Le Royaume d\'icare

Le jeu d’échecs dans ce roman
Si les événements et les personnages de ce récit sont fictifs
(une « uranie » dans le langage de la b.d.), le passionné
du jeu y verra d’évidents clins d’œil au monde échiquéen de
l’époque, quoique je n’aie aucune fidélité autre qu’accommodante
à l’histoire réelle.
La période postromantique des échecs accompagne le
crépuscule du dix-neuvième siècle et l’aube du suivant. Des
champions nationaux sont consacrés, des livres d’instructions
sur l’art de bien jouer deviennent disponibles, des clubs
d’amateurs du jeu naissent dans les villes et un vrai championnat
du monde a lieu à New York et Montréal en 1895.
Cette période échiquéenne particulière qui va de 1890 à
1915 a vu apparaître un monde qui, sitôt né, est mis entre parenthèses
durant deux longues guerres, une épidémie et une
récession mondiales en guise d’intermède. Quand débute la
Guerre froide en 1950, ce « siècle » n’est déjà plus que le rappel
de noms et de découvertes célèbres.
Dans le vingtième siècle part two, les professionnels
russes vont dominer la scène échiquéenne aussi outrageusement
qu’au hockey olympique. L’enthousiasme juvénile des
pionniers va laisser place à la préparation systématique d’un
art de la guerre de l’esprit.
La période postromantique eut ses favoris : des nobles et
bien nantis, des bohèmes, des alcooliques et des déséquilibrés.
D’un succès à l’autre, quelques-uns franchissent les
étapes et le cercle des vainqueurs s’amenuise. Dans la dernière
arène, ne demeurent qu’une poignée d’hommes, chacun
retranché derrière ses soldats de bois. L’heure du grand
tournoi a sonné.
La notation échiquéenne
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