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Libretto de la saison 2011-2012 - Société des Concerts de Fribourg

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Mais, comme le souligna Liszt, Chopin surpassa Weber dans <strong>la</strong> force et l’idéalisme<br />

« par sa touche plus émouvante et ses nouveaux procédés d’harmonie. Les Polonaises<br />

<strong>de</strong> Chopin sont tour à tour tragiques, sombres ou lumineuses et traduisent<br />

<strong>la</strong> résistance désespérée d’un peuple agressé et menacé ». En effet, <strong>la</strong> vogue que<br />

connut <strong>la</strong> Polonaise au XIXe s. fut en gran<strong>de</strong> partie liée à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> conscience<br />

du drame polonais en Europe dans les années 1830. Sa symbolisation nationale se<br />

renforça <strong>de</strong>s explosions <strong>de</strong> révolte d’une nation persécutée. Avec l’op. 26, Chopin<br />

éveille <strong>la</strong> Polonaise à une vie nouvelle et lui donne son véritable caractère martial.<br />

Liszt a décrit les Polonaises <strong>de</strong> Chopin comme les plus belles inspirations <strong>de</strong> leur<br />

auteur, moins recherchées que les autres à cause <strong>de</strong> leurs difficultés techniques.<br />

Chopin souhaitait qu’on exécutât ses Polonaises dans le tempo que l’on suivait en<br />

dansant, c’est-à-dire ¾ à <strong>la</strong> croche, mais en respectant le caractère majestueux qui<br />

en faisait le fond ; ce<strong>la</strong> réussit le mieux chez les pianistes qui savent effectivement<br />

bien les danser ! Écrites dans les années 1834-35, les <strong>de</strong>ux Polonaises op. 26 parurent<br />

en 1836 et sont dédiées à Josef Dessauer, ami <strong>de</strong> Georg Sand, musicien pragois<br />

qui vécut à Paris entre 1833 et 1842.<br />

Les quatre Mazurkas, op. 41<br />

Chopin composa <strong>de</strong>s Mazurkas tout au long <strong>de</strong> sa vie et en <strong>la</strong>issa près <strong>de</strong> soixante.<br />

Alfred Cortot y a vu plusieurs catégories : les mazurkas dansées, les mazurkas<br />

chantées, les mazurkas chantées et dansées, mais aussi les mazurkas décidées et<br />

les mazurkas élégiaques. Comme ses Polonaises, elles sont le reflet du sentiment<br />

national auquel sa musique reste liée. « Les Mazurkas <strong>de</strong> Chopin sont le carnet <strong>de</strong><br />

voyage <strong>de</strong> son âme à travers les territoires socio-politiques d’un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> rêves<br />

sarmates ! Là, son exécution était chez elle ; c’est là que résidait l’originalité <strong>de</strong><br />

Chopin pianiste. Il représentait <strong>la</strong> Pologne, sa patrie, telle qu’il <strong>la</strong> rêvait, dans les<br />

salons parisiens sous Louis-Philippe. Chopin a été l’unique pianiste politique. Il<br />

incarnait <strong>la</strong> Pologne, il mettait en musique <strong>la</strong> Pologne », ainsi s’exprimait non sans<br />

emphase son élève Wilhelm von Lenz. Très popu<strong>la</strong>ire dès le XVIe s., <strong>la</strong> mazurka<br />

est une danse à trois temps dont l’accent principal tombe sur les temps faibles, plus<br />

particulièrement sur le second ; Chopin en a conservé le rythme ; ici aussi, savoir<br />

danser <strong>la</strong> mazurka est un atout pour réussir à pleinement rendre sensible au piano<br />

ce rythme particulier ! En 1839, Chopin annonça <strong>de</strong>puis Nohant à son ami Fontana<br />

<strong>la</strong> composition <strong>de</strong>s quatre Mazurkas <strong>de</strong> l’op. 41 : « Tu sauras que j’ai en portefeuille<br />

quatre nouvelles mazurkas : une <strong>de</strong> Palma, en mi mineur, les trois autres d’ici.<br />

Elles me paraissent charmantes, ainsi qu’il est toujours <strong>de</strong>s petits enfants pour<br />

leurs parents qui vieillissent… » La secon<strong>de</strong> Mazurka fut écrite à Majorque au mois<br />

<strong>de</strong> novembre 1838, les autres à Nohant en juillet 1839. Elles furent publiées l’année<br />

suivante et sont dédiées à l’écrivain polonais Stefan Witwicki, ami <strong>de</strong> Chopin et<br />

émigré à Paris.<br />

La Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> n° 2 en fa majeur, op. 38<br />

Elle a été composée entre 1836 et 1839, à Nohant et Majorque, et éditée en 1840<br />

sous le titre d’éditeur « La Gracieuse » (sans consulter Chopin). Elle est dédiée à<br />

Schumann, qui lui-même lui avait dédié ses Kreisleriana. C’est une Bal<strong>la</strong><strong>de</strong> alter-<br />

29<br />

02. 11. <strong>2011</strong>, Au<strong>la</strong>

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