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La Recherche - Veolia Environnement

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TECHNOLOGIE COGÉNÉRATION<br />

Pourquoi pas nous ?<br />

Isabelle<br />

Bellin<br />

est journaliste<br />

scientifique.<br />

© INFOGRAPHIE VEOLIA ENVIRONNEMENT<br />

<strong>La</strong> cogénération, production simultanée de chaleur et d’électricité, est<br />

largement plébiscitée. Paradoxe : elle n’est plus développée en France.<br />

Un rythme d’installation de 900 mégawatts<br />

(MW) électriques par an, entre 1997<br />

et 2000, 39 MW en 2005, 8 MW en<br />

2007... <strong>La</strong> cogénération n’a plus le vent<br />

en poupe en France. Pourtant, depuis<br />

1992, ce moyen de production simultanée de chaleur<br />

et d’électricité, décentralisé, est soutenu par l’Union<br />

européenne. Actuellement, au Danemark, plus de<br />

50 % de l’électricité est produite par cogénération,<br />

seulement 3 % en France avec 824 installations, dont<br />

45 % environ exploitées par Dalkia, la filiale énergie<br />

de <strong>Veolia</strong> <strong>Environnement</strong>.<br />

Côté technologique, elle ne présente que des avantages :<br />

elle tire profit de la chaleur produite par les moteurs ou<br />

les turbines pour la réutiliser dans un processus industriel<br />

ou un réseau de chauffage, au lieu de rejeter ces<br />

calories dans les fumées. Le rendement énergétique<br />

global peut atteindre 65 % à 70 %, voire 80 %. À la clé,<br />

des économies de 10 % à 25 % d’énergie primaire, donc<br />

de moindres rejets de gaz à effet de serre. Prenons<br />

l’exemple des turbines au gaz naturel. Le gaz, injecté<br />

Un exemple de cogénération<br />

L’électricité produite rejoint le réseau public alors que la chaleur<br />

alimente une usine et les logements de la ville voisine.<br />

64 • LA RECHERCHE • OBJECTIF TERRE 2050 • JANVIER 2008 • N° 415<br />

dans la chambre de combustion, est mélangé à de l’air<br />

comprimé. Cela entraîne une turbine dont l’énergie<br />

mécanique est transformée en électricité par un alternateur.<br />

<strong>La</strong> chaleur des gaz d’échappement (environ<br />

500° C) est récupérée dans une chaudière, où elle<br />

réchauffe le fluide caloporteur d’un échangeur.<br />

Des contraintes trop fortes<br />

« L’installation est dimensionnée par rapport au besoin<br />

de chaleur, explique Camal Rahmouni, responsable du<br />

pôle combustion au centre de recherche sur l’énergie<br />

de <strong>Veolia</strong> <strong>Environnement</strong>. Quant à l’électricité, en<br />

France, la plupart du temps, elle est réinjectée dans le<br />

réseau public – EDF a une obligation de rachat depuis<br />

1997 — alors que dans les autres pays européens, elle<br />

est en général autoconsommée. » En France, c’est là<br />

que le bât blesse, EDF impose une production d’électricité<br />

cinq mois les plus froids de l’année à puissance<br />

constante, sans tenir compte des besoins de chaleur,<br />

une aberration en terme de rendement. Dans les autres<br />

pays européens, la durée est libre et la puissance modulable<br />

sur l’année d’où une cogénération plus compétitive.<br />

Sans prime ou tarif avantageux de rachat, la filière<br />

française n’est pas viable. En outre, depuis 2001, les<br />

critères de rendement électrique et thermique sont<br />

plus contraignants et les tarifs moins attractifs.<br />

<strong>La</strong> dernière directive européenne (2004) est censée<br />

assurer la promotion de la cogénération à haut rendement<br />

en Europe. « En France, a minima, notre souci<br />

est de prolonger les contrats des centrales existantes,<br />

qui arrivent à échéance, ajoute Camal Rahmouni.<br />

Pour mettre ces dernières au niveau requis, nous<br />

cherchons à améliorer leurs performances énergétiques<br />

et environnementales. » Les acteurs de la filière française<br />

jugent que 200 MW à 300 MW pourraient<br />

être installés annuellement dans les dix prochaines<br />

années... mais pas aux conditions réglementaires<br />

actuelles. ● I. B.

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