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d'or de la retraite, années qu'il passerait avec Cathy. Il ne devrait plus se lever à 6 heures et demie. Finis<br />

les sacs de courrier à trimbaler partout, finis les bavardages de <strong>ce</strong> pénible de Michael Fournier, le<br />

préposé de Castle Rock. C'en serait terminé de se geler les miches l'hiver et de se rendre dingue, l'été, à<br />

apporter le courrier <strong>au</strong>x campeurs et <strong>au</strong>x vacanciers quand le soleil se mettait à taper. Au lieu de <strong>ce</strong>la il y<br />

<strong>au</strong>rait des Sioux dans les " Scènes de voyage à travers la Nouvelle-Angleterre ". Il y <strong>au</strong>rait " fl‚ner <strong>au</strong><br />

Jardin ", ou encore " des dizaines de passe-temps ". Et surtout le programme le plus attrayant serait "<br />

repos et détente ". D'une <strong>ce</strong>rtaine façon, la pensée de vivre ses soixante et soixante-dix ans en pétaradant<br />

comme une vieille fusée défectueuse ne collait pas avec l'idée qu'il se faisait de l'Age d'or de la retraite.<br />

George engagea la petite fourgonnette bleu et blanc sur la route municipale n∞ 3, clignant des yeux <strong>au</strong><br />

moment o˘ un rayon de soleil traversa fugitivement le pare-brise. L'été s'était révélé <strong>au</strong>ssi ch<strong>au</strong>d que<br />

l'avait annoncé tante Evvie. Il entendait les criquets chanter paresseusement dans les h<strong>au</strong>tes herbes et eut<br />

une brève vision de l'Age d'or de la retraite, un table<strong>au</strong> intitulé : George se repose dans le hamac du<br />

jardin.<br />

Il se gara devant la maison des Milliken et glissa dans la boîte <strong>au</strong>x lettres un dépliant publicitaire et une<br />

facture d'électricité. C'était le jour o˘ l'on distribuait toutes les factures de courant, mais George espérait<br />

pour la Compagnie générale d'électricité qu'elle n'attendait pas après le chèque des Milliken pour<br />

survivre.<br />

Les Milliken étaient des miséreux, comme <strong>ce</strong> Gary Pervier qui habitait <strong>au</strong> bout de la route. C'était un vrai<br />

scandale de voir <strong>ce</strong> que devenait Pervier, lui, un médaillé de guerre. Et le vieux Joe Camber ne valait<br />

guère mieux. Tous deux n'allaient bientôt plus être que des épaves irrécupérables.<br />

John Milliken se tenait dans le jardin, occupé à réparer <strong>ce</strong> qui semblait être une herse. George Meara lui<br />

fit un signe du bras et n'obtint en réponse qu'un petit geste sec du doigt avant que Milliken ne s'absorbe à<br />

nouve<strong>au</strong> dans son travail.<br />

Voilà pour toi, escroc du Trésor public, pensa George en levant la jambe pour jouer les pétomanes. Ces<br />

vents devenaient pourtant sacrément gênants. Il fallait faire drôlement attention quand vous vous<br />

retrouviez en société.<br />

Il amena le véhicule jusqu'à chez Gary Pervier, extirpa de sa sacoche un <strong>au</strong>tre dépliant publicitaire, une<br />

nouvelle facture d'électricité, et y ajouta une lettre de la Société des anciens combattants à l'étranger. Il<br />

les fourra dans la boîte puis fit demi-tour dans l'allée de Gary car il n'avait pas à monter chez les Camber<br />

<strong>au</strong>jourd'hui. Joe avait téléphoné à la poste, la veille, vers 10 heures du matin, pour demander qu'on lui<br />

garde son courrier quelques jours. Mike Fournier, le moulin à paroles qui s'occupait du bure<strong>au</strong> de poste<br />

de Castle Rock, avait rempli le formulaire réglementaire et l'avait déposé dans le box réservé à George<br />

Meara.<br />

Fournier avait déclaré à Joe Camber qu'il s'y était pris un quart d'heure trop tard pour empêcher qu'on ne<br />

lui apport‚t le courrier du lundi, si telle était son intention.<br />

- «a ne fait rien, avait répondu Joe. Je crois que je serai encore là pour prendre <strong>ce</strong>lui d'<strong>au</strong>jourd'hui.<br />

Lorsque George déposa le courrier dans la boîte de Gary Pervier, il remarqua que les lettres apportées la<br />

veille s'y trouvaient toujours. Puis, en faisant demi-tour, il aperçut la vieille Chrysler de Gary dans

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