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SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE ...

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III. Etudes épidémiologiques<br />

1. Infection au sein d'une population non vaccinée<br />

En effet, une étude menée en Guinée-Bissau montre que la disposition des habitations<br />

de familles Africaines favorise la promiscuité, surtout dans les familles polygamiques où la<br />

concentration de plusieurs cas de rougeole dans la même case entraîne des taux élevés de<br />

mortalité. De telles observations ont été faites dans les institutions surpeuplées (Godfred,<br />

1928), dans les camps de concentration et les camps de réfugiés (Ryan, 1976) et dans les<br />

campements militaires (Picken, 1921).<br />

Dans ces différentes études, on a constaté que la rougeole est plus sévère dans les cas<br />

secondaires que dans les cas index (cas index = premier cas de rougeole survenu dans une<br />

population donnée ; cas secondaire = cas de rougeole survenu dans les 6 jours après<br />

identification du cas index et ayant eu un contact avec l’index). En fait, le cas secondaire<br />

reçoit une forte dose de virus à cause du contact étroit avec le cas index. La maladie dans ce<br />

cas évolue alors différemment. On observe notamment :<br />

i) Une diminution de la période d’incubation. L’expérimentation animale avec le virus<br />

de la rougeole montre qu’une forte dose de virus entraîne une diminution de la<br />

période d’incubation et un taux de mortalité élevé chez la souris (Wear et al., 1968).<br />

De même, les expériences de dosage de virus dans la vaccination contre la rougeole<br />

ont montré que la durée de la période d’incubation est inversement proportionnelle à<br />

la dose de virus utilisée (McCrumb et al., 1961).<br />

ii) Une augmentation du taux de complications. En fait, il est possible que le cas index<br />

transmette d’autres agents pathogènes en plus du virus de la rougeole, ce qui entraîne<br />

des complications. De plus, les cas secondaires reçoivent de fortes doses de virus. En<br />

effet il a été suggéré que de fortes doses de virus dans le vaccin contre la rougeole<br />

induiraient l’immunosuppression (Holt et al., 1993), ce qui expliquerait le taux de<br />

décès élevé observé chez les enfants ayant reçu des vaccins à hauts titres. Dans le<br />

même ordre d’idées, il a été montré que la rougeole atypique était due à une<br />

production exagérée de cytokines de type 2 entraînant un déséquilibre de cytokynes<br />

au cours d'une infection subséquente (Polack et al., 1999). Ces observations<br />

pourraient expliquer le fait que la maladie soit plus sévère chez les cas secondaires.<br />

Ces observations montrent une ressemblance entre les conditions actuelles dans<br />

certains pays en développement et les pays industrialisés au début du siècle où régnait la<br />

promiscuité et où le taux de mortalité dû à la rougeole était élevé. Cependant, les différences<br />

liées au fait que la polygamie et de larges habitations familiales n’ont jamais existé en Europe<br />

et aux Etats-Unis pourraient expliquer pourquoi la rougeole est plus sévère chez les enfants<br />

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