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Evangile de Jean - Kerit

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31<br />

«Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils <strong>de</strong> l'homme,<br />

afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle. »<br />

(3, 14-15)<br />

Dans le désert<br />

lante <strong>de</strong>s serpents le nsi cet épiso<strong>de</strong> :<br />

51 , le serpent d'airain élevé au sommet d'un mât guérissait <strong>de</strong> la morsure brûs<br />

Hébreux infidèles. Le livre <strong>de</strong> la Sagesse commente ai<br />

«C'est<br />

par manière d'avertissement et pour peu <strong>de</strong> temps qu'ils furent inquiétés, et ils avaient<br />

un signe <strong>de</strong> salut pour leur rappeler le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ta Loi, car celui qui se tournait vers<br />

lui était sauvé, non par ce qu'il avait sous les yeux (un serpent <strong>de</strong> bronze),<br />

mais par toi, le Sauveur <strong>de</strong> tous.»<br />

(Sagesse 16, 6-7)<br />

Jésus évoque ce fait comme la préfiguration <strong>de</strong> sa propre élévation sur la croix. La croix,<br />

pour<br />

saint <strong>Jean</strong>, est le sommet <strong>de</strong> la révélation, « l'heure » vers laquelle<br />

tend toute la vie <strong>de</strong> Jésus.<br />

Elle est le passage vers la gloire. C'est au moment où Jésus<br />

meurt au gibet qu'éclate en lui la<br />

vie<br />

divine dans toute sa splen<strong>de</strong>ur. C'est parce qu'elle est le lieu où se dévoile l'amour <strong>de</strong> Dieu,<br />

que la croix est le moment suprême <strong>de</strong> la révélation chez <strong>Jean</strong>. 52 Et c'est parce qu'elle est l'expression<br />

ultime <strong>de</strong> l'amour <strong>de</strong> Dieu, qu'elle peut être pour les croyants source <strong>de</strong> vie.<br />

« Car Dieu a tant aimé le mon<strong>de</strong> qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en<br />

lui ne se per<strong>de</strong> pas, mais ait la vie éternelle. »<br />

(3, 16)<br />

C 'est là une affirmation capitale. A l'origine <strong>de</strong> tout, il y a Dieu qui est amour et qui aime le<br />

mon<strong>de</strong>. Et Dieu qui aime le mon<strong>de</strong> veut communiquer à l'homme sa propre<br />

vie. La plénitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la vie, la divinisation s'offrent gratuitement à l'homme,<br />

- sans exclusive et sans condition<br />

préalable<br />

-, dans le Fils unique. Et ici pour saint <strong>Jean</strong>, le Fils et le Père communient dans un<br />

même amour pour les hommes.<br />

Nous sommes aux antipo<strong>de</strong>s du mythe grec <strong>de</strong> Prométhée, tel que l'a interprété Eschyle. Le<br />

Titan Prométhée a dérobé le feu <strong>de</strong> Zeus pour le donner aux hommes, ainsi que toutes les<br />

techniques et les sciences. Pour le punir, Zeus le fait clouer sur un rocher du Caucase, loin <strong>de</strong><br />

tous, tandis qu'un aigle lui dévore<br />

le foie. Et le chœur <strong>de</strong> la tragédie Prométhée enchaîné<br />

commente en ces termes les raisons <strong>de</strong> son supplice : « C'est l'ennemi <strong>de</strong> Zeus, celui qui a<br />

encouru la haine <strong>de</strong>s tous les dieux pour avoir trop aimé les hommes.» <strong>Jean</strong> lui affirme que<br />

« Dieu a tant aimé le mon<strong>de</strong> qu'il a donné son Fils unique ».<br />

Mais bien sûr, cet amour il faut ou l'accueillir ou le rejeter. Ce don ne s'impose pas : il s'offre.<br />

Et ce libre accueil du don <strong>de</strong> l'amour <strong>de</strong> Dieu s'appelle la foi. Le seul mouvement requis pour<br />

entrer dans la vie divine est celui <strong>de</strong> la foi dans le Fils unique.<br />

«Qui croit en lui n'est pas jugé;<br />

qui ne croit pas est déjà jugé,<br />

parce qu'il n'a pas cru au Nom du Fils unique<br />

<strong>de</strong> Dieu. »<br />

(3, 18)<br />

Croire au Fils, c'est croire que Dieu aime le mon<strong>de</strong>. C'est s'ouvrir<br />

à cet amour, l'accueillir en<br />

soi, s'en laisser pénétrer, comme la vie <strong>de</strong> sa vie, le fond <strong>de</strong> son être. C'est répondre<br />

à l'attrait<br />

exercé par la Parole <strong>de</strong> Dieu qui se donne par les Ecritures<br />

ou par la création. <strong>Jean</strong> l'avait déjà<br />

51 D'après Nombres 21, 4-9<br />

52 Voir 19, 31-37.

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