Les nouvelles sources du droit commercial ... - unesdoc - Unesco
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REVUE INTERNATIONALE DES SCIENCES SOCIALES<br />
CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE<br />
ARON, Raymond. Dimensions de la conscience historique. Paris, Pion, 1961.<br />
341 pages. (Recherches en sciences humaines, n° 16.)<br />
De l'Intro<strong>du</strong>ction à la philosophie de l'histoire à Paix et guerre entre les na<br />
le problème de la conscience historique en ses dimensions multiples<br />
constitue, sans doute, le thème central de l'œuvre de Raymond Aron ;<br />
il marque également les divers essais qu'il a écrits dans l'intervalle et qui<br />
ont été recueillis dans le volume dont il s'agit ici. Cet ouvrage est particulièrement<br />
représentatif d'une démarche intellectuelle qui consiste en une<br />
perpétuelle confrontation de l'événement, de l'évolution historique et de<br />
leur horizon permanent.<br />
Il commence et s'achève par des considérations sur la situation <strong>du</strong> philosophe<br />
devant l'histoire. La première partie (comprenant l'essai sur « La<br />
philosophie de l'histoire», qui date de 1946, et l'essai sur « La notion <strong>du</strong><br />
sens de l'histoire», qui date de 1957) concerne la dimension la plus profonde<br />
et la plus spécifique de la conscience historique, à savoir le sens que<br />
l'homme accorde au devenir de l'humanité ; c'est ce problème que reprendra,<br />
en conclusion, l'étude sur « La responsabilité sociale <strong>du</strong> philosophe »<br />
qui, définissant la situation <strong>du</strong> philosophe par l'oscillation ou le dialogue<br />
entre l'universel et le particulier, entre les fins et les moyens, montre com-<br />
,ment la dimension historique donne un sens nouveau à ce dialogue en le<br />
projetant dans la <strong>du</strong>rée. Mais cette dimension nouvelle ne supprimerait<br />
le dialogue ou ne le « transformerait radicalement que si le dialecticien<br />
était autorisé à confondre un camp, un parti, un régime, avec la fin de<br />
l'histoire». Que cette confusion lui soit interdite, c'est ce que montrent<br />
dans les deux premiers articles la réflexion philosophique et la polémique<br />
idéologique : elles amènent à constater la montée des philosophies pluralistes<br />
de l'histoire et le déclin des philosophies unitaires <strong>du</strong> progrès, et à<br />
opposer aux formes simultanément et contradictoirement providentialistes<br />
et déterministes de ces dernières — dans leurs versions existentialiste et<br />
marxiste •— à la fois l'analyse de l'événement sub specie eeternitatis, dans le<br />
style de Thucydide, et la foi active en une conception de la raison purement<br />
régulatrice et projetée vers un avenir indéfini, dans le style de Kant. Mais<br />
c'est aussi ce que démontrent l'analyse critique de la connaissance historique<br />
et l'analyse historique de la réalité contemporaine qui font l'objet<br />
de la deuxième et de la troisième partie <strong>du</strong> livre.<br />
Le plus remarquable est que les différents articles abordent les mêmes<br />
questions fondamentales. L'étude la plus méthodologique — « Évidence<br />
et ingérence» — tend à caractériser la problématique de l'historien :<br />
Comment les acteurs ont-ils vécu ? Pourquoi et comment est-ce arrivé ?<br />
Quelles sont les unités historiques ? Quels sont les modèles des transformations<br />
? Passant de la science à la philosophie de l'histoire, cette étude<br />
débouche sur le problème <strong>du</strong> sens qu'il convient d'accorder à l'histoire<br />
totale. L'étude consacrée à « L'objet de l'histoire » met en évidence les<br />
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