Popu<strong>la</strong>tion initialeLorsque le passage d’une tempête entraîne l’apparition de substrats attractifs sur de grandessurfaces, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion initiale n’est pas encore très importante. La première phase de croissancese déroule le plus souvent d’une manière extrêmement rapide. Si <strong>la</strong> température estélevée, une à deux générations suffisent <strong>la</strong>rgement pour accroître drastiquement <strong>la</strong> densitéde bostryches d’une région. Suite à ce<strong>la</strong>, les chablis sont secs. En cas de dégâts épars, <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion initiale joue un plus grand rôle. En effet, les lieux de reproduction sont répartissur de grands espaces, restent plus longtemps attractifs et peuvent être attaqués complètementslorsque <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de coléoptères est déjà élevée.Moment de l’événementConditionsmétéorologiques desannées consécutivesChangements climatiquesc) Facteurs d’influence climatiquesPlus le <strong>la</strong>ps de temps s’écou<strong>la</strong>nt entre <strong>la</strong> catastrophe due à <strong>la</strong> tempête et le prochain essaimagede bostryches est long, plus l’écorce des arbres sera sèche au moment de <strong>la</strong> colonisation.L’écorce déshydratée convient de moins en moins au développement des <strong>la</strong>rves debostryches typographes. Les conditions météorologiques ou <strong>la</strong> saison jouent un rôle essentielà ce sujet. En raison du cycle de développement des coléoptères (voir C-2.1.2), <strong>la</strong> margede manœuvre est <strong>la</strong> plus grande pour intervenir lorsque les dégâts de tempête surviennentdurant les mois d’août à octobre.Parmi tous les facteurs naturels, les conditions météorologiques des années consécutives,bien qu’imprévisibles, ont cependant une importance primordiale (WEISSBA<strong>CH</strong>ER 1999).Les périodes de sécheresse affaiblissent les peuplements restants, ce qui prédispose les arbresaux attaques de coléoptères. Durant ces phases, S<strong>CH</strong>RÖTER et al. (1998) ont constatéque les peuplements d’épicéas situés sur des stations fraîches et à humidité variable sontparticulièrement exposés. En effet, cette essence s’enracine superficiellement dans de telslieux et souffre par conséquent plus rapidement de <strong>la</strong> sécheresse. Les longues périodes desécheresse accélèrent en outre <strong>la</strong> reproduction des coléoptères. Les temps frais et humidesaffaiblissent les <strong>la</strong>rves et les rendent sensibles aux ma<strong>la</strong>dies, aux prédateurs et aux parasites(voir C-2.1.2, «antagonistes»). Une gradation de bostryches contre <strong>la</strong>quelle l’hommen’intervient pas ou peu n’est le plus souvent résorbée qu’après une longue période de fraîcheuret d’humidité. Suite aux ravages dus à Vivian en 1990, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de bostrychestypographes a stagné, par endroits, à un niveau élevé durant plusieurs années. Les conditionsmétéorologiques du printemps 1996 et notamment le mois de juin humide de 1997 ontfinalement provoqué l’effondrement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de bostryches en Suisse (ENGESSER etal. 1998).Jusqu’à <strong>la</strong> fin du XXI e siècle, les spécialistes prévoient un réchauffement climatique de 1,5à 6°C en Europe centrale (OCCC 2002). Une augmentation de <strong>la</strong> température de 4°C réduiraitle temps nécessaire au développement des bostryches typographes situés en altitude(au-dessus de 1000 m), qui est actuellement d’environ 160 jours en moyenne, au niveau desrégions de basse altitude, soit une réduction de 65 à 70 jours (HEIDELBAUER 2004). Deplus, les experts s’attendent à ce que le réchauffement climatique augmente sensiblement <strong>la</strong>fréquence des étés extrêmes, marqués par de longues périodes de sécheresse et que, vers <strong>la</strong>fin de ce siècle, chaque deuxième été soit aussi chaud que celui de l’année 2003 (S<strong>CH</strong>ÄR etal. 2004).70<strong>Aide</strong> à <strong>la</strong> décision en cas de dégâts de tempête en forêt
C-2.1.4 Facteurs naturels influençant l’étendue des dégâts secondaires (dégâts potentiels)a) Altitude des peuplements d’épicéas restants dans les environsDans les pessières épargnées, les attaques consécutives surviennent le plus souvent un anaprès <strong>la</strong> tempête dans les régions de basse altitude et deux ans après dans les régions élevées(GALL et al. 2003; TOMICZEK 2003).Les dégâts potentiels dus aux bostryches typographes peuvent être particulièrement importantsà l’étage subalpin et notamment à l’étage haut-montagnard. En effet, <strong>la</strong> proportiond’épicéas est souvent proche de 100% dans ces peuplements (OTT et al. 1997). Sur ces stationsdifficiles à régénérer, les bostryches peuvent affaiblir sensiblement une forêt protectriceen un court <strong>la</strong>ps de temps. Après quoi, il est souvent nécessaire d’entreprendre destravaux coûteux pour reconstituer à long terme l’effet protecteur requis de <strong>la</strong> forêt. C’estpourquoi les forêts protectrices et les peuplements voisins méritent une attention particulière.Age du peuplementProportion d’épicéasGravité des dégâtsb) Disposition des peuplements d’épicéas restants dans les environsLes épicéas d’un âge inférieur à 50 ans ou qui présentent encore une écorce lisse sont lesmoins menacés. À partir d’un âge compris entre 70 et 90 ans, BAIER et al. (1994) ainsi queBECKER et S<strong>CH</strong>RÖTER (2000) ont constaté un risque accru d’attaques qui s’est avéré encorenettement plus élevé pour les arbres ayant dépassé 100 ans.Une proportion élevée de feuillus ou de résineux autres que l’épicéa signifie d’une part quel’attractivité du peuplement est réduite (BECKER et S<strong>CH</strong>RÖTER 2000), et d’autre part que <strong>la</strong>fonction assumée par <strong>la</strong> forêt concernée est moins vite remise en question par le dépérissementdes épicéas. NÜSSLEIN (1997) qualifie un peuplement de «moyennement menacé» oude «menacé» lorsque <strong>la</strong> proportion d’épicéas est supérieure à 50 ou 80% (voir tableau 12).Une <strong>la</strong>rge structure d’âge permet aussi de réduire les risques pour le peuplement. En plus deleur capacité de détruire les pessières, les bostryches typographes s’attaquent parfois égalementà des peuplements de pins de montagne (REI<strong>CH</strong> et al. 2004).La cause d’une sensibilité accrue provient le plus souvent d’un approvisionnement en eauperturbé ou insuffisant (S<strong>CH</strong>WENKE 1985), par exemple à <strong>la</strong> suite de blessures aux racinesou d’un dégagement brusque (BECKER et S<strong>CH</strong>RÖTER 2000). C’est pourquoi les attaquesconsécutives commencent par toucher les éléments affaiblis des peuplements d’épicéasépargnés par <strong>la</strong> tempête (GALL et al. 2003).C Bases re<strong>la</strong>tives aux arguments 71