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49<br />
«Ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et<br />
moi, je le ressusciterai au <strong>de</strong>rnier jour. Il est écrit dans les prophètes Ils seront tous enseignés<br />
par Dieu. Quiconque s'est mis à l'écoute du Père et à son école vient à moi. Non que personne<br />
ait vu le Père, sinon celui qui vient d'auprès <strong>de</strong> Dieu celui-là a vu le Père. »<br />
(6, 44)<br />
b) Amen, amen, je vous le dis<br />
le midrash du pain (II) (47-52) :<br />
L'enseignement progresse en s'approfondissant, à la manière d'une spirale. De la nécessité<br />
<strong>de</strong><br />
croire que Jésus est <strong>de</strong>scendu du ciel, qu'il<br />
est la Parole qui a pris chair, le discours parle<br />
maintenant<br />
<strong>de</strong> l'exigence <strong>de</strong> « manger » le Pain <strong>de</strong> vie, - c'est-à-dire <strong>de</strong> l'accueillir <strong>de</strong> tout son<br />
être -, pour avoir part à la vie. Nous <strong>de</strong>vons manger et boire pour vivre. Lorsque Jésus parle<br />
ainsi <strong>de</strong> « manger » le Pain <strong>de</strong> vie, il veut dire par là à quel point c'est vital pour réussir notre<br />
<strong>de</strong>stinée<br />
qui est d'être divinisés. Il introduit alors le thème <strong>de</strong> sa mort au verset 51 :<br />
«Je suis le pain vivant, <strong>de</strong>scendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais.<br />
Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du mon<strong>de</strong>. »<br />
(6, 51)<br />
« Ma chair a mision.<br />
En donnant sa vie, sans réserve, Jésus donne au mon<strong>de</strong> le signe <strong>de</strong> la vie divine communiquée<br />
a e qui<br />
va surgir c<br />
Jusqu'ici il n'était question que <strong>de</strong> pain <strong>de</strong> t-à-dire <strong>de</strong> la parole nourrissante <strong>de</strong> Dieu.<br />
ais voici que l'expression « ma chair livrée pour la vie du mon<strong>de</strong> » jette le désarroi chez les<br />
t :<br />
is ils refusent <strong>de</strong> voir dans celle-ci la source <strong>de</strong> leur<br />
96 livrée pour la vie du mon<strong>de</strong> » : voici le seul vrai signe, à la mesure <strong>de</strong> s<br />
s<br />
ux hommes. Dans le don visible <strong>de</strong> sa chair, c'est le don invisible <strong>de</strong> la vie divin<br />
omme une source jaillissante.<br />
vie, c'es<br />
M<br />
interlocuteurs <strong>de</strong> Jésus. «Les Juifs alors se mirent à discuter fort entre eux; ils disaien<br />
"Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger?" » Non qu'ils prennent les propos<br />
<strong>de</strong> Jésus à la lettre, comme une invitation au cannibalisme ! Ils en saisissent bien la portée<br />
symbolique : Jésus parle <strong>de</strong> sa mort. Ma<br />
vie éternelle. Pour qui se prend-il, cet homme ? Pour Dieu ? Leur scandale les gar<strong>de</strong> dans l'incroyance.<br />
La <strong>de</strong>rnière partie du discours sur le pain <strong>de</strong> vie prend alors une tonalité nettement eucharistique<br />
97 , qui ne fera qu'accentuer leur malaise.<br />
3. Amen, amen, je vous le dis (53-59) :<br />
le dialogue sur l'eucharistie<br />
«Alors Jésus leur dit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils<br />
<strong>de</strong> l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous." » (6, 53)<br />
« Manger ma chair » , « boire mon sang », sont <strong>de</strong>s expressions<br />
très fortes qui choquent par<br />
leur réalisme. Elles suggèrent une adhésion totale, sans réserve, au Fils <strong>de</strong> l'homme victorieux<br />
<strong>de</strong><br />
la mort. Elles indiquent une communion vitale entre l'homme et le Christ. Elles évoquent la<br />
participation à une même vie, et une vie qui se donne en nourriture : le vivant qu'est l'homme<br />
est vivifié par ce Vivant qu'est le Fils <strong>de</strong> l'homme. «De même que le Père, qui est vivant, m'a<br />
96 « Chair » désigne ici la condition humaine, fragile et mortelle.<br />
97 Comme tel, cet enseignement n'a pu être prononcé par Jésus avant sa résurrection, car il aurait été totalement<br />
incompréhensible pour ses auditeurs. Il est plus vraisemblable d’y voir le commentaire d'un enseignement <strong>de</strong><br />
Jésus développé par l'évangéliste après Pâques.