Le Socialisme en Chemise Brune - Free
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de lui expliquer comm<strong>en</strong>t s’établissait la balance des paiem<strong>en</strong>ts de<br />
l’Etat de Dantzig, mais il m’interrompit brusquem<strong>en</strong>t : ‘‘<strong>Le</strong>s détails<br />
ne m’intéress<strong>en</strong>t pas. Ne créez pas de difficultés stupides à Foster.<br />
S’il veut construire, il y aura toujours assez d’arg<strong>en</strong>t. Il faudra qu’il<br />
y <strong>en</strong> ait. Compr<strong>en</strong>ez-vous ?’’ — ‘‘Foster sait ce qu’il fait, ajouta-t-il<br />
d’une voix plus calme. C’est une nécessité pour nous de faire<br />
disparaître les chômeurs des rues. Plus vite nous y parvi<strong>en</strong>drons,<br />
meilleur sera l’effet produit. Nous ne pouvons pas nous payer le<br />
luxe d’att<strong>en</strong>dre longtemps. » 28<br />
A son arrivée au pouvoir, Hitler prit la décision d’augm<strong>en</strong>ter la<br />
masse monétaire pour financer ses différ<strong>en</strong>tes mesures — ses<br />
mesures sociales, mais pas seulem<strong>en</strong>t. Fort logiquem<strong>en</strong>t, et<br />
comme toute analyse économique aurait suffi pour le prédire,<br />
l’inflation fit son apparition. Elle comm<strong>en</strong>ça doucem<strong>en</strong>t, puis prit<br />
progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur. L’<strong>en</strong>tourage d’Hitler fit valoir, il est<br />
vrai, que l’inflation était la conséqu<strong>en</strong>ce de l’augm<strong>en</strong>tation de la<br />
masse monétaire, et que l’arrêt de cette augm<strong>en</strong>tation permettrait<br />
de mettre un terme à l’inflation. Mais le Führer n’était pas de cet<br />
avis, et il n’aimait pas devoir accepter les lois économiques.<br />
« L’inflation n’est pas causée par l’augm<strong>en</strong>tation de l’offre<br />
monétaire <strong>en</strong> circulation, expliqua-t-il alors. Elle s’installe le jour<br />
où un acheteur est forcé de payer, pour les mêmes bi<strong>en</strong>s, une<br />
somme supérieure à celle qu’on lui demandait la veille. A ce<br />
mom<strong>en</strong>t, il faut interv<strong>en</strong>ir. Même à Schacht, j’ai dû comm<strong>en</strong>cer par<br />
expliquer cette vérité de base : que c’est dans nos camps de<br />
conc<strong>en</strong>tration que nous trouverons la solution pour la stabilisation<br />
monétaire. Notre monnaie restera stable le jour où les<br />
spéculateurs seront mis derrière les barreaux. » 29 Hitler <strong>en</strong> fut<br />
toujours convaincu : le monde serait bi<strong>en</strong> meilleur sans la finance,<br />
sans les banques, et sans les spéculateurs.<br />
Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, la perspective de l’inflation l’insupportait. A<br />
chaque fois qu’un de ses conseillers lui évoquait la dévaluation<br />
comme solution possible, il s’empressait de répliquer : « Vous n’y<br />
p<strong>en</strong>sez pas », avant d’<strong>en</strong>chaîner sur son habituel « débrouillezvous<br />
», appelant ledit ministre ou conseiller à trouver une autre<br />
solution. Dans son esprit, ri<strong>en</strong> n’était pire que l’inflation. Parce<br />
qu’elle brisait la confiance que le peuple avait mise dans son<br />
gouvernem<strong>en</strong>t, elle était une mesure imp<strong>en</strong>sable. « S’il le fallait,<br />
écrivit Hermann Rauschning après un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec lui, il<br />
aimerait mieux supprimer radicalem<strong>en</strong>t la monnaie et, au lieu de<br />
distribuer des cartes d’alim<strong>en</strong>tation, prescrire les repas <strong>en</strong><br />
commun pour toute la nation. De telles mesures pouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core,<br />
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