Tableau 8: Propriétés du sol et pentes critiques à partir desquelles il faut craindre des glissements de terrain(tableau selon FREHNER et al. 2005).Genre de roche meuble• Sols marneux• Sols argileux• Propriétés moyennes du sol, sans signes de saturationmarqués• Sols bien perméables• Sols comprenant peu de fractions fines (argile, limon)• Sols sableux, graveleuxPente critique(peut aussi être plus faible dans certains cas)dès 25° (47%)dès 30° (58%)dès 35° (70%)Traces visibles dans leterrainSelon les résultats de diverses études, <strong>la</strong> topographie ne semble pas exercer une influenceuniforme sur le déclenchement des glissements de terrain. Alors que dans certaines régions,les glissements concernent avant tout les arêtes et les dépressions, ailleurs, ils affectentdavantage les versants exempts de plissements (RICKLI 2001; RICKLI et BU<strong>CH</strong>ER 2003).Des indices d’anciens glissements de terrain sont cependant souvent relevés au voisinagedes zones de déclenchement. C’est pourquoi l’observation du terrain constitue un facteurimportant pour évaluer le danger de glissements de terrain.5040Appenzell 2002Napf 2002Sachseln 1997Anteil Proportion (%) (%)3020100=20 >20-23 >23-27 >27-31 >31-35 >35-39 >39-43 >43-47 >47-51 >51-55 >55Hangn eigung (°)Pente (°)Napf Appenzell SachselnDate de l’événement: 16.7.2002 1.8.2002 15.8.1997Précipitations: 53 mm/24h 150 mm/24h 150 mm/2hIntensité maximale: 46 mm/4h 100 mm/4h 90 mm/1hGéologie:conglomérats, grès,marnegrès, marne calcaire, marne grèsNombre de glissements: 51 82 280Figure 12 et tableau 9: Proportion deglissements de terrain par c<strong>la</strong>sse depente dans les régions étudiées deSachseln, Napf et Appenzell. Les différencess’expliquent essentiellement parl’intensité des précipitations qui ontdéclenché l’événement, par <strong>la</strong> géologieet par <strong>la</strong> pente <strong>la</strong> plus répandue dans <strong>la</strong>région étudiée. À Sachseln, les versantslégèrement inclinés sont moins fréquentsqu’à Napf et Appenzell(Rickli et Bucher 2003).58<strong>Aide</strong> à <strong>la</strong> décision en cas de dégâts de tempête en forêt
C-1.3.4 Influence de <strong>la</strong> forêt contre les glissements de terrain proches de <strong>la</strong> surfaceLa forêt a un effet stabilisateur pour les raisons suivantes:• elle consolide le sol au moyen de son système racinaire,• elle protège contre l’érosion,• elle draine le sol via l’évaporation et <strong>la</strong> transpiration, et• elle accroît le volume des pores dans l’espace radicu<strong>la</strong>ire.Les expériences montrent que les glissements de terrain proches de <strong>la</strong> surface sont en généralnettement plus fréquents sur les terrains découverts qu’en forêt. L’analyse des intempériesde Sachseln a aussi révélé que le risque de glissements était plus faible dans les peuplementsvigoureux que dans les forêts en mauvais état, ou même que dans les surfacesendommagées par le vent ou les bostryches (RICKLI et al. 2002).Les racines consolidentle solLa forêt influencefavorablement le régimehydriqueLe système racinaire contribue avant tout à <strong>la</strong> stabilité du versant en reliant les couchessensibles aux glissements avec le sous-sol plus stable (RICKLI et al. 2002).• Plus les horizons instables sont épais, moins les racines seront en mesure de consoliderles surfaces de rupture potentielles.• Plus un arbre s’enracine profondément, plus <strong>la</strong> liaison entre <strong>la</strong> couche instable et le soussolstable sera forte, à condition que <strong>la</strong> surface de rupture concerne les horizons parcouruspar le système racinaire.Par conséquent, ce sont notamment des essences telles que le sapin, l’érable sycomore etd’autres feuillus susceptibles de s’enraciner profondément, même dans les terrains difficiles,qui fournissent une prestation de grande valeur en matière de stabilité du sol. L’effetstabilisateur des racines n’est cependant possible qu’à condition que les horizons plus stablessoient suffisamment aérés et que leur densité ne constitue pas un obstacle àl’enracinement (S<strong>CH</strong>ÄFFER 2004).L’effet stabilisateur des racines permet le développement de sols – même sur des pentesraides – qui n’auraient pas pu se constituer tout seuls en raison de <strong>la</strong> résistance au cisaillementdes matériaux (voir tableau 8). Après des chablis, ce type de sols est particulièrementexposé aux glissements et à l’érosion (MENASHE 1998; RICKLI 2001; GERTS<strong>CH</strong> et KIEN-HOLZ 2004).La consolidation du sol dépend de l’interaction des grosses et des petites racines. Ce<strong>la</strong> mis àpart, les champignons mycorhiziens participent également dans une <strong>la</strong>rge mesure à <strong>la</strong> formationd’un sol stable.Selon le type de sol, <strong>la</strong> forêt peut, grâce à son système racinaire, accroître sensiblement <strong>la</strong>capacité de stockage et <strong>la</strong> perméabilité du sol. En interceptant les précipitations, elle contribueaussi à ce qu’une part importante des eaux météoriques soit évaporée à <strong>la</strong> surface dufeuil<strong>la</strong>ge déjà, sans jamais atteindre le sol forestier. De plus, les arbres pompent une trèsgrande quantité d’eau dans le sol au cours du processus de transpiration. De ce fait, le degréde saturation du sol est, en cas de fortes précipitations, moins vite atteint sous le couvertforestier qu’à l’extérieur. Le danger de glissements est par conséquent atténué. De cettemanière, <strong>la</strong> forêt peut aussi avoir une influence bénéfique au niveau des glissementsmoyennement profonds à profonds (MENASHE 1998; RICKLI et al. 2002).( L’influence de <strong>la</strong> forêt sur le régime hydrique du sol est traitée de manière détaillée au chapitre D-1.1.2, p. 115.)C Bases re<strong>la</strong>tives aux arguments 59