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Evangile de Jean - Kerit

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46<br />

puissances <strong>de</strong>s ténèbres et <strong>de</strong> mort, prêtes à engloutir les hommes. 85 La terre ferme si proche<br />

indique qu'il les attend dans son Royaume… 86<br />

c) Le discours sur le pain <strong>de</strong> vie (6, 22-59)<br />

Comment abor<strong>de</strong>r cet important discours sur le pain <strong>de</strong> vie ? Le père Boismard 87 propose d'y<br />

distinguer <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s parties. Le père Xavier Léon-Dufour 88 , avec <strong>de</strong>s nuances, se rallie à<br />

cette proposition. Mais n'est-il pas plus simple encore <strong>de</strong> prendre pour repères les indications<br />

que andant ce discours par quatre « Amen,<br />

amen, je vous le dis », comme le suggère Alain Marchadour ? 89<br />

l'évangéliste lui-même a laissé à ses lecteurs en sc<br />

Transition (22-25)<br />

Le len<strong>de</strong>main, par <strong>de</strong> multiples embarcations, la foule gagne Capharnaüm à la recherche <strong>de</strong><br />

Jésus. Elle va y entendre le grand enseignement sur la pain <strong>de</strong> vie.<br />

1. Amen, amen, je vous le dis (26-31)<br />

:<br />

la plus haute activité <strong>de</strong> l'homme est <strong>de</strong> croire.<br />

Cette foule s'est mise en quête <strong>de</strong> Jésus. Mais, luci<strong>de</strong>ment, ce <strong>de</strong>rnier<br />

leur en montre les rai-<br />

sons<br />

bien équivoques : « Vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu <strong>de</strong>s signes, mais<br />

parce que vous avez mangé du pain et avez été gavés. » Pour saint<br />

<strong>Jean</strong>, le terme « signe »<br />

(σηµειον) indique un chemin qui conduit à un au-<strong>de</strong>là, une piste vers une<br />

plus gran<strong>de</strong> pro-<br />

fon<strong>de</strong>ur.<br />

Le pain multiplié ouvrait à l'accueil <strong>de</strong> la vraie nourriture, celle qui <strong>de</strong>meure pour la<br />

vie éternelle. Mais la foule, frian<strong>de</strong> <strong>de</strong> merveilleux, n'y a vu qu'un prodige. Le miracle, pour<br />

elle, n'a pas été signe qui dévoile. Il n'a été qu'écran qui masque.<br />

« Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui <strong>de</strong>meure en vie<br />

éternelle. » Jésus agit ici avec la foule, comme il l'avait fait avec la Samaritaine, à qui il laissait<br />

entendre qu'il avait le secret d'une eau vive jaillissant en source <strong>de</strong> vie éternelle pour celui<br />

qui l'accueillerait.<br />

Alors les Galiléens lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt : «Que <strong>de</strong>vons-nous faire pour<br />

travailler aux oeuvres <strong>de</strong><br />

Dieu ? » « Les œuvres <strong>de</strong> Dieu » pour ces gens signifiaient les comman<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la Loi,<br />

qu'ils sont prêts à accomplir minutieusement. Ils sont disposés à travailler <strong>de</strong> toutes leurs<br />

mains pour hâter la venue du règne messianique tant attendu. Et pourtant ce n'est pas cela…<br />

Jésus leur répond d'une manière déroutante : «L’œuvre <strong>de</strong> Dieu, c'est que vous croyiez en ce-<br />

lui qu'il a envoyé. » Croire, d'un engagement <strong>de</strong> tout l'être, voilà ce qui est avant tout <strong>de</strong>mandé<br />

à l'homme. « L'œuvre <strong>de</strong> Dieu », vers laquelle tend toute la création, c'est l'homme divinisé…<br />

« La gloire <strong>de</strong> Dieu, c'est l'homme vivant » dira en mots étincelants ce formidable théologien<br />

qu'est saint Irénée l-<br />

90 . L'homme vivant <strong>de</strong> la vie même <strong>de</strong> Dieu, c'est le don par exce<br />

lence, qu'il ne peut que recevoir, et en aucun cas conquérir par ses seules forces. L'homme<br />

<strong>de</strong>venant dios por participacion 91 est à la fois le fruit d'une grâce purement gratuite <strong>de</strong> Dieu et<br />

d'une libre réponse <strong>de</strong> l'homme. Entre Dieu et l'homme, il y a un abîme. Le pont jeté entre les<br />

<strong>de</strong>ux rives repose sur <strong>de</strong>ux piliers : du côté <strong>de</strong> Dieu, c'est celui <strong>de</strong> la miséricor<strong>de</strong> ; du côté <strong>de</strong><br />

85<br />

Jonas 2, 6-7 ; psaume 42, 8 ; psaume 18, 5 ; psaume 69, 2-3.<br />

86<br />

On ne trouve pas <strong>de</strong> récit <strong>de</strong> Transfiguration dans le quatrième<br />

évangile; ce cinquième signe en tient lieu.<br />

87<br />

L'évangile <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>, Cerf 1977<br />

88<br />

Lecture <strong>de</strong> l'évangile <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>, tome<br />

II, Seuil 1990<br />

89<br />

Alain Marchadour, l'évangile <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>, Centurion 1992.<br />

90<br />

Second siècle <strong>de</strong> notre ère.<br />

91<br />

<strong>Jean</strong> <strong>de</strong> la Croix.

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