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Le Socialisme en Chemise Brune - Free

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économiques productives. <strong>Le</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t normal d’un marché<br />

libre incite chacun à mettre de côté toutes ses convictions, et à<br />

privilégier le critère de la productivité comme seul et unique<br />

fondem<strong>en</strong>t de ses choix. <strong>Le</strong>s choses sont bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes dans un<br />

système socialiste ou étatique. <strong>Le</strong> rejet du marché est <strong>en</strong> soi le<br />

rejet de l’appréciation strictem<strong>en</strong>t économique des choses.<br />

D’autres considérations <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t alors <strong>en</strong> jeu. En France, c’est<br />

parfois l’appart<strong>en</strong>ance à un syndicat. Ce fut égalem<strong>en</strong>t le cas dans<br />

l’Allemagne Nazie. Parmi les autres critères utilisés dans<br />

l’économie national-socialiste, il y avait, bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t,<br />

l’appart<strong>en</strong>ance à la race ary<strong>en</strong>ne, mais ce serait m<strong>en</strong>tir que de dire<br />

que ce critère était plus important que l’appart<strong>en</strong>ance au Syndicat<br />

Nazi ou au Parti lui-même. Sans adhérer aux valeurs du nationalsocialisme,<br />

il pouvait être littéralem<strong>en</strong>t impossible de trouver un<br />

travail. Un article de la Frankfurter Zeitung daté du 28 janvier<br />

1937 expliquait ainsi : « Une personne n’est embauché qu’à<br />

condition de prouver qu’<strong>en</strong> plus de ses qualifications qui la<br />

r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t apte au poste, elle déf<strong>en</strong>dra toujours, et sans aucune<br />

réserve, le National-<strong>Socialisme</strong>. » 16<br />

Dans les faits, les employés n’étai<strong>en</strong>t plus sélectionnés sur<br />

leurs compét<strong>en</strong>ces mais sur d’autres motifs. « Je ne suis plus le<br />

manager dans mon <strong>en</strong>treprise, raconta un chef d’<strong>en</strong>treprise.<br />

Souv<strong>en</strong>ez-vous que nous nous sommes battus pour le droit<br />

d’embaucher et de lic<strong>en</strong>cier les travailleurs. En principe je me suis<br />

toujours conformé à l’idée selon laquelle si un travailleur était<br />

efficace et connaissait bi<strong>en</strong> son travail il conservait un poste<br />

perman<strong>en</strong>t dans mon <strong>en</strong>treprise. Je ne lui demandais jamais à<br />

quel parti il appart<strong>en</strong>ait : c’était son affaire. Aujourd’hui je ne peux<br />

plus appliquer cette règle. » 17<br />

L’Etat disait aux chefs d’<strong>en</strong>treprise comm<strong>en</strong>t il fallait qu’ils<br />

« administr<strong>en</strong>t » leurs « ressources humaines ». L’Etat émit<br />

l’obligation pour les <strong>en</strong>treprises d’employer un quota minimum de<br />

telle ou telle population. Dans les <strong>en</strong>treprises beaucoup s’<strong>en</strong><br />

plaignai<strong>en</strong>t. Un chef d’<strong>en</strong>treprise témoignera : « Une fois on m’a dit<br />

que je n’employais pas suffisamm<strong>en</strong>t de ‘‘vieux membres du Parti’’.<br />

Alors ils m’ont <strong>en</strong>voyé vingt-cinq vieux membres du Parti et des<br />

hommes des SA. Ils n’avai<strong>en</strong>t eu aucune formation et étai<strong>en</strong>t tous<br />

incapables, mais j’étais obligé de les embaucher. […] Je ne peux<br />

pas employer qui je veux. Il n’y a pas de secrétaires syndicaux<br />

pour me forcer à ne pr<strong>en</strong>dre que des travailleurs syndiqués, mais<br />

la situation actuelle est <strong>en</strong>core pire. » 18<br />

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