Février 12 - BECI
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dossier Immobilier<br />
Bruxelles. Donc, non seulement les<br />
aéroports wallons sont moins chers<br />
pour leurs clientes, mais en plus, les<br />
compagnies concurrentes à Bruxelles<br />
« financent » le trafic aérien wallon géré<br />
par Belgocontrol sur base des chiffres de<br />
1989. On comprend que Brussels Airport<br />
puisse parler de concurrence déloyale.<br />
Et que, au passage, la Commission européenne<br />
scrute de nouveau de près les<br />
aides d’Etat (ou assimilés) aux aéroports<br />
régionaux européens.<br />
Le partage impossible<br />
L’idée, partagée par certains, serait de<br />
réaliser un « partage » des activités<br />
aériennes sur un territoire aussi exigu<br />
qu’est la Belgique et même de Bruxelles<br />
+ Wallonie. Grosso modo, cela reviendrait<br />
à préconiser que Charleroi prenne<br />
en charge le low-cost, Liège le cargo et<br />
Bruxelles… tout le reste. Est-ce possible<br />
et qu’en pensent les acteurs concernés <br />
Pour Jean-Jacques Cloquet, directeur<br />
de l’aéroport de Charleroi, « il est clair<br />
que la longueur de notre piste ne permet<br />
pas du trafic intercontinental, contrairement<br />
à Liège ou Bruxelles, ce qui réduit<br />
Aéroport de Liège<br />
déjà notre champ d’action. » Raison pour<br />
laquelle Charleroi s’est spécialisé dans<br />
le trafic point à point. Du reste, précise<br />
Cloquet, « 40% de notre clientèle prend<br />
l’avion pour la première fois », ce qui<br />
montre que celle-ci est assez différente<br />
de celle des autres aéroports et que le<br />
low-cost s’y est développé. Jean-Jacques<br />
Cloquet estime néanmoins qu’une complémentarité<br />
avec Bruxelles pourrait se<br />
réaliser en créant une liaison à grande<br />
vitesse de type RER entre Charleroi et<br />
Bruxelles.<br />
Aéroport de Bruxelles<br />
Luc Partoune, directeur de l’aéroport<br />
de Liège, a conscience que le cargo s’est<br />
fortement développé à Bierset, en particulier<br />
avec TNT « notamment du fait<br />
que nous n’avons pas de limitations<br />
de vols durant la nuit, contrairement<br />
à Bruxelles » (ce qui a occasionné le<br />
départ de DHL pour Leipzig). Cela dit,<br />
le transport charter s’y est également<br />
développé, grâce à la situation de Bierset<br />
dans une grande région qui inclut les<br />
Pays-Bas, l’Allemagne et même le Grandduché<br />
: « Notre zone de chalandise est<br />
différente de celle de Bruxelles, ce qui<br />
devrait du reste pousser les entreprises<br />
de la Région bruxelloise à opérer au départ<br />
de Liège. »<br />
Chiffre d’affaires (2011) : 22,2 millions .<br />
Nombre de passagers (2011) : 309.206 (+3,4%).<br />
Cargo (2011) : 674.470 tonnes (+5,47%).<br />
Mouvements (2011) : 54.403 (+<strong>12</strong>,14%).<br />
Principaux clients (passagers et cargo) : Jetairfly, Thomas Cook<br />
Airlines, Belle Air, TNT, Cargo Air Lines, El Al Cargo, Ethiopian,<br />
Kalitta, Evergreen, Fedex, Saudia, etc.<br />
Chiffre d’affaires (2010) : 359,3 millions .<br />
Nombre de passagers (2011) : 18,7 millions (+9%).<br />
Cargo (2011) : 470.000 tonnes traitées.<br />
Mouvements (2011) : 226.000 (+3,6%).<br />
Principaux clients (passagers et cargo): Brussels Airlines, Lufthansa, British<br />
Airways, United, American, Jetairfly, Thomas Cook, Korean, Singapore Airlines, Jet<br />
Airways, Qatar, Ethiopian, EasyJet, Air Canada, Air France-KLM, Etihad, Thai Airways,<br />
etc.<br />
Enfin, Arnaud Feist, directeur de<br />
l’aéroport de Bruxelles, rappelle que<br />
Brussels Airport est un aéroport « intégré<br />
». Les grandes compagnies internationales<br />
transportent à Bruxelles à la fois<br />
du fret et des passagers : « Pouvez-vous<br />
Aéroport de Charleroi<br />
imaginer les vols africains de Brussels<br />
Airlines vers l’Afrique ou de Jet Airways<br />
d’Est en Ouest sans leur offre cargo »<br />
Quant au trafic low-cost, « il s’intègre<br />
parfaitement dans nos objectifs de croissance<br />
», explique Feist. Ce trafic, généré<br />
par des compagnies comme EasyJet ou<br />
Vueling, s’adresse à une clientèle adepte<br />
du low-cost, mais qui emprunte les<br />
transporteurs à bas prix qui optent pour<br />
les aéroports « primaires », c’est-à-dire<br />
les grandes plateformes internationales<br />
et pas les aéroports régionaux. C’est du<br />
reste la raison pour laquelle Air Arabia,<br />
qui était à Charleroi, est venue s’installer<br />
à Bruxelles.<br />
Same level playing field<br />
Comme on le voit, au-delà même de la<br />
distinction – qui fait toujours débats –<br />
entre les aéroports directement ou indirectement<br />
subsidiés et un aéroport<br />
à capitaux majoritairement privés<br />
(canadiens et australiens), les marchés<br />
sont somme toute assez dissemblables<br />
et rien ne permet d’imaginer à moyen<br />
terme une sorte de partage des activités<br />
aériennes. Ce qui, au passage, autorise<br />
une concurrence dont peut bénéficier la<br />
clientèle. L’idéal serait évidemment que<br />
cette concurrence puisse s’exercer sur<br />
pied d’égalité, ce que les Anglo-saxons<br />
résument dans la formule « same level<br />
playing field ».<br />
Patrick Anspach<br />
Chiffre d’affaires (2010) : 81,4 millions .<br />
Nombre de passagers (2011) : 5,9 millions (+14%).<br />
Mouvements (2010) : 80.009.<br />
16 nouvelles destinations en 2011. 6 nouvelles prévues en 20<strong>12</strong>.<br />
Principaux clients : <br />
55<br />
N° 02 - FÉVRIER 20<strong>12</strong> - ENTREPRENDRE