SituationTableau 4: Stabilité de <strong>la</strong> couverture neigeuse par rapport à <strong>la</strong> pente du terrain et à <strong>la</strong> hauteur d’action des bois<strong>la</strong>issés sur p<strong>la</strong>ce.DescriptionHauteur1 Lorsque <strong>la</strong> pente est inférieure ou égale à 30° (58%), il ne faut pas craindre led’action desdéclenchement d’ava<strong>la</strong>nches, même si l’épaisseur de neige dépasse <strong>la</strong> hauteurboisd’action de plus de 50 cm (au-dessous de 1200 m, on peut normalement admettre< 30° (58%)une pente critique de 35° (70%)).2Hauteur d’actiondes bois30–45°(58–100%)Lorsque <strong>la</strong> pente excède 30° (58%), il faut craindre le déclenchement d’ava<strong>la</strong>nchessi l’épaisseur de nouvelle neige dépasse <strong>la</strong> hauteur d’action de plus de 50 cm. Lacouche de glissement se situe cependant au-dessus de <strong>la</strong> hauteur d’action. Desrecherches menées par FREY et THEE (2002) sur des pentes de 40° (85%) ontmontré que des troncs reposant à terre dix ans après <strong>la</strong> tempête sont encore capablesde soutenir <strong>la</strong> charge exercée par une épaisseur maximale de neige d’unepériode de retour de trente ans.3 Lorsque <strong>la</strong> pente est encore plus raide, <strong>la</strong> couche de bois, elle-même, devient siinstable qu’elle peut glisser, même sans <strong>la</strong> charge supplémentaire exercée par <strong>la</strong>≥ env. 45° (100%)neige.Dès 50° (120%) environ, il ne faut craindre que de petites ava<strong>la</strong>nches en raison de<strong>la</strong> purge fréquente des versants.La hauteur d’actiondiminue au fil du tempsEn ce qui concerne le danger d’ava<strong>la</strong>nches, il n’y a en général pas de raison d’agir rapidementcar l’effet protecteur, initialement très efficace, ne diminue pas considérablement aucours des premières années.La décomposition du bois se poursuit très différemment en fonction de l’ensoleillement, ducontact avec le sol, des précipitations, etc. (ALBRE<strong>CH</strong>T 1991). Par endroits, les chablisn’avaient pas encore perdu beaucoup de leur résistance, dix ans après «Vivian», alorsqu’ailleurs – souvent sur <strong>la</strong> même tige – <strong>la</strong> décomposition était déjà étonnamment avancée.Le processus de tassement et de décomposition peut durer nettement plus longtemps (plusieursdécennies) à l’étage subalpin, sur les stations fortement ensoleillées ou lorsque lediamètre des arbres est important. Il en va de même pour les troncs hauts perchés, sanscontact avec le sol.Dans le cas de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>cette d’essai de Disentis, <strong>la</strong>issée telle quelle, <strong>la</strong> hauteur d’action, initialementélevée, a passé de plus de 150 cm à près de 110 cm lors de <strong>la</strong> première décennie.Les phénomènes de tassement se sont produits principalement durant les hivers très enneigésde 1991/1992, 1994/1995 et 1998/1999. Même après dix ans, <strong>la</strong> hauteur d’action étaitencore suffisante pour empêcher le déclenchement de coulées de neige lors du fameux hiver1998/1999, particulièrement riche en ava<strong>la</strong>nches (FREY et THEE 2002). Comme le montre<strong>la</strong> figure 8, les épicéas <strong>la</strong>issés à terre étaient encore bien visibles ou dépassaient les couchesde neige pouvant excéder 150 cm. À <strong>la</strong> différence des surfaces voisines évacuées, on n’aconstaté pratiquement aucune ava<strong>la</strong>nche au cours de cet hiver-là, excepté de petites ava<strong>la</strong>nchesde p<strong>la</strong>ques de neige qui se déclenchent lorsque <strong>la</strong> pente atteint 45° (100%) et qui sontrapidement immobilisées par les bois à terre.46<strong>Aide</strong> à <strong>la</strong> décision en cas de dégâts de tempête en forêt
Figure 8: P<strong>la</strong>cette d’essai duWSL dans <strong>la</strong> région de Disentis(1400–1500 m), le25 février 1999 (neuf ansaprès Vivian), recouverted’une épaisseur de neige de150 cm. En moyenne, lestroncs de <strong>la</strong> partie <strong>la</strong>issée tellequelle (milieu de l’image)accusaient une hauteurd’action de près de 120 cm(photo: W. Frey, WSL).Jusqu’à présent, il n’a pas été possible d’observer des situations lors desquelles <strong>la</strong> couvertureneigeuse aurait glissé avec les bois à terre. Apparemment, ce danger semble être plutôtfaible. Un scénario de ce type est imaginable à partir d’une pente d’environ 45° (100%)(voir tableau 4). Des recherches de FREY et THEE (2002) ont montré que les chablis à terresont capables de soutenir parfaitement <strong>la</strong> pression exercée par une épaisseur extrême deneige (H ext = 2,4 m) d’une période de retour de trente ans, même pour une pente de 85%(40°). Cette expérience a été menée neuf ans après <strong>la</strong> tempête, sur le Bläserberg, à Pfäfers(SG).Un jeune peuplement d’épicéas doit avoir atteint au moins le double de l’épaisseur extrêmede neige pour garantir une protection efficace contre le déclenchement d’ava<strong>la</strong>nches. D’icilà, il peut sans autre s’écouler trente ans et plus dans les pessières de montagne, lorsque letaux d’abroutissement est élevé (KUPFERS<strong>CH</strong>MID et al. 2004). Une couche de troncs efficacecontre le déclenchement d’ava<strong>la</strong>nches peut vraisemb<strong>la</strong>blement aussi durer à peu près cenombre d’années (FREY et THEE 2002). Au cours de <strong>la</strong> période durant <strong>la</strong>quelle l’effet protecteurdes chablis à terre diminue constamment, il faut favoriser <strong>la</strong> reforestation de sorteque <strong>la</strong> diminution de l’effet des bois <strong>la</strong>issés soit progressivement compensée par <strong>la</strong> fonctionde <strong>la</strong> jeune forêt (voir figure 9). Si l’on choisit de <strong>la</strong>isser telle quelle une surface de chabliscaractérisée par un manque de rajeunissement préétabli et un développement dynamiquedes hautes herbes et des framboisiers, <strong>la</strong> décision prise nécessite de p<strong>la</strong>nter, aussi rapidementque possible après une tempête, un nombre suffisant de jeunes arbres (env. 4000 tiges/ha)entre les troncs à terre (S<strong>CH</strong>WITTER 2002).C Bases re<strong>la</strong>tives aux arguments 47