MANUEL GÉNÉRAL - INRP

18 MORALE — LANGUE FRANÇAISE
au-dessus do tout prix. 11 ne peut être regardé comme
un moyen pour la fin des autres, mais comme une
fin en soi ; c'est-à-dire comme un être ayant une valeur
par lui-même. Il possède une dignité, par laquelle
il force au respect de sa personne toutes les autres
créatures raisonnables. L'humanité qui réside en sa
personne est l'objet d'un respect qu'il peut exiger de
tout autre homme mais dont il ne doit pas non plus
se dépouiller. Ce devoir relatif à la dignité de l'humanité
en nous peut se traduire dans les préceptes
suivants :
Ne sois point esclave des hommes;
Ne souffre pas que tes droits soient impunément
foulés aux pieds ;
Ne contracte point de dettes que tu ne puisses payer ;
Ne reçois'point de bienfaits dont lu puisses te passer,
et 11e sois ni parasite, ni flatteur, ni mendiant.
Sois économe afin de ne pas tomber dans la misère.
Les plaintes, les gémissements, même un simple cri
arraclie par une douleur corporelle, c'est déjà chose
indigne de toi, à plus forte raison si tu as conscience
d'avoir mérité cette peine.
11 semble indigne d'un homme de s'humilier et de
se courber devant un autre : celui qui se fait ver
peut-il se plaindre d'être écrasé? KANT.
Résumé. —L'homme a une valeur par lui-même.
Le sentiment de fierté qu'il éprouve parce qu'il se
sent supérieur aucc autres êtres est le sentiment de
la dignité personnelle. C'est ce sentiment qui a lentement
fait sortir l'homme de la lirutalité poxir le
conduire à la civilisation.
Un homme digne se respecte soi-même ; il sait faire
respecter tous ses droits et se fait un devoir de respecter
toujours les droits des autres, c'est-à-dire la
dignité de ses semblables. Il faut toujours être, dans
la vie, digne du nom d'homme : c'est là toute la
morale. ANDRÉ MAILLET,
Inspecteur de l'Enseignement primaire.
Jouets d'enfants. — Contre l'ennui.
COURS PRÉPARATOIRE
I. — Pour éveiller et fixer les idées simples.
Matériel : Gravures représentant : paurac, petit
chat, buffet, arbres.
Deux enfants figureront la fillette et la chatte, et illustreront
le récit du maître par une mimique expressive.
Récit animé : Chatte et fillette.
Ecoutons. — Observons. — Minette est une charmante
petite fille, Minette une .jolie petite chatte.
On les voit toujours ensemble; et, comme leurs
noms sont presque pareils, lorsqu'on appelle l'une,
l'autre vient également.
« Ninette ! ditla maman, viens voirie beau ballon ».
Ninette accourt; Minette aussi. « Oh! la belle
paume! « Lancée par la fillette, elle part comme une
flèche et rebondit au mur ou au plafond. Puis elle
roule sans bruit sur le plancher.
C'est à Minette, de jouer. D'un coup do patte, elle
pousse la balle, puis bondit, toutes griffes dehors.
La fillette saisit ensuite la paume et la lance de toutes
ses forces contre le plafond.... Pouf! la balle est
revenue sur le petitnez.rose de Minette qui saute sur
le buffet, où elle éternue trois fois.De ses yeux ronds,
elle observe la boule, qui lui parait maintenant un
méchant jeu inventé par les hommes pour effrayer les
petites chattes.
Minette apeur; elle s'enfuit au jardin et elle se venge
sur un petit arbre dont elle égratigne i'ècorce.
Parlons. — Agissons. — Quelques sobres explications
compléteront l'interprétation animee, pour les
mots qui n'auront pas été illustrés do gestes ni
d'images.
On pourra ensuite diviser la classe en deux
groupes : chattes et fillettes, et on recommencera lo
récit, animé par tous les élèves.
Faire reproduiro le récit, de mémoire.
Dessinons : paume — chat — arbro.
Jouons. — Rions. — Au chat perdu. (Exercice
de l'ouïe et de la mémoire visuelle.)
Le maître recommande de bien observer la place de
chacun des élèves. ,11 fait mettre l'un deux en l'ace de ses
camarades, et lui eduvre les yeux d'un bandeau; l'enfant
doit deviner, au sou, le chat perdu, c'est-à-dire l'élève qui
vient de miauler. S'il a devine juste, il est remplacé par
l'enfant qu'il a nommé; sinon, il continue à tenir le jeu.
II. — Pour étendre et fixer les idées.
Matériel. — Branche d'arbre. — Débris de papier
blanc figurant la neige.
Trois élèves figureront Pierre, Paul, la vieille femme.
Ecoutons. — Observons. — Récitation animée.
Le bon dimanche.
Pierre et Paul jouaient un dimanche.
11 neigeait, la route était blanche;
Voila qu'une vieille passa.
Elle portait, toute courbée,
Une grosse tranche tombée —y
Que le veut de la nuit cassa.
' Pierre dit : « Vois comme elle tremble
Il serait bien facile, ensemble,
Delui donner un coup de main. •
Et ce fut leur jeu du dimanche
De se charger de cette branche.
0 . AUBERT.
Parlons. — Agissons. — Marchez coui Une direction, une porte.... — Citez
une route : droite, ombragée, ensoleillée, déserte. —
Faites du vent avec la main, avec votre tablier, un
éventail, un soufflet — Qu'est-ce que le vent? »—• De
l'air qui bouge.
Dessinons et classons. — Ce que 1e vent peut renverser,
emporter. — Par des Heches que vous tracerez
sur votre ardoise, indiquez la direction du tableau,
du bureau, de la porte, etc. >
Jouons. — Rions. — Souffle, vent! (Imagination,
observation, idée du verbe).
Le maitrefigure levent; il souffle dans la direction d'un
objet : arbre, maison, etc. Chaque élève, tourà tour, indique
lefjel du vent sur l'objet visé; exemple : La feuille se
delache, s'envole, tombe. La branche plie, se brise, s'ucat....
L'elève à court de réponse donne un gage.
Préparation de la leçon suivante.
OBSERVEZ : Un clden de chasse (ou gravure).
, COURS ÉLÉMENTAIRE -
Observation et réflexion. — Elocution. —
Etude de textes.
1. — Idées et mots simples.
F.iiluiiis jouant. — Observez les mouvements do
la paume lancée »—> Elle part comme une fleclie,
louche, rebondit, roule, s'arrête.
Observez la fillette jouant. »-»• Elle se baisse, saisit
la paume, fléchit le bras et envoie la balle av15c
force. Ou bien, de la ;nain ouverte, elle frappe en
cadence le ballon qui bondit à chaque coup.
On entend s-* le bruit de la paume frappant lo
LECTURE : BOUILLOT (V.). Le Français parles textes. Cours sup. et compl. Brevet élém. 4.80
Majoration temporaire de 25