Les nouvelles sources du droit commercial ... - unesdoc - Unesco
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COMPROMIS ET RÉSOLUTION DES CONFLITS<br />
<strong>droit</strong>s d'irrigation ou de propriété, mais aussi par esprit de jalousie ou<br />
d'orgueil. <strong>Les</strong> clans qui parvenaient à maintenir l'harmonie entre leurs<br />
membres étaient en état d'hostilité avec d'autres clans. A ces heurts entre<br />
groupes s'ajoutaient ceux qui éclataient entre indivi<strong>du</strong>s pour de multiples<br />
raisons. <strong>Les</strong> luttes entre propriétaires terriens et tenanciers étaient particulièrement<br />
fréquentes et âpres. <strong>Les</strong> paysans, forcés de s'endetter, nourrissaient<br />
des sentiments de haine envers les commerçants. <strong>Les</strong> privilèges et les abus<br />
des classes favorisées, ainsi que l'arbitraire des mandarins, soulevaient des<br />
protestations et provoquaient des révoltes. La levée des impôts, qui donnait<br />
lieu à de véritables exactions de la part des hauts fonctionnaires, était la<br />
cause la plus fréquente de ces émeutes. Cependant, telle était l'autorité de<br />
l'empereur que ceux-là mêmes qui se soulevaient contre ses représentants<br />
protestaient de leur loyauté envers lui. Bon nombre de conflits ne pouvaient<br />
naturellement pas faire l'objet de compromis. S'il y avait eu mort d'homme<br />
ou lorsque deux communautés en venaient aux mains, le gouvernement se<br />
devait d'intervenir pour sévir, sans qu'un arbitrage ou un compromis pût<br />
être envisagé. Cependant, il existait toute une gamme de conflits pour lesquels<br />
on estimait que la paix pouvait être rétablie par des procé<strong>du</strong>res de<br />
médiation. Selon les cas, il pouvait s'agir de l'intercession d'amis communs<br />
ou de personnes influentes. Ces arbitres bénévoles se livraient alors à un jeu<br />
compliqué pour amener les deux parties à s'entendre à mi-chemin. L'habileté<br />
de ces négociateurs les con<strong>du</strong>isait parfois à s'occuper de situations considérées<br />
comme étant <strong>du</strong> ressort exclusif de l'autorité. Lorsque les notables<br />
locaux étaient impuissants à apaiser une querelle, on s'adressait aux chefs<br />
d'autres communautés dont l'impartialité était reconnue. Dans beaucoup<br />
de cas, c'étaient les fonctionnaires de haut rang qui intervenaient comme<br />
arbitres dans les conflits opposant un mandarin de moindre rang à ses administrés.<br />
Ils s'efforçaient alors de rétablir la paix en obtenant des deux parties<br />
des concessions substantielles. <strong>Les</strong> mandarins coupables d'exactions étaient<br />
transférés ailleurs, les impôts ré<strong>du</strong>its, mais les chefs des émeutiers étaient<br />
<strong>du</strong>rement châtiés. La tradition <strong>du</strong> compromis était donc fort ancienne en<br />
Chine, puisqu'on en trouve de nombreuses traces à l'époque féodale.<br />
Le gouvernement impérial fut animé de tout temps par un souci clairement<br />
exprimé de maintenir l'harmonie entre ses sujets. Des décrets enjoignaient<br />
aux habitants de l'empire de maintenir la bonne entente entre eux.<br />
Parmi les mesures prises pour inculquer au peuple le goût et le désir de<br />
l'harmonie, figuraient des conférences organisées dans les villes et les villages<br />
sur le thème de la concorde. <strong>Les</strong> conférenciers qui faisaient connaître au<br />
public la teneur des décrets impériaux étaient souvent les agents <strong>du</strong> gouvernement,<br />
choisis comme arbitres et médiateurs.<br />
Dans la constitution de Chou (xn e siècle), il est spécifié que la réconciliation<br />
entre adversaires est un devoir qui incombe au gouvernement. Il<br />
est également fait mention de fonctionnaires qui avaient pour devoir de<br />
restaurer la paix. Certes, nombre de disputes ne pouvaient être tranchées<br />
que par les tribunaux officiels mais, comme les décisions des juges ne mettaient<br />
pas toujours fin aux querelles et qu'elles contribuaient même à accen-<br />
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