Libretto de la saison 2011-2012 - Société des Concerts de Fribourg
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omantisme et plus particulièrement par l’empreinte <strong>de</strong> Frédéric Chopin, dont il ne<br />
cessera <strong>de</strong> se réc<strong>la</strong>mer durant toute sa vie, une <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong>, courant jusqu’à <strong>la</strong><br />
révolution russe, résolument éclectique, et durant <strong>la</strong>quelle il entre en contact avec<br />
<strong>de</strong>s compositeurs, comme C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Debussy, Maurice Ravel et Igor Stravinsky, mais<br />
aussi avec le mon<strong>de</strong> oriental et mythologique, et une <strong>de</strong>rnière pério<strong>de</strong>, enfin, qui<br />
renoue avec ses propres racines, en l’occurrence <strong>la</strong> musique popu<strong>la</strong>ire polonaise.<br />
Il a été également un remarquable écrivain et essayiste. La Première <strong>de</strong> ses trois<br />
Sonates est écrite en 1903-1904. Elle fut présentée en 1910 au Concours Chopin <strong>de</strong><br />
composition où elle obtint le Premier Prix. Elle reste cependant <strong>la</strong> moins jouée <strong>de</strong>s<br />
trois. Elle atteste d’un style encore à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> lui-même, en même temps que<br />
d’une fidélité aux canons <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme c<strong>la</strong>ssique. (D’après André Lischké, 1987)<br />
La Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> n°1 en sol mineur, op. 23<br />
La Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> (<strong>de</strong> l’italien « bal<strong>la</strong>re », danser) n’a jamais eu en musique <strong>de</strong> forme bien<br />
définie ; c’était une chanson à danser. C’est Chopin qui, le premier, donna le titre <strong>de</strong><br />
Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> à une composition musicale, une vaste pièce sans moule précis, procédant<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> chanson, du rondo, <strong>de</strong> <strong>la</strong> sonate et <strong>de</strong>s variations. La composition <strong>de</strong>s quatre<br />
Bal<strong>la</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong> Chopin s’échelonne sur une douzaine d’années. Par l’intensité <strong>de</strong><br />
leur accent mélodique et par <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> leur écriture harmonique, elles figurent<br />
parmi les œuvres les plus accomplies du musicien. Composée en 1831 à Vienne<br />
et achevée en 1835 à Paris, <strong>la</strong> Première Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> est éditée en 1836 sous le titre<br />
d’éditeur « La Favorite » (sans consulter Chopin) ; en effet, cette œuvre était une <strong>de</strong><br />
celles que Chopin préférait. Elle est dédiée au Baron <strong>de</strong> Stockhausen, ambassa<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> Hanovre. C’était <strong>la</strong> Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> préférée <strong>de</strong> Chopin, qui p<strong>la</strong>isait également beaucoup<br />
à Schumann. Liszt voyait en elle une « odyssée <strong>de</strong> l’âme <strong>de</strong> Chopin », Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> au<br />
ton majoritairement p<strong>la</strong>intif, mais sans mièvrerie aucune. Elle son<strong>de</strong> tous les sentiments,<br />
bonheur, mé<strong>la</strong>ncolie, tristesse, allégresse, et passe <strong>de</strong> l’un à l’autre avec brio,<br />
avant d’en revenir au ton initial, sombre, grave et déchirant. Son exécution requiert<br />
une soli<strong>de</strong> technique. Cette Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> connaît un regain <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>rité auprès du grand<br />
public, suite à sa présence dans le film Le pianiste (Palme d’Or du Festival <strong>de</strong> Cannes<br />
2002) <strong>de</strong> Roman Po<strong>la</strong>nski.<br />
Les <strong>de</strong>ux Polonaises, op. 26<br />
Forme première <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> Chopin, <strong>la</strong> Polonaise couvre à peu près toute sa<br />
carrière, entre 1817, époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication à Varsovie d’une Polonaise en sol<br />
mineur, et 1846, année <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Polonaise-fantaisie op. 61. Chopin<br />
<strong>la</strong>isse une bonne quinzaine <strong>de</strong> Polonaises. Les premières œuvres <strong>de</strong> l’enfant et <strong>de</strong><br />
l’adolescent sont apparentées par leur virtuosité et leur pittoresque à celles <strong>de</strong> Weber.<br />
À l’origine, danse processionnelle lente et grave, au rythme caractéristique<br />
à trois temps généralement répartis sur une croche, <strong>de</strong>ux doubles-croches, quatre<br />
croches, <strong>la</strong> Polonaise se développa très tôt en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pologne. Elle trouva<br />
sa p<strong>la</strong>ce dans les suites instrumentales et, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s luthistes, <strong>de</strong>s musiciens<br />
comme Bach, Haen<strong>de</strong>l, Couperin ou Mozart l’utilisèrent. Weber lui donna un éc<strong>la</strong>t<br />
nouveau : il accentua son rythme et enrichit son harmonie <strong>de</strong> colorations variées.<br />
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