29.06.2013 Views

MANUEL GÉNÉRAL - INRP

MANUEL GÉNÉRAL - INRP

MANUEL GÉNÉRAL - INRP

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

18 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

faire accepter sans contrainte est de la faire<br />

servir à la vie des métiers. Dans quelle mesure<br />

et comment l'école prolongée peut-elle favoriser<br />

l'apprentissage? C'est une question d'enseignement<br />

technique en son de^ré le plus modeste;<br />

je souhaite qu'elle soit etudiée de près<br />

à l'une des sections du Congrès' de Lyon, dont<br />

la préparation minutieuse permet beaucoup<br />

d'espérances. Les conclusions de cette étude<br />

mettront fin, je l'espère, aux tâtonnements de<br />

la Chambre et du Gouvernement. Les vues ingénieuses<br />

exposées par M. Lapie dans la Revue<br />

Pédagogique d'octobre 1918, pourront enfin<br />

recevoir un commencement d'exécution; le<br />

projet de M. Viviani, rapporté par M. Dessoye,<br />

connaîtra la résurrection et M. Ducos verra<br />

discuter, après dix-huit mois d'attente, son intéressante<br />

proposition.<br />

Il faudra que pareille méthode permette<br />

l'adaptation de l'école post-scolaire ou prolongée<br />

à la vie rurale. Les mêmes directions de M. Lapie<br />

fixent, dès maintenant, l'indispensable<br />

orientation; la proposition de M. Le Bail et celle<br />

plus récente de M. de Monicault devront être<br />

reprises et complétées; il est impossible d'abandonner<br />

plus longtemps aux seuls professeurs<br />

départementaux ou d'arrondissement le soin de<br />

guider et hâter l'évolution de nos méthodes<br />

culturales; ce doit être en partie la tâche de<br />

l'école, elle ne peut s'y dérober plus longtemps.<br />

Encore faut-il donner à nos instituteurs les<br />

connaissances spéciales qui leur manquent, le<br />

temps et les moyens d'organiser l'enseignement<br />

rural. Les essais d'adaptation industrielle, agricole<br />

ou nautique tentés dans nos écoles normales<br />

paraissent avoii* donné dë maigres résultats.<br />

Le plus souvent, professeurs et candidats<br />

aux certificats spéciaux manquent de conviction<br />

et je sais des écoles où cette collaboration<br />

si précieuse tourile en perte de temps et dérision.<br />

Les expériences faites daiiS les jardins<br />

d'essais restent encore un amusement puéril,<br />

un gâchis d'engrais ou l'occasion pourun maître<br />

avisé d'une fumure gratuite; il est temps que<br />

d'excellentes intentions prennent forme légale<br />

et soient exécutées strictement.<br />

Je vois dans celle adaptation de l'école primaire<br />

aux formes variées de l'activité nationale,<br />

non seulement un surcroit possible d'indépendance<br />

économique et de richesse, mais<br />

encore l'occasion d'une communion plus étroite<br />

entre l'enseignement et la nation.<br />

J'ai parfois l'impression douloureuse que les<br />

petites écoles sont moins ardemment soutenues<br />

et suivies qu'au temps héroïque de leur croissance;<br />

à nous d'agir en sorte que ieur maturité<br />

soit heureuse et féconde.<br />

HENRI AVHIL.<br />

[fjl) Le travail manuel dans les écoles de filles, (§)"<br />

Les lecteurs du Manuel général ont trouvé dans qu'il soit possible, ne perdant pas de vue que<br />

les numéros du 18 juin, des 2 et 16 juillet, 24 sep­ « ce qui travaille dans l'homme, qu'il rabote,<br />

tembre, des articles importants de M. l'inspec­ balaie, chante, légifère, creuse des problèmes<br />

teur Rocheron sur la question du travail manuel. scientifiques, médite sur la destinée humaine,<br />

Nous nous proposons, pour l'exemple, et pour c'est sa volonté, son intelligence et son cœur »,<br />

entraîner nos collègues à apporter au fonds com­ et c'est dans la mesure ou le travail manuel<br />

mun leurs expériences personnelles, d'exprimer exerce la volonté, stimule l'intelligence, donne<br />

quelques idées sur ce que doit être à notre sens aux enfants, avec une main et un œil exercés,<br />

le travail manuel, — en particulier dans les le pouvoir et la joie de réaliser ce qu'ils sou­<br />

écoles de filles, — et d'indiquer ce que nous haitent, qu'il a sa place à l'école primaire.<br />

croyons et savons possible d'y réaliser.<br />

D'ailleurs, les exercices manuels moyen<br />

Nous ne chercherons pas quelles préoccupa­ d'éducation, c'est l'esprit même de la loi de<br />

tions nationales, économiques, sociales ou mo­ 188'2 dont M. Rocheron rappelait le texte et les<br />

rales justifient le choix du sujet de nos pro­ commentaires, et auxquels il faut sans cesse se<br />

chaines conférences par le Ministre; mais, lorsque référer pour vérifier notre enseignement. Ces<br />

M. Rocheron dit, « qu'il a sans doute voulu qu'à exercices manuels ne se limitent pas à ce que<br />

l'école primaire on ait davantage le souci de ce nous appelons « le travail manuel », ils le dé­<br />

que feront ou seront nos élèves », ces deux mots bordent : exercices manuels, la manipulation '<br />

appellent notre attention.<br />

d'une balance, d'une chaîne d'arpenteur, d'un<br />

Nous ne savons pas ce que feront nos élèves, mètre, d'un volume; exercices manuels, toutes<br />

et, le saurions-nous, qu'il faudrait résolument les applications des sciences physiques et na­<br />

écarter ce souci de l'école : un enseignement turelles à la vie pratique; exercices manuels,<br />

primaire avec des exercices de travaux manuels les notions d'hygiène et d'économie domestique;<br />

mis au service de l'apprentissage d'un métier exercices manuels, les collections d'images, d'ob­<br />

serait une mutilation des forces de l'enfant, avant jets, de timbres, etc., qui font passer dans<br />

qu'elles aient atteint leur développement, une l'esprit les idées de classification, de caractères<br />

iùutilation de ses possibilités d'avenir, avant communs, sans lesquelles un cerveau reste tou­<br />

qu'elles se soient révélées. Qui ne sait d'ailleurs jours sans air et sans lumière.<br />

que, dans le choix d'un métier, entrent des élé­ L'école maternelle actuelle s'efforce dans cet<br />

ments auxquels l'école reste étrangère : volonté esprit de commencer l'éducation des enfants; il<br />

des parents qui va parfois â l'encontre des goûts et serait dommage que l'école primaire laisse<br />

des aptitudes de l'enfant, influence du milieu, pré­ perdre ce double effort de l'enseignement par<br />

jugés, circonstances fortuites, engouement, etc. les choses, de l'habileté manuelle par la diver­<br />

Mais, si nous pouvons en toute tranquillité sité des exercices. Aussi souhaitons-nous que,<br />

ignorer ce que feront les enfants, nous savons, dans la première année de scolarité primaire,<br />

avec évidence, ce qu'ils seront. Quels que soient une méthode et des exercices analogues initient<br />

leur métier, leur fonction, leur charge, ils seront les enfants qui n'ont pas passé par l'école ma­<br />

des hommes, et le souci du maître, c'est d'élever ternelle et fixent chez les autres le savoir acquis.<br />

chaque enfant.à la plus haute qualité d'homme L'école maternelle n'épuise pas l'intérêt des<br />

F. DOLIDON. L'ÉDUCATION MÉNAGÈRE DES JEUNES FILLES, l vol. in-16, br. 1.50

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!