Quelle scolarité dans les IPPJ - La Ligue de l'Enseignement
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Nous tentons <strong>de</strong> <strong>les</strong> détendre. Il y a <strong>de</strong>s jeunes qui <strong>de</strong>viennent plus calmes, qui parviennent à se<br />
concentrer. Ils sont plus respectueux, plus proches <strong>de</strong> l'adulte. Tout cela donne un sens à<br />
l'apprentissage. Par contre, avec d'autres jeunes, on a beau multiplié <strong>les</strong> astuces, ils restent ancrés<br />
<strong>dans</strong> un refus d'apprentissage, ils restent distants <strong>de</strong> l'adulte. » (Pascal Mélant, enseignant à l'<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong><br />
Fraipont)<br />
« 80% <strong>de</strong>s jeunes sont déscolarisés. Certains ne sont plus allés à l’école <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années. Il faut tout<br />
réapprendre, même à s’asseoir sur une chaise. » (Eric Muniken, responsable <strong>de</strong> l’équipe enseignante à<br />
l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />
Le but premier est <strong>de</strong> retravailler l'objectif scolaire. Cela se fait petit à petit, sur base d'un état <strong>de</strong>s<br />
lieux.<br />
« Les jeunes sont très démunis, ils n’ont pas confiance en eux. Ils doivent réapprendre, voire<br />
carrément apprendre. Réinvestir leur <strong>scolarité</strong>, c’est <strong>les</strong> placer <strong>dans</strong> un contexte favorable à<br />
l’apprentissage. » (Jean‐Yves Charlier, directeur adjoint <strong>de</strong> l'<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Braine‐le‐Château)<br />
Si certains jeunes s’investissent <strong>dans</strong> leur <strong>scolarité</strong>, <strong>dans</strong> un projet, d’autres restent réfractaires<br />
durant tout leur placement.<br />
« Certaines jeunes fil<strong>les</strong> se raccrochent à la <strong>scolarité</strong>, el<strong>les</strong> en font leur cheval <strong>de</strong> bataille. El<strong>les</strong> sont<br />
motivées, s’investissent, et c’est un réel plaisir <strong>de</strong> leur donner cours. Par contre, avec certaines jeunes<br />
fil<strong>les</strong>, ni la gentil<strong>les</strong>se, ni <strong>les</strong> sanctions ne fonctionnent. Nous avons alors l’impression <strong>de</strong> n’avoir<br />
aucune emprise. Ce qui est démotivant, ce sont <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> qui restent bloquées <strong>dans</strong> la même année. On<br />
doit toujours revoir <strong>les</strong> mêmes compétences, puisqu’el<strong>les</strong> ne sont pas acquises. J’en ai parfois marre<br />
<strong>de</strong> répéter <strong>les</strong> mêmes choses. Je peux comprendre que le CEB n’est pas important <strong>dans</strong> leur réalité <strong>de</strong><br />
vie. El<strong>les</strong> manquent <strong>de</strong> maturité. On a plus souvent <strong>de</strong> jeunes fil<strong>les</strong> qui reviennent que <strong>de</strong> fil<strong>les</strong> qui<br />
réussissent. » (Christine Hastir, enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Saint‐Servais)<br />
« Quand certaines fil<strong>les</strong> ne veulent rien faire. On <strong>les</strong> retire alors <strong>de</strong> leur classe, on <strong>les</strong> voit en individuel<br />
et, s’il le faut, on prend <strong>de</strong>s sanctions. Par exemple, si une jeune fille a <strong>de</strong> gros problèmes <strong>de</strong><br />
comportement, elle va avoir plus d’heures <strong>de</strong> sport par semaine afin qu’elle se dépense et soit plus<br />
concentrée en classe. Au lieu d’exclure, nous travaillons <strong>les</strong> difficultés. Nous leur apprenons petit‐à‐<br />
petit à gérer ces difficultés toutes seu<strong>les</strong>, à faire leurs <strong>de</strong>voirs toutes seu<strong>les</strong>. C’est un accompagnement<br />
quotidien. » (Pascale Minet, responsable <strong>de</strong> l’enseignement à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Saint‐Servais)<br />
« Avant leur placement, <strong>les</strong> jeunes dormaient le jour et vivaient la nuit. Nous <strong>les</strong> remettons donc <strong>dans</strong><br />
un rythme qu’ils s’approprient après quelques jours. Ils <strong>de</strong>viennent rapi<strong>de</strong>ment acteurs <strong>de</strong> leurs<br />
apprentissages. Ici, <strong>les</strong> jeunes se restaurent, <strong>de</strong>s réflexes d’apprentissage leur reviennent. Ils<br />
reprennent goût à l’apprentissage. Avec la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s jeunes, cela se passe bien, même si<br />
certains problèmes subsistent, notamment <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cours généraux que <strong>les</strong> jeunes exécraient avant<br />
leur placement ici. Une fois <strong>les</strong> habitu<strong>de</strong>s prises, <strong>les</strong> jeunes reprennent vite goût à l’apprentissage.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, il y a <strong>de</strong>s cas complètement réfractaires, mais ils sont tout <strong>de</strong> même obligés <strong>de</strong> suivre <strong>les</strong><br />
cours. » (Eric Muniken, responsable <strong>de</strong> l’équipe enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />
Pour suivre l’évolution <strong>de</strong>s jeunes, <strong>les</strong> <strong>IPPJ</strong> utilisent divers outils : carnets <strong>de</strong> route, bulletins… On y<br />
observe non seulement l’acquisition <strong>de</strong> compétences, mais également <strong>les</strong> changements <strong>de</strong><br />
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