Comprendre le contrôle du renseignement - DCAF
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Guide – Légiférer sur <strong>le</strong> secteur de la sécurité<br />
16<br />
Les services de <strong>renseignement</strong> sont-ils<br />
autorisés à vio<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s droits humains ?<br />
Le droit international des droits de l’homme ne<br />
permet pas aux États (y compris à <strong>le</strong>urs services<br />
de <strong>renseignement</strong>) de vio<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s droits humains<br />
de toute personne soumise à <strong>le</strong>ur juridiction.<br />
Comme tous <strong>le</strong>s organes de l’État, <strong>le</strong>s services<br />
de <strong>renseignement</strong> doivent respecter <strong>le</strong> droit<br />
international des droits de l’homme. Dans <strong>le</strong>s<br />
situations de conflits armés, <strong>le</strong>s services de<br />
<strong>renseignement</strong> doivent aussi respecter <strong>le</strong> droit<br />
international humanitaire. Les États s’assurent<br />
que ces normes internationa<strong>le</strong>s soient appliquées<br />
dans <strong>le</strong>ur droit interne.<br />
Le droit international des droits de l’homme<br />
comprend trois catégories de droits humains et<br />
de libertés :<br />
(1) Les droits auxquels on ne peut jamais mettre<br />
de limites quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s circonstances ;<br />
(2) Les droits que l’on peut limiter pour des raisons<br />
spécifiques, conformément à de stricts critères<br />
légaux ;<br />
(3) Les droits que l’on peut suspendre ou limiter<br />
pendant un conflit armé ou un état d’urgence<br />
menaçant l’existence de l’État.<br />
1. Les droits humains auxquels on ne peut jamais<br />
mettre de limites ou déroger<br />
Le droit international des droits de l’homme<br />
interdit aux États et à <strong>le</strong>urs institutions de<br />
mettre des limites ou de déroger à certains<br />
droits humains quel<strong>le</strong> que soit la situation.<br />
Parmi ces droits figurent <strong>le</strong> droit à la vie, <strong>le</strong> droit<br />
de ne pas être soumis à la torture et à d’autres<br />
traitements inhumains ou dégradants, <strong>le</strong> droit<br />
à la reconnaissance devant la loi, <strong>le</strong> droit de ne<br />
pas être ré<strong>du</strong>it en esclavage et à la servitude et<br />
<strong>le</strong> droit à une protection contre l’enlèvement et<br />
la détention clandestine. Le droit humanitaire<br />
international complète et renforce ces<br />
interdictions dans <strong>le</strong>s périodes de conflits<br />
armés et l’artic<strong>le</strong> 3 commun aux Conventions<br />
de Genève énonce ces normes minima<strong>le</strong>s (voir<br />
l’encadré n° 2). Les services de <strong>renseignement</strong><br />
ne sont, à aucun moment, autorisés à mener<br />
une action portant atteinte à ces droits.<br />
Encadré n°2 : Extrait de l’artic<strong>le</strong> 3 commun<br />
aux Conventions de Genève 4<br />
En cas de conflit armé ne présentant pas un<br />
caractère international et surgissant […],<br />
chacune des Parties au conflit sera tenue<br />
d’appliquer au moins <strong>le</strong>s dispositions suivantes:<br />
1. Les personnes qui ne participent pas<br />
directement aux hostilités, y compris <strong>le</strong>s<br />
membres de forces armées qui ont déposé <strong>le</strong>s<br />
armes et <strong>le</strong>s personnes qui ont été mises hors<br />
de combat par maladie, b<strong>le</strong>ssure, détention,<br />
ou pour toute autre cause, seront, en toutes<br />
circonstances, traitées avec humanité, sans<br />
aucune distinction de caractère défavorab<strong>le</strong><br />
basée sur la race, la cou<strong>le</strong>ur, la religion<br />
ou la croyance, <strong>le</strong> sexe, la naissance ou la<br />
fortune, ou tout autre critère analogue.<br />
À cet effet, sont et demeurent prohibés,<br />
en tout temps et en tout lieu, à l’égard<br />
des personnes mentionnées ci-dessus :<br />
a. <strong>le</strong>s atteintes portées à la vie et à<br />
l’intégrité corporel<strong>le</strong>, notamment <strong>le</strong><br />
meurtre sous toutes ses formes, <strong>le</strong>s<br />
mutilations, <strong>le</strong>s traitements cruels,<br />
tortures et supplices ;<br />
b. <strong>le</strong>s prises d’otages ;<br />
c. <strong>le</strong>s atteintes à la dignité des personnes,<br />
notamment <strong>le</strong>s traitements humiliants<br />
et dégradants ;<br />
d. <strong>le</strong>s condamnations prononcées et<br />
<strong>le</strong>s exécutions effectuées sans un<br />
jugement préalab<strong>le</strong>, ren<strong>du</strong> par un<br />
tribunal régulièrement constitué,<br />
assorti des garanties judiciaires<br />
reconnues comme indispensab<strong>le</strong>s par<br />
<strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s civilisés.<br />
2. Droits humains que l’on peut limiter<br />
Le droit international des droits de l’homme<br />
permet aux États de limiter certains droits humains<br />
et libertés de certaines personnes, notamment <strong>le</strong><br />
droit à la liberté et la vie privée, <strong>le</strong> droit à la liberté<br />
de circulation, d’association et d’expression. Les<br />
États ne peuvent prendre des mesures limitant<br />
l’exercice de droits que si <strong>le</strong>sdites mesures<br />
répondent aux critères suivants. El<strong>le</strong>s doivent:<br />
1. être fondées sur une loi qui a été ren<strong>du</strong>e<br />
publique;