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A ces mots « vous serez libres », les Juifs se rebiffent : « Nous sommes la <strong>de</strong>scendance<br />
d'Abraham et jamais nous n'avons été esclaves <strong>de</strong> personne. Comment peux-tu dire : Vous<br />
<strong>de</strong>viendrez libres ? »<br />
Vraie et fausse <strong>de</strong>scendance d'Abraham (8, 37-59)<br />
La <strong>de</strong>scendance d'Abraham ? Aux yeux <strong>de</strong> Jésus, ce qui la constitue vraiment, ce n'est pas le<br />
sang ou la race. La véritable <strong>de</strong>scendance d'Abraham est spirituelle et se reconnaît aux œuvres<br />
qu'on accomplit, sur les traces <strong>de</strong> cet homme <strong>de</strong> fidélité à Dieu et à sa parole, <strong>de</strong> cet homme<br />
aimant<br />
la vie aussi, qu'est le patriarche. Mais « si vous êtes enfants d'Abraham, faites les oeu-<br />
vres d'Abraham. Vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité, que j'ai<br />
entendue<br />
<strong>de</strong> Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait » (8, 39-40).<br />
Pour offrir un sacrifice qui plaise à Dieu, Abraham a remplacé son fils Isaac par un bélier.<br />
du père du mensonge.<br />
oit à ma défense et à<br />
ison paternelle où coulent les eaux <strong>de</strong> la vie éternelle. Mais, la Parole se<br />
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Il a compris que ce n'est pas la mort qui magnifie Dieu, mais la vie. Jésus, à son tour, en vrai<br />
<strong>de</strong>scendant d'Abraham, glorifie Dieu en vivifiant les infirmes et en enseignant le chemin <strong>de</strong> la<br />
vie. Les enfants <strong>de</strong> Dieu, la véritable <strong>de</strong>scendance d'Abraham, sont sources <strong>de</strong> vie. La haine,<br />
la jalousie, le désir <strong>de</strong> tuer, ne viennent pas <strong>de</strong> Dieu. L'œuvre d'Abraham a été <strong>de</strong> rendre gloire<br />
à Dieu en lui donnant une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> vivants.<br />
Par tout votre comportement, vous faites la preuve que « vous êtes du diable, votre père » (8,<br />
44). Quel mot terrible dans la bouche <strong>de</strong> Jésus. C'est le même mensonge qu'à l'origine, c'est la<br />
même volonté <strong>de</strong> faire mourir, c'est la même absence <strong>de</strong> tout amour que poursuit, à travers<br />
vous, celui qui est « menteur et père du mensonge », «homici<strong>de</strong> dès le commencement » (8,<br />
44). Parce qu'il dit la vérité et qu'il est la vérité, parce qu'il connaît intimement le Père, Jésus<br />
s'attire la haine <strong>de</strong> ceux qui se mettent au service<br />
N'ayant rien à répliquer, les adversaires en viennent aux insultes : « tu es un samaritain », ce<br />
qui n'est pas encore très grave. Mais l'affront se fait plus cruel : « tu as un démon, tu es un<br />
possédé ». On ne saurait proférer pire injure. Jésus, lui, l'Innocent, le Juste qui ne fait que du<br />
bien, voilà qu'on retourne contre lui la dénonciation qu'il vient <strong>de</strong> faire : « votre père, c'est le<br />
diable » (8, 44).<br />
« Vous me déshonorez », riposte Jésus. Mais il y a quelqu'un qui pourv<br />
ma gloire. Le Père, sans cesse, est là tout au long <strong>de</strong> cette affreuse polémique qui semble ne<br />
<strong>de</strong>voir jamais finir. Pour saint <strong>Jean</strong>, le plan d'amour du Père est l'Incarnation du Fils. « Dieu se<br />
fait homme pour que l'homme <strong>de</strong>vienne Dieu », aimeront répéter les Pères <strong>de</strong> l'Eglise. La Parole<br />
faite chair, si elle avait été accueillie d'emblée par l'humanité aurait ouvert à celle-ci les<br />
portes <strong>de</strong> la Ma<br />
heurte aux ténèbres, au mystère d'iniquité. Les Judéens d'hier, les assassins d'aujourd'hui et<br />
jusque notre propre cœur sont autant <strong>de</strong> lieux d'un combat clos et impitoyable. Alors, il ne<br />
restera au Fils que <strong>de</strong> se laisser imbiber comme une éponge par le fiel <strong>de</strong> nos violences et <strong>de</strong><br />
nos folies meurtrières pour y mettre, jusque dans la croix, la gloire qu'il tient du Père et nous<br />
porter, par sa résurrection, dans l'éternité divine. Il ne saurait connaître la mort, celui qui s'en<br />
remet à Jésus. « Si quelqu'un gar<strong>de</strong> ma parole, il ne verra jamais la mort» (8, 51).<br />
Du coup, ses contradicteurs croient triompher. « Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu<br />
dis Si quelqu'un gar<strong>de</strong> ma parole, il ne goûtera jamais <strong>de</strong> la mort. Es-tu donc plus grand<br />
qu'Abraham, notre père, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être? »<br />
(8, 52-53).<br />
La réponse <strong>de</strong> Jésus est sublime. « Abraham, votre père, exulta à la pensée qu'il verrait mon<br />
Jour. Il l'a vu et fut dans la joie » (8, 56). Elle renvoie à la Genèse :<br />
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