La rugosité du sol est trèsélevée dans les surfaces<strong>la</strong>issées telles quellesb) Zone de passage et de dépôt:Les chablis à terre accroissent considérablement <strong>la</strong> rugosité du sol. Durant les premièresannées, les troncs forment souvent un enchevêtrement dépassant un mètre de hauteur. Cettequalité permet de remplir <strong>la</strong>rgement les exigences minimales en matière de protectioncontre les chutes de pierres. Les bois reposant en biais par rapport à <strong>la</strong> ligne de plus grandepente freinent les pierres, alors que les troncs disposés perpendicu<strong>la</strong>irement à <strong>la</strong> ligne deplus grande pente permettent également d’arrêter les projectiles. L’effet des arbres à terreest particulièrement grand lorsque les pierres déva<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> pente sont ralenties par des obstaclesou qu’elles traversent des zones moins raides. Dans <strong>la</strong> zone de passage, les chablisrenversés protègent également le nouveau peuplement contre les dégâts (NOACK et al.2004; FREHNER et al. 2005).Les pierres détachées, susceptibles de rouler loin si les circonstances s’y prêtent, s’amassentsouvent derrière les troncs à terre des surfaces <strong>la</strong>issées telles quelles. Une surface de chablispeut parfois se transformer en zone de déclenchement, si les pierres accumulées ne sont passuffisamment liées au sol et menacent de dévaler <strong>la</strong> pente lorsque le bois est bien décomposé,ou si des pierres s’échappent des souches renversées. Ce danger concerne notamment lesstations raides, c’est-à-dire celles dont <strong>la</strong> pente dépasse 30° (58%) (FREY et al. 1995;FREHNER et al. 2005). Ce matériau est souvent assez vite immobilisé par les troncs <strong>la</strong>issésplus bas, par <strong>la</strong> rugosité du sol encore élevée ou par <strong>la</strong> jeune forêt qui s’imp<strong>la</strong>nte entretemps.La protection contre les chutes de pierres offerte par une surface non évacuée agit àgrande échelle. Globalement, ces avantages l’emportent sur le risque de voir ultérieurementles pierres amoncelées reprendre leur course en bas de <strong>la</strong> pente. Cependant, il ne faut pasperdre de vue, même à long terme, les accumu<strong>la</strong>tions de pierres qui présentent un dangerdans <strong>la</strong> forêt protectrice. Des mesures ponctuelles, comme <strong>la</strong> disposition de nouveauxtroncs au-dessous des arbres en décomposition, peuvent s’imposer au cours de <strong>la</strong> dégradationdes structures de barrage (FREHNER et al. 2005).Des blocs peuvent rompreles barricades formées parl’enchevêtrement deschablisUne surface de chablis <strong>la</strong>issée telle quelle n’a qu’un pouvoir limité pour retenir les blocsd’un diamètre moyen supérieur à 1 m (env. 2 000 kg). De tels blocs atteignent déjà unevitesse de 10 m/s après avoir parcouru une distance de 5 à 7 m. Ils produisent par conséquentune énergie cinétique supérieure à 100 kJ, alors qu’une énergie nettement plus faiblesuffit – selon le diamètre, l’essence et le stade de décomposition de <strong>la</strong> pièce de bois – pourbriser un tronc reposant à terre. Il ne faut pas espérer une meilleure résistance, même dansle cas d’une forêt intacte (GERBER 1998). Face à de grands blocs dont le diamètre moyendépasse 1,5 m (env. 7 000 kg), <strong>la</strong> forêt parvient certes encore à freiner les projectiles, maisn’est presque plus en mesure d’arrêter <strong>la</strong> course de tels blocs sans bénéficier simultanémentdu concours d’un rep<strong>la</strong>t de terrain.54<strong>Aide</strong> à <strong>la</strong> décision en cas de dégâts de tempête en forêt
C-1.2.6 Effet protecteur des peuplements d’épicéas décimés par les attaques de bostrychesLe dépérissement d’épicéas sur pied n’a pas pour conséquence <strong>la</strong> perte immédiate de <strong>la</strong>protection contre les chutes de pierres. Les arbres restent encore plusieurs années debout,puis cassent souvent à une hauteur de 1 à 5 m, comme l’ont montré les expériences faites auGandberg, près de Schwanden (GL). On n’a pas observé d’arbres déracinés après leur phasede dépérissement (KUPFERS<strong>CH</strong>MID et al. 2004). Les parties brisées qui ont chuté perpendicu<strong>la</strong>irementà <strong>la</strong> ligne de plus grande pente créent un «ouvrage» de protection très efficacecontre les chutes de pierres qui – constitué de hautes souches et de troncs à terre – est susceptiblede dépasser l’effet protecteur de l’ancien peuplement (voir figure 3, p. 14). En sedécomposant, les hautes souches et les troncs à terre perdent toutefois peu à peu de leurrésistance. Cette évolution peut avoir des conséquences négatives sur l’effet protecteur deces surfaces. C’est pourquoi il faut également tenir compte du danger de chutes de boisdans les cas suivants: forte pente, direction de chute défavorable des troncs brisés et influencede <strong>la</strong> neige.C Bases re<strong>la</strong>tives aux arguments 55