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Le Socialisme en Chemise Brune - Free

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considéré par Hitler comme le « catéchisme du mouvem<strong>en</strong>t ». 5 Sa<br />

diffusion au sein de l’élite du parti fut excell<strong>en</strong>te, un parti dont, de<br />

manière incontestable, il était dev<strong>en</strong>u une figure c<strong>en</strong>trale. Tous les<br />

agitateurs du mouvem<strong>en</strong>t se servai<strong>en</strong>t de sa rhétorique, et tous les<br />

théorici<strong>en</strong>s prêchai<strong>en</strong>t son évangile. Avec Drexler, il acc<strong>en</strong>tuait le<br />

positionnem<strong>en</strong>t « socialiste » et « ouvrier » du parti, des élém<strong>en</strong>ts<br />

qui constituai<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>s véritable de leur combat. Comme le<br />

remarque froidem<strong>en</strong>t l’histori<strong>en</strong> William Shirer, « Drexler et Feder<br />

semblai<strong>en</strong>t croire véritablem<strong>en</strong>t à la dim<strong>en</strong>sion socialiste du<br />

National-<strong>Socialisme</strong>. » 6<br />

En 1918, Feder avait rédigé un Manifeste pour la destruction de<br />

la servitude de l’intérêt, dans lequel il critiquait les « superpouvoirs<br />

de la finance mondiale », cette « force supranationale » que les<br />

travailleurs se devai<strong>en</strong>t de craindre. <strong>Le</strong> prêt à intérêt y était décrit<br />

comme une « inv<strong>en</strong>tion diabolique du grand capital. » 7 Pour Feder,<br />

il était incontestablem<strong>en</strong>t l’un des rouages de l’exploitation<br />

capitaliste. N’étant pas ouvertem<strong>en</strong>t marxiste, ni communiste,<br />

Feder n’utilisait que rarem<strong>en</strong>t la rhétorique de la lutte des classes.<br />

Pour autant, il énonçait à chaque page, et comme une vérité<br />

éternelle, le fait que le travailleur était exploité sous le régime<br />

capitaliste, comme atrocem<strong>en</strong>t saigné par une minorité de<br />

profiteurs. <strong>Le</strong> prêt avec intérêt, expliquait-il ainsi, « permet à lui<br />

seul la vie paisible d’une minorité de financiers puissants aux<br />

dép<strong>en</strong>s des g<strong>en</strong>s productifs et de leur travail. » Quant à la solution,<br />

il n’y allait pas par quatre chemins : « <strong>Le</strong> seul remède, le moy<strong>en</strong><br />

radical de guérir les souffrances de l’humanité est la destruction<br />

de la servitude de l’intérêt. Détruire la servitude de l’intérêt est la<br />

seule façon possible et efficace d’émanciper le travail productif des<br />

superpouvoirs secrets de la finance. » 8<br />

On pourrait supposer que la bataille de Feder contre la finance<br />

et contre l’intérêt était destinée à donner naissance à un<br />

capitalisme plus sain, plus humain, un capitalisme familial ou<br />

traditionnel. Ce n’était pourtant pas l’objectif qu’il se fixait. Son<br />

adversaire n’était la finance que dans la mesure où cela lui<br />

permettait de brandir les armes contre le capitalisme tout <strong>en</strong>tier.<br />

Dans le système du crédit il avait décelé l’ess<strong>en</strong>ce du capitalisme,<br />

un système économique qu’il considéra toujours comme injuste et<br />

antisocial. En exposant ses motifs pour la destruction de l’intérêt<br />

de l’arg<strong>en</strong>t, il écrira notamm<strong>en</strong>t : « Quiconque veut m<strong>en</strong>er bataille<br />

contre le capitalisme doit détruire la servitude de l’intérêt. » 9 Ainsi<br />

voyait-il son action : donner des armes théoriques pour « m<strong>en</strong>er<br />

bataille » contre le capitalisme.<br />

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