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09_+Russie,+mille+ans+d'enigme

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N DU PIRE DES MONDESmilitaires. Il n'en reste pas moins que lesdémocrates et les représentants des forcesnationalistes des républiques allogènes fontune entrée fracassante sur la scène politiqueofficielle. Boris Eltsine qui, encore en juin1988, faisait son mea culpa devant les autreshiérarques du Parti, est triomphalement élu àMoscou. Il en est de même d' Andréï Sakharovet d'autres figures de proue de la dissidence.L'erreur de GorbatchevMisère et chaos, résultats de soixante-dix ans de communisme. Femme de Bakou privée d'abri,demandant justice pour son mari et son fils assassinés par des inconnus.en son sein les membres d'une « assembléerestreinte », le Soviet Suprême, est marqué partoutes sortes d'ambiguïtés : en effet, dès ledépart, le Parti communiste et ses organisationssatellites se réservent tout bonnement40 % des sièges, le reste étant mis en jeu enl'absence de partis politiques tant soit peuconstitués. Là où ils votent vraiment, les électeursont à choisir entre des candidats qui nereprésentent qu 'eux-mêmes. En dépit de tout,ces élections à moitié libres provoquent dansle pays un intérêt et une effervescence sansprécédent. Les candidats tiennent des meetings,distribuent des tracts et des professionsde foi imprimés avec des moyens de fortune,couvrent les murs d'affiches. Dans cet immensedébat, les esprits s'émancipent et les languesse délient. Ces élections de 1989, ce « printempsde Moscou » et d'ailleurs, marquentvéritablement le début de la rupture définitiveavec le totalitarisme issu du coup de forced'octobre 1917. Certes, le Parlement, très partiellementissu des urnes, est toujours dominépar les apparatchiks communistes civils etDès l'ouverture de la première session,« l'opposition démocratique » commence à sefédérer au sein, notamment, du « groupe interrégional». Les débats parlementaires, souventretransmis en direct par la télévision, atteignentrapidement un degré d'âpreté qui laissebouche bée la grande majorité des Soviétiques.Gorbatchev lui-même se prête à ce jeu, ce qui,d'un point de vue psychologique, constituesans doute une grave erreur. En effet, descendantrégulièrement dans la « fosse aux lions »et présidant en personne les débats, il affronteen direct les uns et les autres, subit desattaques, se fait invectiver et invective luimêmeses contradicteurs. Aux yeux de millionsde téléspectateurs, il n'est plus un « deusex machina », il n'est plus le « maître » dupays (au sens stalinien du terme). Et même sile Parlement, pour la première fois dans l'histoire,lui confere le titre de président del'URSS, il n'est plus qu'un politicien parmid'autres, appelé à se défendre et à rendre descomptes. Il en est de même du Parti, ouvertementcritiqué au Parlement et dans la presse,aussi bien pour son passé que pour son présent.Tous les tabous s'écroulent les uns aprèsles autres, et Lénine lui-même cesse d'êtreintouchable. De plus en plus, cette « révolutionculturelle » médiatisée échappe au contrôled'un pouvoir qui l'a lui-même provoquée. Laboîte de Pandore s'est bel et bien ouverte .. .L'année 1989, année-charnière à touségards, est marquée, outre l'apparition d'uncertain « parlementarisme »et d'une contestationinstitutionnalisée à Moscou, par le démantèlementde l'empire « extérieur » et les premièreslézardes sérieuses au sein de l'empire«intérieur ». Sous le regard complice du Kremlin,qui ne fait rien, bien au contraire, poursoutenir ses fidèles de la veille, les pays del'Europe de l'Est secouent, l'un après l'autre,le joug communiste qui leur avait été imposéen 1945. Gorbatchev non seulement ne freinepas le mouvement : dans bien des cas, il lefavorise. Ainsi de l'écroulement du mur deIl

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