Comprendre le contrôle du renseignement - DCAF
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Guide – Légiférer sur <strong>le</strong> secteur de la sécurité<br />
28<br />
quel<strong>le</strong>s conditions el<strong>le</strong>s peuvent coopérer avec<br />
ces organes et comment <strong>le</strong> gouvernement<br />
autorisera et surveil<strong>le</strong>ra une tel<strong>le</strong> coopération (voir<br />
l’encadré n° 6 sur la manière dont la coopération<br />
internationa<strong>le</strong> en matière de <strong>renseignement</strong> est<br />
règ<strong>le</strong>mentée en Croatie).<br />
En raison des risques que comporte la coopération<br />
internationa<strong>le</strong> en matière de <strong>renseignement</strong>, <strong>le</strong>s<br />
législations nationa<strong>le</strong>s exigent que <strong>le</strong>s services<br />
de <strong>renseignement</strong> obtiennent l’approbation <strong>du</strong><br />
pouvoir exécutif avant de conclure un accord avec<br />
un organe étranger. De plus, <strong>le</strong> pouvoir exécutif<br />
doit, en général, donner son approbation pour <strong>le</strong>s<br />
opérations ou <strong>le</strong>s activités communes impliquant<br />
<strong>le</strong> partage et l’échange d’informations présentant<br />
des risques. L’approbation <strong>du</strong> pouvoir exécutif<br />
pour la coopération internationa<strong>le</strong> en matière de<br />
<strong>renseignement</strong>, tout particulièrement pour <strong>le</strong>s<br />
activités sensib<strong>le</strong>s, permet de s’assurer que <strong>le</strong>s<br />
services de <strong>renseignement</strong> n’agissent pas hors <strong>du</strong><br />
contrô<strong>le</strong> de l’État.<br />
Quels contrô<strong>le</strong>s s’appliquent au partage<br />
d’informations avec <strong>le</strong>s services de<br />
<strong>renseignement</strong> des pays étrangers ?<br />
Les sociétés démocratiques ont des lois et des<br />
règ<strong>le</strong>ments régissant <strong>le</strong> partage d’informations<br />
détenues par <strong>le</strong>urs services de <strong>renseignement</strong><br />
avec des services de <strong>renseignement</strong> étrangers<br />
(voir l’encadré n° 6). Les lois fixent quand et dans<br />
quel<strong>le</strong>s circonstances <strong>le</strong>s services de <strong>renseignement</strong><br />
peuvent partager des informations avec des<br />
organes étrangers. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s services de<br />
<strong>renseignement</strong> vont demander des informations<br />
à des organes étrangers que lorsque cel<strong>le</strong>s-ci <strong>le</strong>ur<br />
sont absolument indispensab<strong>le</strong>s pour remplir<br />
<strong>le</strong>ur mission. De même, ils ne doivent pas fournir<br />
d’informations à des organes étrangers à moins<br />
que ces informations <strong>le</strong>ur soient nécessaires pour<br />
remplir <strong>le</strong>urs missions.<br />
De plus, la loi exige que <strong>le</strong>s services de<br />
<strong>renseignement</strong> examinent si <strong>le</strong> partage<br />
d’informations spécifiques sert ou non l’intérêt<br />
général de l’État. Par exemp<strong>le</strong>, certaines lois<br />
exigent que <strong>le</strong>s services de <strong>renseignement</strong> se<br />
demandent si <strong>le</strong> fait de partager des informations<br />
avec une entité étrangère favoriserait ou<br />
défavoriserait la politique étrangère de l’État.<br />
Et surtout, <strong>le</strong>s services de <strong>renseignement</strong> sont<br />
tenus de prendre en considération <strong>le</strong>s effets que<br />
<strong>le</strong> partage d’informations pourrait avoir sur <strong>le</strong>s<br />
personnes qu’el<strong>le</strong>s concernent. Dans <strong>le</strong>s sociétés<br />
démocratiques, <strong>le</strong>s lois interdisent <strong>le</strong> partage<br />
d’informations avec des organes étrangers si <strong>le</strong>s<br />
informations sont susceptib<strong>le</strong>s de mettre la vie<br />
de personnes en danger ou de causer d’autres<br />
violations des droits humains.<br />
En plus des lois et des règ<strong>le</strong>ments relatifs au<br />
travail de <strong>renseignement</strong>s, <strong>le</strong>s services de<br />
<strong>renseignement</strong> fixent <strong>le</strong>urs propres conditions<br />
concernant <strong>le</strong> partage d’informations avec des<br />
partenaires étrangers. Les exemp<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus<br />
courants sont <strong>le</strong>s principes de « contrô<strong>le</strong> de<br />
l’entité d’origine » et la « règ<strong>le</strong> de la tierce partie ».<br />
Ces règ<strong>le</strong>s informel<strong>le</strong>s s’appliquent à la plupart<br />
des opérations de partage de <strong>renseignement</strong>.<br />
Le « contrô<strong>le</strong> de l’entité d’origine » fait référence<br />
au principe que <strong>le</strong> service de <strong>renseignement</strong><br />
fournissant <strong>le</strong>s informations, fixe <strong>le</strong>s limites de<br />
l’utilisation de ces informations. La « règ<strong>le</strong> de<br />
la tierce partie » signifie que <strong>le</strong> destinataire des<br />
informations n’est pas autorisé à <strong>le</strong>s partager<br />
avec une autre agence ou tierce partie sans la<br />
permission <strong>du</strong> service de <strong>renseignement</strong> qui a<br />
fourni <strong>le</strong>s informations à l’origine. Ces principes<br />
empêchent la divulgation non autorisée<br />
d’informations sensib<strong>le</strong>s.<br />
De plus, <strong>le</strong>s services de <strong>renseignement</strong><br />
joignent des notes dites de « mise en garde »<br />
aux informations qu’ils communiquent. Ces<br />
notes indiquent comment <strong>le</strong>s informations<br />
communiquées peuvent être utilisées. Par<br />
exemp<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s peuvent interdire à une agence<br />
étrangère d’utiliser certaines informations pour<br />
arrêter quelqu’un et <strong>le</strong> placer en détention. Les<br />
services de <strong>renseignement</strong> conservent <strong>le</strong> droit<br />
de demander à l’organe étranger à qui ils ont<br />
fourni des informations comment cel<strong>le</strong>s-ci ont<br />
été utilisées. D’une part, de tel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />
informel<strong>le</strong>s aident à ré<strong>du</strong>ire au minimum <strong>le</strong>s<br />
abus d’utilisation d’informations des organes<br />
étrangers. D’autre part, el<strong>le</strong>s peuvent promouvoir<br />
<strong>le</strong> respect des droits humains.<br />
Comment la coopération internationa<strong>le</strong> en<br />
matière de <strong>renseignement</strong> est-el<strong>le</strong> contrôlée ?<br />
Dans <strong>le</strong>s sociétés démocratiques, <strong>le</strong>s organes<br />
de contrô<strong>le</strong> externes surveil<strong>le</strong>nt la coopération<br />
internationa<strong>le</strong> en matière de <strong>renseignement</strong><br />
pour s’assurer qu’el<strong>le</strong> soit conforme à la loi. Il<br />
existe plusieurs manières de superviser cette<br />
coopération. Premièrement, ils examinent <strong>le</strong>s