Libretto de la saison 2011-2012 - Société des Concerts de Fribourg
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présent, résonne, encore affaibli ; elle est tonale dans le profil <strong>de</strong>s thèmes qu’elle<br />
propose autour <strong>de</strong> l’accord parfait d’ut mineur / ut majeur, entre l’instabilité, l’indécision<br />
<strong>de</strong>s questions, et l’impérieuse affirmation <strong>de</strong>s réponses qui sont apportées par<br />
Beethoven. Des neuf Symphonies, celle-ci se distingue par une cohésion organique<br />
et expressive qui justifie certainement l’étendue, jamais démentie, <strong>de</strong> son audience.<br />
Bien que Beethoven en eût conçu certaines idées thématiques dès 1795, bien qu’une<br />
esquisse pour son début puisse être datée <strong>de</strong> 1803, cette œuvre ne fut écrite qu’à<br />
partir <strong>de</strong> 1805, aussitôt après <strong>la</strong> Troisième Symphonie « Héroïque », pour n’être<br />
achevée qu’en 1808. Interrompue par <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Quatrième Symphonie,<br />
<strong>la</strong> Symphonie en ut mineur <strong>de</strong>vint dès lors rigoureusement contemporaine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Sixième Symphonie « Pastorale », et fut d’ailleurs jouée pour <strong>la</strong> première fois au<br />
même concert, le 22 décembre 1808 à Vienne, au Theater an <strong>de</strong>r Wien, mais dans<br />
l’ordre inverse, <strong>de</strong> même que sa numérotation, <strong>la</strong> « Pastorale » portant alors le n° 5 !<br />
La partition ne paraîtra qu’en mars 1826. La double dédicace fut celle-ci : « À Son<br />
Altesse Sérénissime Monseigneur le Prince régnant <strong>de</strong> Lobkowitz, Duc <strong>de</strong> Raudnitz<br />
», et « À Son Excellence Monsieur le Comte <strong>de</strong> Razumovsky ». Citons peutêtre,<br />
parmi les jugements éminents portés sur l’œuvre, celui <strong>de</strong> Berlioz, en 1834 :<br />
« L’auditoire, dans un moment <strong>de</strong> vertige, a couvert l’orchestre <strong>de</strong> ses cris… Un<br />
spasme nerveux agitait toute <strong>la</strong> salle… ». Hier, comme aujourd’hui, <strong>la</strong> Cinquième<br />
Symphonie, « c’est » Beethoven ! (D’après François-René Tranchefort, 1986)<br />
Le Concerto pour violon <strong>de</strong> Erich Wolfgang Korngold<br />
Né en 1897, ce fils du critique musical Julius Korngold est élève <strong>de</strong> Robert Fuchs et<br />
Hermann Grä<strong>de</strong>ner à Vienne ; enfant prodige, il joue sa cantate Gold <strong>de</strong>vant Gustav<br />
Mahler qui, impressionné par le talent précoce <strong>de</strong> l’enfant, lui conseille d’étudier<br />
avec Alexan<strong>de</strong>r von Zemlinsky. Il compose à l’âge <strong>de</strong> 12 ans un Trio avec piano et<br />
un ballet en <strong>de</strong>ux actes Der Schneemann, qui est même orchestré par son professeur<br />
Zemlinsky et créé à l’Opéra <strong>de</strong> Vienne en 1910. Sa Sinfonietta est jouée par<br />
Felix Weingartner et l’Orchestre Philharmonique <strong>de</strong> Vienne en 1913. Le triomphe<br />
remporté en 1920 à Hambourg, où il était <strong>de</strong>venu chef d’orchestre, par son opéra<br />
Die tote Stadt – La Ville morte, adapté du roman symbolique Bruges-<strong>la</strong>-Morte <strong>de</strong><br />
Ro<strong>de</strong>nbach et repris dans <strong>de</strong> nombreux théâtres lyriques du mon<strong>de</strong> entier, marque<br />
le sommet <strong>de</strong> sa carrière. En 1929, il abor<strong>de</strong> une col<strong>la</strong>boration fructueuse avec le<br />
célèbre metteur en scène Max Reinhardt. En 1934, il se rend à Hollywood afin<br />
d’y adapter <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> Men<strong>de</strong>lssohn au film <strong>de</strong> Reinhardt Le Songe d’une nuit<br />
d’été – A Midsummer Night’s Dream, puis revient <strong>de</strong> façon intermittente en Europe<br />
où il enseigne à l’Académie <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> Vienne (1930-34), avant <strong>de</strong> s’installer à<br />
Hollywood, où il compose <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>de</strong> film pour <strong>la</strong> firme Warner Brothers. Il<br />
dirige <strong>de</strong>s opérettes à New York en 1942 et 1944, adopte <strong>la</strong> nationalité américaine<br />
en 1943, et partage son temps après 1945 entre l’Europe et les États-Unis. Compositeur<br />
d’opéras, d’œuvres symphoniques, <strong>de</strong> lie<strong>de</strong>r, <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> chambre, il est surtout<br />
connu aujourd’hui pour son opéra La Ville morte, son Concerto pour violon, et<br />
pour ses musiques <strong>de</strong> films avec Errol Flynn : Les Aventures <strong>de</strong> Robin <strong>de</strong>s Bois, La<br />
Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre ou L’Aigle <strong>de</strong>s mers. La musique <strong>de</strong> Korngold<br />
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11. 03. <strong>2012</strong>, Au<strong>la</strong>