ITINÉRAIRE DE L'HISTOIRLes« montagnes russes», des tremplins glacés à l'origine,Jerontjureur à Paris.latin, les Éditeurs-Réunis, dès 1925, offrentquantité d'ouvrages en langue russe. En 1971,ils sont les premiers en Occident à publierAlexandre Soljenitsyne.Des épiceries russes font leur apparition.Demeurent encore Soukhanoff à Auteuil et LeRégal à Passy. À l'approche des fêtes dePâques, des quatre coins de Paris, on vient yacheter les ingrédients nécessaires à la confectiondes traditionnels paskhas et koulitchs.Mais le cœur de la vie de l'émigration, cesont les églises. Aux fins fonds du XIX' arrondissement,entre le canal de l'Ourq et les ButtesChaumont, un portail anonyme dissimule unchemin pentu qui mène à une petite église debois perchée sur une colline. C'est une anciennechapelle protestante bâtie en 1861 pour lesouvriers allemands d'une briqueterie voisine.Mise sous séquestre en 1914, elle est vendueaux enchères après la guerre et acquise le jourde la Saint-Serge par un groupe d'émigrés qui larestaurent, et, dissimulant 1 'autel derrière desportes chinées chez un antiquaire berlinois, latransforment en église orthodoxe. L'hiver, lorsqu'un peu de neige parsème le jardin, on a brusquementl'illusion d'être en Russie.Auteuil compte deux églises mais chacunesous la tutelle d'un patriarcat différent- vieillequerelle de l'émigration! Boulevard Exelmans,coincée entre deux immeubles modernes,Notre-Dame-du-Signe paraît quelque peuincongrue. La petite bâtisse abrite, au rez-dechaussée,le Musée des Cadets. Rue ClaudeLorrain, l'Église « hors frontière » occupe lepremier étage d'un hôtel particulier qui jouxtele cimetière du quartier. Sur la façade, rien nelaisse deviner la destination du lieu. Seul indice: les petits groupes qui s'attardent sur leRESTAURANTS VRAIMENT RUSSES• Cantine du Conservatoire Rachmaninoff(réservée aux membres, simple cotisation,70 Flan). 26, avenue de New-York, 75016 Paris(tél. 47 23 51 44). Bortsch, blinis, pirojkis, pelmeni,bœuf Strogonoff, côtelettes pojarski ... Compter 80-100 F le dîner.• La Balalaïka. 60, rue de la Montagne-SainteGeneviève, 75005 Paris (tél. 46 33 23 23). Tenu pardes Russes de
.1'.1'NON-ASSISTANCE AUX ENFANTS DESINFORMESL~URSS dans lesmanuels scolairesPendant des décennies, lespotaches qui forment l'élite françaised'aujourd'hui ont été gavésde mensonges sur l'URSS et lecommunisme. Les choses cornmenceraient-ellesà bouger ?PAR JEAN-PAUL ANGELELLIL'étude de l'URSS dans les manuelsscolaires remonterait fort loin(avant même 1939) mais cette étudesera limitée ici aux livres d'histoire et de géographiedes années soixante-dix à nos jours.L'essentiel de la documentation sur le sujets'est appuyé sur la consultation des ouvragesscolaires, sur des études parues dans Est etOuest et Historiens-Géographes et enfin surles actes du colloque que l'Association françaisepour la Russie libre organisa le 6 mai1987 au Sénat, sous la présidence de JeanFrançois Revel (1).Dans des communiqués publiés ultérieurementpour répondre à diverses attaques, deséditeurs ont souvent protesté de leur indépendanceet de l'objectivité des rédacteurs demanuels, du libre choix des intéressés (les professeursdans leurs établissements) et du pluralismedes livres proposés.Pourtant, à s'en tenir au seul plan quantitatif,le simple recensement des livres d'histoirede 1930 à 1983 permettait de chiffrer à 24 lesouvrages classés « pro-bolcheviques », à 21 lesEn présentant cette affiche qui date de 1919, les manuels scolaires tendent à tourner en dérisionl'anticommunisme comme relevant de l'obscurantisme de pauvres demeurés n'ayant rien compris à lanature progressiste du système .