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09_+Russie,+mille+ans+d'enigme

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LE DESTIN DE VLASSOV1tive depuis 1917, pour offrir à la Russie une« troisième voie » qui ne soit ni le communismeou le fascisme, ni le libéralisme anglosaxon.Le 5 mai 1945, les régiments « Vlassov »chargés de la défense de la capitale de laBohême retournaient leurs armes, dansl'espoir désespéré de se faire reconnaître parles Américains.Ils seront les véritables libérateurs dePrague avant l'entrée de l'Armée Rouge (2).Vlassov lui-même et 100 000 de ses hommesfuyaient vers l'Ouest. Quelques jours plustard, les Américains les livraient aux troupesspéciales de Staline, comme les Anglais le faisaientde leur côté avec des dizaines de milliersde Cosaques. Alexandre Soljenitsyne adécrit le calvaire atroce de ces réprouvés dansles camps du goulag.Vlassov et onze officiers de son entouragefurent emprisonnés à la sinistre Loubianka.Contrairement à ce qui a parfois été avancé, ilsne reconnurent jamais avoir eu tort. Il faut surce point essentiel faire encore appel aux révélationsdu général Grigorenko qui rapportedans ses Mémoires le témoignage d'un officiersoviétique, acteur du dernier acte de cette tragédie:« Il y eut un communiqué officiel annonçantque les chefs de la ROA seraient jugéspubliquement. On avait déjà tout mis en placepour ce procès à portes ouvertes, mais le comportementdes vlassoviens a tout fait rater. Ilsont refusé de se reconnaître coupables de trahison.Ils ont tous déclaré qu'ils ne s'étaient pasbattu contre leur peuple, mais uniquementcontre le régime de Staline. Qu'ils voulaientlibérer la Russie de ce régime. Et que donc, ilsn'étaient pas des traîtres mais des patriotes. Lapolice les a torturés mais sans rien obtenir ».Torturés et pendusL'officier reçut alors mission de leur proposerde s'avouer coupables au procès enéchange de la vie sauve. Il leur fit la descriptiondes tortures qui les attendaient s'ils refusaientce marché. À ces menaces, Vlassovrépondit:« Je sais ce qui nous attend. Et ce n'estpas beau. Mais le pire est de se calomnier soimême.Je n'ai pas trahi et jamais je ne mereconnaîtrai coupable de trahison. Je haisStaline. C'est un tyran, et je le dirai au procès.Les tortures me font peur, mais nous ne souffrironspas pour rien. Le jour viendra ou lepeuple honorera notre mémoire. »HONNEUR AULIECHTENSTEIN !Chaque fois que j'arrive dans laprincipauté du Liechtenstein, je meremémore avec éiJlotion l'exceptionnelleleçon de courage tfue ce minuscule État etson Prince estimé, feO franz-Joseph Il,donnèrent au monde en 1945: résistant àl'implacable menace militaire soviétique, ilsn'ont pas hésité à abriter un détachementd'anticommunistes russes qui cherchaitrefuge contre la tyrannie de Staline.Cet exemple est d'autant plus instructifqu'au même moment les grandespuissances démocratiques, signataires de lacharte de l'Atlantique- vibrante promessede liberté pour tous les opprimés de la terre- cherchant à gagner les bonnes grâces duvictorieux Staline, lui livraient en esclavage,sans murmurer, l'intégralité de l'Europe del'Est. Ainsi que des centaines et descentaines de milliers de citoyenssoviétiques, qu'elles renvoyèrent contre leurgré de leurs propres territoires. Certains ontpréféré se suicider. On n'en a tenu aucuncompte.À la pointe des baïonnettes, avec uneviolence infâme, on les a littéralementpoussés dans les mains meurtrières deStaline, vers les tortures des camps deconcentration et vers la mort. Que lesSoviétiques aient sacrifié des millions devies à la victoire commune aux côtés del'Occident, cela allait de soi, mais, une foisl'objectif atteint, eux n'avaient pas mêmedroit à la liberté. Il est d'ailleurs surprenantque la presse libre occidentale ait contribuéà dissimuler ce crime pendant vingt-cinqans. Ni à l'époque ni plus tard, personne n'atraité les généraux et commissairesbritanniques et américains impliqués dansces faits de criminels de guerre - et neparlons même pas de les passer enjugement.ALEXANDRE SOWENITSYNEDiscours du LiechtensteinL'officier cité par Grigorenko poursuit :> créées sur lesarrières du front par la SS. Cette confusion fut longtempsentretenue par la propagande soviétique pourdéconsidérer le mouvement Vlassov.(2) L'année Patton était parvenue à 80 km dePrague. Un Comité national tchèque déclenchal'insurrection dans la ville avec le soutien de laROA, et lança un appel aux Américains. Pattonvoulait marcher sur Prague, mais il reçut 1 'ordred'Eisenhower de n'en rien faire . Cette décision futreprochée aux Américains par Churchill.(3) Voir dans Enquête sur l'histoire n° 7, p. 67,l'article de Wolfgang Venohr consacré au destin dugénéral von Tresckov.Bibliographie :- Michel Garder, Une guerre pas comme lesautres, La Table ronde, Paris, 1962.-Général Grigorenko, Mémoires, Presses de laRenaissance, Paris, 1980.- Jacques de Launay, La Grande débâcle,Albin-Michel, Paris, 1985.- Alexandre Soljenitsyne, L'Archipel du Goulag,tome 1, Le seuil, Paris, 1974.- Wilfried Strick-Strickfelt, Contre Staline etHitler, le général Vlassov et le mouvement de libérationrusse, Presses de la Cité, Paris, 1971.- Jürgen Thorwald, L'illusion, les soldats de/'Armée Rouge dans les troupes d'Hitler, Albin­Michel , Paris, 1975.- Nicolas Tolstoy, Les victimes de Yalta , France-Empire,Paris 1980 .

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