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Youma : roman martiniquais - Manioc

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— 31 —particulier, elle était patriarcale et pittoresque au pointque cela est inconcevable pour ceux qui n'ont connu lacolonie qu'après l'affranchissement. Les esclaves étaienttraités beaucoup comme des enfants ; là une politique traditionnellede la famille voulait qu'on ne vendît que ceuxqui ne se laissaient diriger qu'à l'aide de châtiments corporels.On donnait à chacun des adultes un petit jardinqu'il pouvait cultiver à sa guise. Deux demi-journées parsemaine lui étaient réservées pour cela. L'esclave avaitle droit de garder la plus grande partie de l'argent gagnépar la vente des produits de son jardinet. Légalement,un esclave ne pouvait rien posséder. Pourtant plusieursserviteurs des Desrivières, encouragés d'ailleurs par leursmaîtres, avaient économisé des sommes considérables.Tous travaillaient avec accompagnement de chants etau rythme d'un tambour. Il y avait des jours de vacanceset des soirées où il était permis de danser. Le grand jourde l'année était la fête de M Desrivières, la mère dum ojeune planteur, la vieille maîtresse (lêlesse). Ce jour-làil y avait des bamboulas et des caleindas ; la maîtresserecevait tous ses esclaves sous la vérandah. Ils venaienttous lui embrasser la main et chacun y trouvait unepièce d'argent.Pour un étranger, et surtout pour un européen, c'était

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