Le Socialisme en Chemise Brune - Free
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dira Hitler, « ce qui est vrai de l’industrie de l’énergie est<br />
égalem<strong>en</strong>t vrai pour toutes les matières premières ess<strong>en</strong>tielles,<br />
c’est-à-dire que cela s’applique tout autant au pétrole, au charbon,<br />
à l’acier, à l’énergie hydraulique. <strong>Le</strong>s intérêts capitalistes doiv<strong>en</strong>t<br />
être exclus de ces types d’industrie. » 15 Ce qui était ess<strong>en</strong>tiel à<br />
l’Allemagne devrait être produit par le gouvernem<strong>en</strong>t.<br />
Intrinsèquem<strong>en</strong>t anticapitaliste et profondém<strong>en</strong>t opposé à<br />
toutes les manifestations de la société libérale, le nationalsocialisme<br />
déboucha de manière tout à fait logique et prévisible<br />
sur la suppression de toute initiative privée, puis de toute liberté<br />
économique, puis de toute liberté tout court. Quel que soit leur<br />
parti d’affiliation, les hommes politiques socialistes de notre<br />
époque ne sembl<strong>en</strong>t jamais compr<strong>en</strong>dre les conséqu<strong>en</strong>ces du rejet<br />
des institutions de la société capitaliste. Hitler semblait, <strong>en</strong><br />
comparaison, <strong>en</strong> avoir été bi<strong>en</strong> plus consci<strong>en</strong>t qu’eux. Habité par<br />
l’idée tout à fait marxiste selon laquelle la liberté de commercer<br />
n’est in fine que la liberté d’asservir, de dominer, d’exploiter, il<br />
avoua très clairem<strong>en</strong>t que la mise <strong>en</strong> place de l’économie socialiste<br />
de type nazi passerait par la diminution voire la suppression pure<br />
et simple des libertés économiques. « Dans le monde capitaliste et<br />
démocratique, le principe économique le plus important est que le<br />
peuple existe pour le commerce et pour l’industrie, et que ceux-ci,<br />
à leur tour, exist<strong>en</strong>t pour le capital. Nous, nous avons r<strong>en</strong>versé ce<br />
principe, <strong>en</strong> disant que le capital existe pour le commerce et<br />
l’industrie, et que le commerce et l’industrie exist<strong>en</strong>t pour le<br />
peuple. En d’autres termes, le peuple passe d’abord. Tous les<br />
autres élém<strong>en</strong>ts ne sont que des moy<strong>en</strong>s t<strong>en</strong>dant vers cette fin.<br />
Lorsqu’un système économique est incapable de nourrir et de vêtir<br />
son peuple, alors il est mauvais, peu importe si quelques milliers<br />
de personnes dis<strong>en</strong>t : ‘‘En ce qui me concerne, il est bon, vraim<strong>en</strong>t<br />
excell<strong>en</strong>t ; mes divid<strong>en</strong>des sont magnifiques.’’ <strong>Le</strong>s divid<strong>en</strong>des ne<br />
m’intéress<strong>en</strong>t pas. Ici nous avons tracé la ligne. Ils rétorqueront<br />
sans doute : ‘‘Voyez là, c’est exactem<strong>en</strong>t ce que nous disions. Vous<br />
mettez <strong>en</strong> péril la liberté.’’ Oui, certainem<strong>en</strong>t, nous mettons <strong>en</strong><br />
péril la liberté de profiter aux dép<strong>en</strong>s de la communauté et, si<br />
nécessaire, nous irons jusqu’à l’abolir. » 16<br />
Selon les Nazis, le mot liberté n’accompagnait que les sirènes<br />
de la servitude. <strong>Le</strong>s ouvriers devai<strong>en</strong>t se méfier de ce g<strong>en</strong>re de<br />
langage : la liberté signifiait l’exploitation, le pillage, la pauvreté, et<br />
la décad<strong>en</strong>ce. Dès 1922, Hitler mettait <strong>en</strong> garde : « Liberté : sous ce<br />
terme on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d, du moins parmi ceux qui déti<strong>en</strong>ne le pouvoir au<br />
gouvernem<strong>en</strong>t, la possibilité d’un pillage illimité des masses, qui<br />
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