SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE ...
SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE ...
SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
III. Etudes épidémiologiques<br />
4. Réponse à la vaccination<br />
<br />
l’enfant est plus efficace chez les Allemands que chez les Nigérians. Le taux<br />
d’anticorps dirigés contre le virus de la rougeole est deux fois plus élevé chez les<br />
enfants allemands que chez les enfants nigérians (Hartter et al., 2000). De plus, les<br />
anticorps maternels disparaissent plus vite chez les nigérians si bien qu’à l’âge de<br />
quatre mois, seulement 17% d’enfants nigérians sont encore protégés contre la<br />
rougeole.<br />
L’âge et le statut sérologique de la mère. A cause de l’utilisation de la vaccination<br />
à grande échelle, on observe dans la population des mères qui ont une immunité<br />
induite soit par la vaccination, soit par une infection naturelle (Kacica et al., 1995).<br />
Il a été montré que la vaccination induit un taux d’anticorps plus faible par rapport<br />
à l’infection naturelle (Krugman et al., 1965). Les mères immunisées par<br />
l’infection naturelle sont en général nées avant l’introduction de la vaccination,<br />
elles sont donc plus âgées et possèdent un taux d’anticorps élevé. Par contre, les<br />
mères immunisées par la vaccination sont plus jeunes, ont peu d’anticorps et sont<br />
donc prédisposées à transmettre un faible taux d’anticorps à leurs enfants<br />
(Markowitz et al., 1996 ; Zanetta et al., 2002). En effet, des études réalisées en<br />
Turquie ont montré que la durée de protection de l’enfant par les anticorps<br />
maternels est proportionnellement liée au taux d’anticorps de la mère (Mentitas et<br />
al., 2002). D’autres études réalisées sur les taux d’anticorps dans le cordon<br />
ombilical et chez les enfants ont permis de montrer que les anticorps maternels<br />
diminuent rapidement avec la jeunesse et le faible taux d’anticorps de la mère<br />
(Pabst et al., 1992 ; Maldonado et al., 1995),ce qui suggère que les enfants nés de<br />
mères vaccinées perdent plus tôt leurs anticorps maternels et sont donc<br />
susceptibles à un très jeune âge.<br />
Ces observations nous permettent de réaliser que le programme de lutte contre la<br />
rougeole dans les pays en développement se trouve confronté à un réel dilemme : maintenir la<br />
vaccination à un âge précoce, avec pour conséquence la perte de l’immunité, ou augmenter<br />
l’efficacité du vaccin en augmentant l’âge de la vaccination, avec pour risque d’augmenter la<br />
mortalité liée à la rougeole chez les nourrissons. Ce dilemme est de plus aggravé par la<br />
diminution du taux d’anticorps chez les enfants nés de mères immunisées par la vaccination et<br />
chez les enfants prématurés.<br />
45