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Evangile de Jean - Kerit

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envoyé et que je vis par le Père, <strong>de</strong> même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »<br />

Comme le Père est la source <strong>de</strong> la vie du Fils, ainsi le Fils fait vivre <strong>de</strong> la plénitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie,<br />

celui<br />

qui le mange, celui qui lui fait confiance par et dans toute son existence. Alors que Jé-<br />

sus est le Fils, le croyant <strong>de</strong>vient fils <strong>de</strong> Dieu par son union avec lui. C'est dans le Fils unique<br />

fait chair qu'il est désormais lui aussi « vers Dieu » (1, 1) et « dans le sein du Père » (1, 18).<br />

Au fond, tout ce discours est un appel à la foi, et par là, à communier à la puissance <strong>de</strong> vie qui<br />

rayonne <strong>de</strong> la personne <strong>de</strong> Jésus, à travers sa mort et sa résurrection. Et le fruit <strong>de</strong> cette manducation,<br />

c'est la « <strong>de</strong>meure mutuelle » du croyant et <strong>de</strong> Jésus : «Qui mange ma chair et boit<br />

mon sang <strong>de</strong>meure en moi et moi en lui.» La « <strong>de</strong>meure mutuelle » c'est déjà la vie éternelle<br />

commencée dans celui qui croit.<br />

Il est clair que l'évangéliste, et à sa suite les chrétiens, peuvent lire cette quatrième partie, à la<br />

lumière <strong>de</strong> la résurrection, comme une annonce <strong>de</strong> l'eucharistie. Surtout qu'à trois reprises,<br />

aux versets 54, 56 et 58, l'évangéliste utilise le verbe τρωγειν qui signifie « mâcher », « croquer<br />

» et<br />

qu'en outre, au verset 55, Jésus insiste : « ma chair est vraiment une nourriture et<br />

mon sang vraiment une boisson. » Le signe efficace <strong>de</strong> notre communion réciproque dans la<br />

Christ est le rite eucharistique du pain et du vin, fruit <strong>de</strong> la vigne.<br />

ie, venu du Père, et se laisser entraîner à sa suite,<br />

joindre déjà le Fils <strong>de</strong> l'homme dans la vie<br />

égulière…<br />

98 Et ce n'est pas seulement<br />

« se souvenir » <strong>de</strong> la Cène, mais accueillir une présence du Ressuscité agissant dans les dons<br />

eucharistiques pour venir transfigurer toute notre vie ; pour faire <strong>de</strong> toute notre existence une<br />

« eucharistie ». Accueillir Jésus Pain <strong>de</strong> v<br />

dans le mouvement <strong>de</strong> retour plein <strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> vers le Père. Manger le pain et le vin sacramentels<br />

rend présent et renouvelle, à travers un geste qui engage tout notre être, corps et âme,<br />

notre communion avec Celui qui vit par le Père.<br />

Le quatrième évangile n'a pas rapporté l'institution <strong>de</strong> l'eucharistie, comme l'ont fait les trois<br />

autres et la première lettre aux Corinthiens. Le récit <strong>de</strong> la Dernière Cène est, chez saint <strong>Jean</strong>,<br />

centré sur le lavement <strong>de</strong>s pieds, symbole <strong>de</strong> la charité fraternelle.<br />

Ici, le texte met l'accent sur le fruit <strong>de</strong> la foi, - la vie nouvelle du disciple qui <strong>de</strong>meure dans le<br />

Fils et en qui le Fils <strong>de</strong>meure -, foi qui trouve dans la célébration liturgique son expression<br />

privilégiée et son ressourcement. On ne « va pas à la messe » parce qu'il faut, par conformisme<br />

mondain ou comme une parenthèse sans conséquences sur le reste <strong>de</strong> la semaine. On y<br />

participe, dans la foi, pour se laisser renouveler, par le Fils, dans l'amour du Père ; se laisser<br />

introduire dans la communion trinitaire. Pour re<br />

éternelle commencée dès maintenant pour celui qui croit, à travers les rencontres et les épreuves<br />

<strong>de</strong> notre quotidien. Voyons-nous dans l'hostie distribuée à la messe un simple pain ordinaire<br />

? Alors nous ne sommes pas loin d'abandonner toute pratique r<br />

Manger le corps du Christ et boire son sang, c'est accepter <strong>de</strong> se laisser rejoindre et convertir<br />

par Celui qui s'abaisse et s'incarne jusqu'à <strong>de</strong>venir bout <strong>de</strong> pain et gorgée <strong>de</strong> vin. Nous serons<br />

alors conduits peu à peu jusqu'à la profession <strong>de</strong> foi <strong>de</strong> Pierre.<br />

d) La foi <strong>de</strong>s disciples (6, 60-71)<br />

C'est maintenant dans le groupe même <strong>de</strong>s disciples que s'insinue le doute et le scandale.<br />

«Après l'avoir entendu, beaucoup <strong>de</strong> ses disciples dirent : "Elle est dure, cette parole! Qui<br />

peut l'écouter?" » Les disciples avaient commencé à croire que Jésus était l'Envoyé <strong>de</strong> Dieu,<br />

mais ils achoppent sur sa prétention inouïe d'être le Sauveur qui établit par sa mort la communion<br />

<strong>de</strong>s hommes avec Dieu. Nous sommes ainsi directement placés <strong>de</strong>vant les exigences <strong>de</strong><br />

la foi et la place centrale <strong>de</strong> l'eucharistie dans cette vie d'entrée<br />

dans la communion avec le<br />

Père<br />

par le Fils.<br />

98 Nous y viendrons au chapitre 15 : «Je suis la vigne; vous, les sarments. Celui qui <strong>de</strong>meure en moi, et moi en<br />

lui, celui-là porte beaucoup <strong>de</strong> fruit; car hors <strong>de</strong> moi vous ne pouvez rien faire. » (15, 5)

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