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Quelle scolarité dans les IPPJ - La Ligue de l'Enseignement

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« Nous n'avons pas <strong>de</strong> retours officiels. Les retours se font au hasard d'une rencontre à l'extérieur <strong>de</strong><br />

l'<strong>IPPJ</strong>. Certains jeunes nous témoignent leur gratitu<strong>de</strong>, nous font part <strong>de</strong> leurs bons souvenirs et du fait<br />

qu'ils ont appris <strong>de</strong>s choses avec nous. » (Pascal Mélant, enseignant à l'<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />

« Le service API ne bénéficie pas à tous <strong>les</strong> jeunes. Certains jeunes retournent <strong>dans</strong> une école<br />

extérieure tout en restant à l’<strong>IPPJ</strong>, avant <strong>de</strong> retourner en famille. Au‐<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la prise en charge, nous<br />

ne bénéficions pas d’un suivi <strong>de</strong>s jeunes. Les seuls retours que nous ayons sont ceux <strong>de</strong>s jeunes eux‐<br />

mêmes, et ils sont rares. Nous plantons une graine et nous espérons qu’elle germera. » (Eric Muniken,<br />

responsable <strong>de</strong> l’équipe enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />

Les enseignants sont conscients <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> la réinsertion scolaire <strong>de</strong>s jeunes, tant le fossé<br />

entre la réalité <strong>de</strong>s <strong>IPPJ</strong> et celle <strong>de</strong>s établissements scolaires extérieurs est énorme.<br />

« C’est difficile pour el<strong>les</strong> <strong>de</strong> retourner <strong>dans</strong> une école extérieure car l’écart est grand par rapport à ce<br />

qu’el<strong>les</strong> ont connu ici : à l’extérieur, ce sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s classes, avec <strong>de</strong>s professeurs qui ne <strong>les</strong><br />

connaissent pas… » (Pascale Minet, responsable <strong>de</strong> l’enseignement à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Saint‐Servais)<br />

« Le problème est la réinsertion <strong>de</strong>s jeunes <strong>dans</strong> le système scolaire après leur placement. <strong>La</strong> réalité<br />

extérieure est toute autre par rapport à celle <strong>de</strong> l’<strong>IPPJ</strong>. » (Eric Muniken, responsable <strong>de</strong> l’équipe<br />

enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />

Frustration ou non, le fait <strong>de</strong> ne pas connaître le parcours <strong>de</strong>s jeunes après leur placement permet<br />

aussi aux enseignants <strong>de</strong> résister face aux échecs.<br />

« Le fait qu’il n’y ait pas <strong>de</strong> suivi est une frustration. Mais, en même temps, ça nous permet <strong>de</strong> tenir le<br />

coup, car ce n’est pas facile <strong>de</strong> savoir que le travail que nous avons effectué n’a pas porté ses fruits. »<br />

(Géraldine Rochette, enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Saint‐Servais)<br />

« Nous n'avons que très peu <strong>de</strong> retours sur ce qui arrive aux jeunes après leur placement. Et quand il y<br />

en a, ils ne sont pas positifs. Moralement parlant, ce serait difficile d'affronter le terrible constat que<br />

<strong>les</strong> jeunes récidivent. Donc, je n'éprouve pas <strong>de</strong> frustration <strong>de</strong> ne pas connaître l'après. Ce n'est pas du<br />

fatalisme, mais une manière <strong>de</strong> se protéger. » (Pierre Dechambre, enseignant à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />

11. Les carences <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> plein exercice<br />

Lors <strong>de</strong>s entretiens que nous avons menés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>IPPJ</strong>, <strong>les</strong> équipes enseignantes ont pointé diverses<br />

carences <strong>dans</strong> la prise en charge <strong>de</strong>s élèves par l’enseignement <strong>de</strong> plein exercice.<br />

Dans un premier temps, el<strong>les</strong> ont soulevé <strong>de</strong>s questions concernant l’obligation scolaire, la culture <strong>de</strong><br />

redoublement et d’exclusion, le manque <strong>de</strong> remédiation…<br />

« Nous nous posons énormément <strong>de</strong> questions : comment se fait‐il que <strong>de</strong>s jeunes ne fréquentent plus<br />

l’école <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans ? » (Eric Muniken, responsable <strong>de</strong> l’équipe enseignante à l’<strong>IPPJ</strong> <strong>de</strong> Fraipont)<br />

« L’enseignement ordinaire a une culture du redoublement et n’organise pas <strong>de</strong> remédiation.<br />

Concernant la réforme du 1 er <strong>de</strong>gré, le tronc commun n’est pas adapté aux profils <strong>de</strong>s jeunes fil<strong>les</strong><br />

placées ici. Si el<strong>les</strong> réussissent la 1 re différenciée, leur CEB, el<strong>les</strong> passent l’année suivante en 1 re<br />

générale où el<strong>les</strong> ne se sentent pas bien, el<strong>les</strong> préfèreraient aller <strong>dans</strong> le professionnel. Il faut qu’el<strong>les</strong><br />

atten<strong>de</strong>nt leurs 16 ans pour aller en 3 e professionnelle. El<strong>les</strong> sont bloquées <strong>dans</strong> le 1 er <strong>de</strong>gré alors<br />

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