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as de l'enfant le petit chien qui piaillait et se tortillait dans tous les sens.
- Merci, papa, merci, merci! avait crié Brett en sautant au cou de son père pour le couvrir de baisers.
- C'est ça, avait répondu Joe. Mais ce sera à toi de t'occuper de lui, Brett. C'est ton chien, pas le mien. Si
jamais je trouve de la pisse ou de la merde partout, je l'emmène derrière la grange et je lui mets une balle
dans la tête.
- Je m'en occuperai, papa... j'te le promets!
Il avait tenu sa promesse, et, les rares fois o˘ il avait oublié, Charity ou Joe lui-même s'étaient chargés de
nettoyer après le chien sans faire la moindre réflexion.
Joe s'était vite rendu compte qu'il devenait impossible de se séparer de Cujo; en grandissant (et il se
dévelop-pait à une rapidité incroyable, se transformant, comme Joe l'avait prévu, en une véritable
machine à ingurgiter), il prit tout simplement sa place dans la famille Camber. Il faisait partie de ces
chiens toujours francs et fidèles.
Il avait très vite appris ce qu'il pouvait faire ou non...
et maintenant ça. Joe fit les cent pas, les mains fourrées dans les poches, la mine soucieuse. Cujo n'apparaissait
toujours pas.
Camber sortit de la grange et siffla de nouveau. Ce sacré chien se trouvait s˚rement dans le ruisseau, à
prendre le frais. Joe ne pouvait le lui reprocher; il devait déjà faire dans les 30 degrés à l'ombre. En tout
cas, le saint-bernard reviendrait bientôt, et Joe lui mettrait à ce moment-là le nez dans sa saleté. Il était
désolé de devoir agir ainsi si Cujo ne s'était conduit de cette façon que pour montrer son chagrin de voir
partir ses maîtres, mais on ne pouvait laisser un chien...
Une nouvelle pensée s'imposa. Joe se donna une claque sur le front. qui allait nourrir Cujo pendant que
Gary et lui seraient absents ?
Il se dit qu'il pourrait remplir la vieille auge à
cochons de l'autre côté de la grange de croquettes - il y en avait tout un stock à la cave - mais elles se
détremperaient s'il pleuvait. Et si Joe les laissait dans la maison ou le garage, le chien recommencerait
peut-
Ître à faire ses besoins à l'intérieur. Et puis, dès qu'il s'agissait de nourriture, Cujo s'avérait un énorme
goin-fre. Il en mangerait la moitié le premier jour, le reste le lendemain, pour ensuite errer le ventre vide
jusqu'au retour de Joe.
- Merde, grommela-t-il.
L'animal ne venait toujours pas. Il savait sans doute qu'on avait découvert son méfait et, tout honteux,
n'osait se montrer. Cujo était un chien intelligent, autant que ces bêtes peuvent l'être, et savoir (ou
deviner) ce genre de chose entrait tout à fait dans ses possibilités.