La Recherche - Veolia Environnement
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TECHNOLOGIE DESSALEMENT<br />
* L’osmose<br />
inverse<br />
est le flux d’eau<br />
d’une solution<br />
concentrée (ici,<br />
en sel) vers une<br />
solution diluée.<br />
* <strong>La</strong> pression<br />
osmotique<br />
est la pression<br />
d’équilibre entre<br />
une solution<br />
(ici salée)<br />
et son solvant<br />
pur, séparés par<br />
une membrane<br />
perméable<br />
au seul solvant.<br />
k<br />
inverse va-t-elle prendre<br />
le pas sur la distillation ? Les<br />
deux techniques ont leurs<br />
atouts et leurs inconvénients.<br />
3 Qu est ions à<br />
© PHOTOTHÈQUE VEOLIA-RICHARD MAS<br />
L’osmose inverse est beaucoup moins énergivore que<br />
la distillation : elle requiert environ un kilogramme<br />
de fioul lourd pour dessaler un mètre cube d’eau<br />
contre 3,5 kilogrammes pour la distillation. De<br />
plus, les performances des membranes ne cessent<br />
de s’améliorer et leur coût de diminuer : les investissements<br />
pour ces installations sont donc moindres.<br />
Hervé Suty • directeur du Centre de recherche sur l’eau de <strong>Veolia</strong> <strong>Environnement</strong><br />
Quel est, selon vous, l’avenir des technologies de dessalement ?<br />
En terme d’optimisation énergétique, la distillation est mature, mais pas l’osmose<br />
inverse* pour laquelle on espère encore la baisse d’un facteur 2 des besoins<br />
énergétiques. Cette technologie est en pleine croissance, en particulier en raison<br />
du coût des membranes qui a été réduit d’un facteur 5 depuis vingt ans.<br />
Et de l’espoir d’aboutir, d’ici à dix ans, à des membranes de nouvelle génération.<br />
Peut-on espérer une meilleure rentabilité du système ?<br />
Oui, en couplant osmose inverse et osmose forcée. Cela devrait permettre<br />
d’augmenter le taux de conversion, soit la quantité d’eau potable produite<br />
par rapport à l’eau prélevée dans le milieu, de 40 % aujourd’hui à 70 % voire 80 %, en<br />
retraitant par osmose directe (à faible pression) la solution salée (ou « concentrat »)<br />
produite par osmose inverse. On utilise une solution conductrice qui favorise le<br />
passage de l’eau au travers des membranes et que l’on sépare ensuite de l’eau potable.<br />
Comment limiter les impacts environnementaux ?<br />
Des outils de modélisation permettent déjà d’appréhender la dilution progressive<br />
du concentrat dans le milieu aquatique. Mais il reste à limiter l’utilisation<br />
de séquestrant, qui évite la précipitation de sels dans les membranes, pour encore<br />
améliorer la maîtrise des impacts environnementaux. Ou, mieux encore, coupler<br />
la production d’eau potable par osmose inverse à une installation industrielle<br />
utilisant le concentrat (pour l’électrolyse, par exemple).<br />
68 • LA RECHERCHE • OBJECTIF TERRE 2050 • JANVIER 2008 • N° 415<br />
© PHOTOTHÈQUE VEOLIA-RICHARD MAS<br />
L’EAU, INJECTÉE<br />
SOUS PRESSION EN<br />
PÉRIPHÉRIE, TRAVERSE<br />
CES MEMBRANES<br />
NANOPERFORÉES.<br />
L’EAU POTABLE EST<br />
COLLECTÉE AU CENTRE.<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR SAHRA CEPIA<br />
Sauf pour une eau très saline<br />
(au-delà de 50 à 60 grammes<br />
par litre, g/l), où les performances diminuent. L’eau<br />
produite conserve une certaine salinité (de 0,3 à<br />
0,5 g/l) tandis que la distillation permet d’atteindre<br />
une eau très pure (de 0,005 à 0,03 g/l), convenable<br />
même pour un usage industriel.<br />
Par ailleurs, l’osmose inverse nécessite de l’énergie<br />
électrique alors que la distillation peut être alimentée<br />
en chaleur par cogénération (production combinée de<br />
chaleur et d’électricité). Une solution économique,<br />
mais qui crée un lien technologique entre les productions<br />
d’électricité et d’eau dessalée alors que les<br />
demandes peuvent différer. D’où l’idée d’associer distillation<br />
et osmose inverse, adossées à une centrale<br />
thermique. <strong>La</strong> vapeur d’eau produite alimente en<br />
calories l’installation de distillation alors qu’une<br />
partie de l’électricité est destinée à l’unité d’osmose<br />
inverse. Production d’électricité et d’eau douce<br />
peuvent ainsi être optimisées selon les saisons et<br />
les besoins.<br />
D’ici à 2010, <strong>Veolia</strong> Eau mettra cette solution en<br />
œuvre à Qidfa, dans les Émirats arabes unis. <strong>La</strong> nouvelle<br />
installation hybride produira 590 000 m3 DE PRESSION », CHACUN<br />
DE 8 MÈTRES DE LONG.<br />
par<br />
jour d’eau dessalée et elle sera associée à une centrale<br />
électrique de 2 000 mégawattheures. Le concept est<br />
séduisant et devrait se développer. ● A. M.<br />
POUR EN SAVOIR PLUS<br />
LE PRINCIPE<br />
DE CETTE FILTRATION<br />
MEMBRANAIRE EST<br />
REPRODUIT DANS CES<br />
MILLIERS DE « TUBES<br />
Dessalement de l’eau de mer et des eaux<br />
saumâtres et autres procédés non<br />
conventionnels d’approvisionnement en eau<br />
douce, A. Maurel, <strong>La</strong>voisier, 2006.<br />
International Desalination Association :<br />
www.idadesal.org/ (en anglais).<br />
Middle East Desalination Research Center :<br />
www.medrc.org (en anglais).