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09_+Russie,+mille+ans+d'enigme

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LE DESTIN DE VLASSOVaérienne. En revanche, malgré les demandespressantes de Vlassov, Staline interdit l'évacuationde la poche.Avec le retour du printemps, les maraiscommencent à dégeler, coupant définitivementla route du repli, maintenue au prix de combatsépuisants. Le 20 mai, l'encerclement de la2' armée est consommé. Staline peut biendésormais ordonner l'évacuation, il est troptard. Seize divisions sont prises au piège. Desdizaines de milliers d'hommes vont mourir.Les soldats de la 2' armée sont réduits à mangerles cadavres de leurs camarades.Vlassov refuse de prendre l'avion qui luiaurait permis de s'échapper. Il veut partagerjusqu'au bout le sort de ses hommes. Il erredans les marécages, comme le général Samsonoven 1914, dans les marais de Mazurie,après l'anéantissement de son armée. Plustard, il dira pourquoi, à la différence de Samsonov,il choisit de ne pas se suicider :- Samsonov savait pourquoi il se tuait. Ilcroyait au tsm; à la patrie, à l'honneur. Samort avait un sens. C'était un acte de jïdélité.Moi, je ne pouvais plus croire en rien.Après sa capture, Vlassov fut traité enadversaire malheureux et conduit au campspécial de Vinnitza destiné aux officiers supérieurssoviétiques. Il y retrouva d'ancienscamarades. Pour la première fois dans sa viede soldat, il lui était possible de parler à cœurouvert, sans crainte d'être espionné. Paradoxalement,dans ce camp de prisonniers, il éprouvaune grisante sensation de liberté. Le généralBoïarski, commandant la 41' armée de lagarde, blessé et capturé avant lui, exprimaitdevant tous son ressentiment contre Staline etson espoir de voir 1 'Allemagne renverser laclique bolchevique, créant ainsi les conditionsd'une renaissance de la Russie, libre et nouvelle.La plupart des prisonniers du camp spécialpartageaient cette espérance.Au sein du quartier général allemand, plusieursjeunes officiers s'efforçaient de donnerconsistance à ce rêve. Ce groupe comprenaitnotamment le colonel comte von Stauffenberg,commandant en second le service d'organisationde l'état-major du front de l'Est, spécialementchargé des Hiwi (diminutif de Hilfswilligen),supplétifs levés spontanément par lespetites unités de la Werhmacht, chez les prisonniersou les civils. Le groupe comptaitaussi le colonel von Tresckow, premier officierd'état-major du maréchal von Kluge, lecolonel Roenne, chef du département III duservice de renseignements militaires, le capitaineGrote du service de la guerre psychologique,le capttame interprète Strik-Strikfeld,qui sera plus tard attaché à la personne deVlassov, bien d'autres encore.Tous ces officiers avaient en commun unebonne connaissance de la Russie, pour laquelleils nourrissaient une sympathie confinant parfoisà la dévotion. Tous parlaient le russe. Certains,d'origine balte, comme le capitaineGrote, journaliste dans le civil, avaient mêmeservi autrefois dans l'armée impériale russe autemps de leur jeunesse, avant la révolution. Ilsestimaient que la politique allemande à l'Estétait une erreur tragique, bientôt, ils diront uncrime. L'Allemagne devait se présenter enlibératrice et annoncer la libération des paysanset des kolkhozes. Ils attendaient de cettenouvelle politique un effet aussi explosifcontre le régime stalinien que l'avait été, en1917 contre le tsarisme, la propagande bolcheviqued'appropriation des terres.Un véritable RusseIls n'ignoraient pas que cette orientationne cadrait nullement avec les objectifs définispar Hitler. lis espéraient cependant que lesfaits et la raison l'emporteraient sur l'égarementdu commandement suprême.La capture d'un général aussi importantque Vlassov leur parut un signe de la providence.D'autant que ce général se révélait unepersonnalité peu commune.-C'est le véritable Russe, disait le capitaineStrik-Strikfeld. Un Russe authentique,grand et solide comme un arbre et cependantintelligent et fin comme l'ambre. Avec uneâme d'une profondeur ...Strik-Strikfeld fut chargé justement desonder Vlassov sans chercher à lui masquer lesdifficultés de 1 'entreprise :- Nous sommes de ceux qui avions cru àune guerre de libération, à la libération dupeuple russe par l'armée allemande. Malheureusement,nos dirigeants politiques sontaveuglés par leur présomption et leurs préjugés.Le résultat, c'est la situation catastrophiquedes camps de prisonniers et des territoiresoccupés. Pourtant, il subsiste un espoir.Les chefs militaires souhaitent ardemment uneautre politique. Ils veulent créer des relationsnouvelles avec le peuple russe. Ils sont doncdisposés à collaborer loyalement avec lesRusses prêts à lutter contre Staline.Vlassov répondit :-Contre Staline, soit. Mais dans quel but ?Les officiers allemands nous permettront-ils delever une armée russe contre Staline ? Cette« VENT D'EST »DE ROBERT ENRICOTerrible destin que celui de ces Russes,de ces Ukrainiens et de ces Baltes quicomposèrent la l"' Armée nationale russe delibération et combattirent aux côtés del'Allemagne. Accusés de mille crimes ettraités en parias, ils furent livrés auxautorités soviétiques par les Alliés, soucieuxde respecter les accords de Yalta et nedéplaire en rien au camarade Staline. Dèsleur retour au pays, ils furent passés par lesarmes ou envoyés au goulag. Dans lesannées cinquante, lorsque le gouvernementfrançais demandait des nouvelles desAlsaciens et Mosellans incorporés dansl'armée allemande, Moscou répliquait enexigeant la liste des " citoyens soviétiques ,,restés sur le territoire français et envoyaitses commissaires pour récupérer les" volontaires , au retour. Cette paged'histoire, accablante pour la lâchetéoccidentale, a longtemps été cachée. Lecomte Nicolas Tolstoï, arrière petit-fils del'écrivain russe, l'a révélée dans son livreLes Victimes de Yalta. L'historienbritannique Nicolas Bethell l'a évoquée dansLe Dernier Secret. Il est question ici del'odyssée du général Smyslowosky, Russed'origine finlandaise, et de ses cinq centshommes. Suivis par femmes et enfants, avecarmes et bagages, ils forcent, dans la nuitdu 2 au 3 mai 1945, la frontière de laprincipauté du Liechtenstein. Entrel'Autriche et la Suisse, le Liechtenstein estun petit État neutre qui n'a rien à gagner à semêler aux querelles des grandespuissances. Pourtant ... D'aucuns estimentqu'il aurait été courageux de traiter le sujetplus tôt, s'interrogent sur l'anticommunismetardif du réalisateur ou discutent le jeu desacteurs. En tous cas, ce film qui a été tournéen Pologne, existe et mérite d'être vu. Iln'est jamais trop tard pour dire l'histoire ...JEAN-JACQUES MOURREAUVent d'Est, de Robert EnricoMC4 Production/Éditeur vidéo :CGR/Disponible en location.armée ne doit pas être une armée de mercenaires.Sa tâche doit lui être fixée par un gouvernementnational russe. Ce n'est qu'un idéalélevé qui peut laver ces combattants dureproche qu'on peut leur faire, celui de porterles armes contre le gouvernement de leur pays,bien que ce ne soit pas contre ses citoyens ...Vlassov ne devait jamais s'écarter de cetteposition définie dès son premier entretien avec

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