Les nouvelles sources du droit commercial ... - unesdoc - Unesco
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REVUE INTERNATIONALE DES SCIENCES SOCIALES<br />
L'<strong>Unesco</strong> a hésité à publier ces matériaux qui n'étaient pas encore intégrés<br />
dans un ensemble cohérent. Elle a estimé, néanmoins, rendre hommage à<br />
l'oeuvre <strong>du</strong> grand ethnologue disparu en faisant connaître le chapitre<br />
consacré aux « primitifs ». Dans l'état actuel de l'anthropologie, il est<br />
peu probable qu'un autre savant puisse, sans des années d'efforts, dégager<br />
de l'immense littérature ethnographique des exemples de compromis.<br />
Depuis la publication de ce classique de l'anthropologie sociale qu'est le<br />
Traité de sociologie primitive, Lowie avait montré à quel point il était familiarisé<br />
avec les institutions primitives dans les sociétés les plus diverses. Il<br />
était servi non seulement par l'ampleur de ses lectures mais par une intelligence<br />
analytique très aiguë et une compréhension très fine des conditions<br />
de vie chez les peuples archaïques. Le sujet qui lui étaitproposé était difficile<br />
car il correspondait rarement à des institutions nettement définies.<br />
Pour diagnostiquer le sens de la conciliation et <strong>du</strong> compromis, il lui fallait<br />
recourir à une interprétation générale de certaines coutumes et, plus souvent<br />
encore, à des cas particuliers, reflétant des attitudes traditionnelles.<br />
C'est souvent à travers Vethos d'une culture, c'est-à-dire son échelle des<br />
valeurs, que s'expriment la volonté d'apaisement et le souci d'équilibre.<br />
Pour donner sa véritable portée à l'étude <strong>du</strong> professeur Lowie, conçue<br />
comme le chapitre initial d'un ouvrage collectif, on a jugé utile de la faire<br />
suivre <strong>du</strong> chapitre final, dû à la plume d'un eminent sociologue et historien<br />
français, M . Charles Morazé. Ainsi le problème <strong>du</strong> compromis se<br />
trouve présenté sous forme de diptyque, chez les « primitifs » et dans la<br />
civilisation occidentale moderne. Il ne saurait faire de doute qu'en mettant<br />
en contraste le monde primitif et l'univers contemporain on apporte<br />
une solution à l'une des hypothèses qui justifient le projet tout entier. Il<br />
est, en effet, légitime de se demander, comme ceux qui l'ont conçu, si les<br />
exemples de compromis que les civilisations les plus diverses nous fournissent<br />
peuvent être classés sous une même rubrique ou si les phénomènes<br />
considérés comme des formes reflétant un esprit de conciliation appartiennent<br />
véritablement à des catégories identiques. Si, dans les cultures<br />
primitives comme dans la nôtre, nous reconnaissons, sous la diversité des<br />
apparences, des attitudes et des phénomènes analogues, l'interprétation<br />
des faits sociaux se sera enrichie d'une perspective nouvelle.<br />
Dans cette intro<strong>du</strong>ction, nous nous sommes efforcé de reconstituer le<br />
dessein général de l'ouvrage projeté en résumant et en commentant le<br />
contenu des chapitres consacrés à l'islam, à l'Inde et à la Chine.<br />
Parmi les commentaires que le professeur Lowie nous a laissés sur l'ensemble<br />
des travaux qui lui avaient été soumis, nous avons trouvé des considérations<br />
sur le principe de réciprocité dans les sociétés primitives, qu'il<br />
estime ne pouvoir être dissocié de la notion de compromis. L'analyse des<br />
structures sociales, notamment chez les « primitifs », révèle une tendance<br />
<strong>du</strong>aliste très nette. Ce ne sont pas seulement les relations entre membres<br />
d'une même famille qui sont réglées par la tradition culturelle, mais les<br />
relations entre « moitiés ». Même là où nous avons affaire à un système<br />
clanique complexe, on constate l'existence de groupements par paires.<br />
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