crescent. Il en avait enten<strong>du</strong> parler. C’était un coin<br />

relativement fertile, en effet. En tout cas, les colons de là-bas<br />

avaient des jardins ; ce n’étaient pas, comme dans certains<br />

secteurs, de vastes éten<strong>du</strong>es glacées de cristaux de méthane<br />

solidifié, où de violentes tempêtes de gaz venaient<br />

perpétuellement tout détruire. Là, au moins, il pourrait monter<br />

de temps à autre à la surface, sortir de son clapier.<br />

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