210. Le récent Accord de concertation sociale à court terme pour 1996, conclu dans le cadre du Conseil économique et social (organe tripartite denature consultative) n'a pas été avalisé par l'une des confédérations syndicales. Cet accord prévoit l'ajustement automatique de l'indice moyen deréférence pour la négociation collective (négocié à 4,5 % pour un taux d'inflation prévu de 3,5 % et un accroissement de la productivité de 2 %).211. Le salaire minimum mensuel pour 1996 a été établi dans l'accord, ainsi que la généralisation du droit aux primes de Noël pour les salariés.F. Salaire minimum national212. Depuis mai 1974 (décret-loi nº 217/74, du 27 mai), il existe au <strong>Portugal</strong> un système de fixation du salaire minimum légal. (Pour plus dedétails sur le champ d'application du salaire minimum national, voir E/1990/6/Add.6, par. 241 et suivants.)213. Lors de l'analyse de la variation réelle du salaire minimum (duquel l'inflation a été déduite : index des prix à la consommation non comprisles loyers d'habitation), il est possible de vérifier que l'actualisation du salaire minimum national n'a pas tenu compte de l'inflation. Ces dernièresannées, on a pu constater une réduction de la valeur réelle du salaire minimum national (à l'exception de la rémunération du service domestique),surtout en 1993 et, de façon plus aiguë, en 1994. A partir de 1995, on constate une hausse du pouvoir d'achat du salaire minimum national, quisemble se maintenir en 1996 et en 1997.214. En avril 1995, la proportion de travailleurs touchant le salaire minimum national était de 4,6 % par <strong>rapport</strong> au total de l'activité (non comprisle secteur agricole et les services publics non commercialisables). Cette proportion était de 5,5 % en octobre 1995 et de 4,7 % en avril 1996. Elle aconnu une réduction par <strong>rapport</strong> au même mois en 1994 (où elle était de 5,7 %) et en 1993 (où elle était de 5,4 %) / Voir tableau 1 de l'annexe 6au présent <strong>rapport</strong>.. La variation réelle du salaire minimum national n'a pas été accompagnée dans sa totalité par les gains de productivité. Eneffet, dans les années 90, la tendance à situer la variation du salaire minimum nominal au-dessous de l'inflation s'est accentuée.215. Depuis l'institution légale du salaire minimum en 1974, on a assisté à une perte du pouvoir d'achat qui, malgré un rattrapage amorcé aumilieu des années 80, ne représente de nos jours qu'un peu plus de 70 % du pouvoir d'achat du salaire initial. Une analyse conjointe de l'évolutionnominale du salaire minimum national, de la variation annuelle des salaires conventionnels actualisés et de la croissance des gains moyens effectifsà partir de 1992, nous permet de conclure que le salaire minimum a été actualisé à un rythme inférieur à celui des salaires conventionnels et desgains moyens effectifs, ce qui réduit le pouvoir d'achat réel des travailleurs rémunérés au salaire minimum.G. Accidents du travail216. De la comparaison des deux derniers trimestres de 1995, il ressort une diminution générale du nombre des accidents du travail de 5,2 %.Cette même tendance a pu se vérifier, de façon encore plus accentuée, pour les accidents mortels, qui ont été réduits de 50,7 %. Les activitésayant le plus grand nombre d'accidents sont celles de la construction et de la fabrication de produits métalliques, de machines, d'équipement et dematériel de transports (respectivement 20,7 % et 16,9 %).217. Cette tendance a légèrement changé pendant le premier semestre de 1996, puisque la moyenne d'accidents du travail, par mois, était de 16,80 pendant le deuxième semestre de 1995 et de 17 0 par mois pendant la première moitié de 1996. Le nombre d'accidents mortels a égalementaugmenté / Pour plus de données statistiques sur ce sujet, voir l'annexe 7 au présent <strong>rapport</strong>..H. Salaires en retard218. D'après une analyse de l'évolution des montants totaux des salaires en retard au cours du deuxième semestre de l'année 1995, on peutconclure à une diminution générale des montants dus. En effet, en 1995, on a pu constater une diminution significative du montant des dettescorrespondant aux salaires en retard (de 118,2 millions d'escudos en juillet, de 17,8 millions en août, de 10,3 millions en septembre, de 77,6millions en octobre, de 17,3 millions en novembre et en décembre le montant est légèrement monté vers les 60 millions d'escudos). Cettetendance a montré en décembre 1995 une augmentation du montant global des dettes relatives aux salaires en retard et s'est confirmée au coursdu premier trimestre de 1996 pendant lequel elle a correspondu à <strong>22</strong>4,5 millions d'escudos. Pendant le deuxième trimestre, on a constaté uneréduction de ce montant à 204,5 millions d'escudos / Pour plus de données statistiques sur ce sujet, voir l'annexe 8 du présent <strong>rapport</strong>..Article 8A. La liberté syndicale dans le droit portugais219. Même si dans le laps de temps entre la présentation du deuxième <strong>rapport</strong> du <strong>Portugal</strong> concernant le Pacte international relatif aux droitséconomiques, sociaux et culturels et la préparation et la rédaction du troisième <strong>rapport</strong> sur ce même Pacte, il n'y a pas eu de changementslégislatifs dignes d'être mentionnés, il faut toutefois savoir que la liberté et le droit énoncés à l'article 8 du Pacte sont d'une importance crucialepour l'Etat portugais et qu'ils n'ont pas été négligés. En effet, la liberté syndicale, aussi bien que le droit de grève, sont consacrés dans laConstitution de la République portugaise (art. 55 et 57 de la loi fondamentale), ce qui démontre la valeur juridiquement supérieure et l'importance
qu'on a voulu leur octroyer.<strong>22</strong>0. La liberté syndicale comprend la liberté de constituer des syndicats, de s'y affilier et de les quitter. La liberté de constituer des associationssyndicales n'est soumise à aucune autorisation administrative. (Pour informations plus détaillées sur la réglementation de la liberté syndicale, voirE/1990/6/Add.6, par. 315 à 317.)<strong>22</strong>1. Les associations syndicales obéissent au principe de la démocratie et sont indépendantes du patronat, de l'Etat, des confessions religieuses,des partis et d'autres organismes politiques. (Pour informations plus détaillées sur la liberté de constituer des associations syndicales, voir ibid.,par. 328 à 330). Les syndicats jouissent également du droit de participer à l'élaboration de la législation du travail, à la négociation collective(traduite par la négociation et la conclusion des conventions collectives), à la gestion des institutions de sécurité sociale et autres en vue de ladéfense des intérêts des travailleurs, à l'élaboration des plans de développement économique et social (par la présence des représentants desassociations dans le Conseil économique et social) et enfin, aux travaux de la Commission permanente de concertation sociale (Pour plus dedétails, voir ibid., par. 331 et 332).<strong>22</strong>2. Le tableau annexe / Voir l'annexe 9 du présent <strong>rapport</strong>., de la Division de réglementation collective et organisation du travail, montre lenombre d'associations syndicales, par catégorie et religion, existant au <strong>Portugal</strong> au 31 décembre 1995.B. Le droit de grève<strong>22</strong>3. En ce qui concerne le droit de grève, il faut noter qu'aux termes de la Constitution portugaise, ce droit n'est passible d'aucune limitationlégale et que ce sont les travailleurs qui ont compétence pour définir le cadre des intérêts à défendre par le recours au droit de grève.C. Les limitations à la liberté syndicale et au droit de grève<strong>22</strong>4. Une limitation à la liberté syndicale est prévue dans la Constitution même, plus précisément à l'article 270 qui autorise des restrictions àl'égard des militaires et des agents militarisés concernant l'exercice de leurs droits de réunion et d'association, entre autres. Le droit de grève nes'applique pas aux forces militaires et militarisées.D. Données sur l'exercice du droit de grève au <strong>Portugal</strong><strong>22</strong>5. Une comparaison entre les cinq premiers mois de 1995 et la même période de 1996 révèle que le nombre moyen de grèves par mois adiminué. En effet, ce nombre était d'environ 34 grèves par mois en 1995 et de 26,6 grèves par mois en 1996. Alors que le nombre de grèves parmois a diminué, il faut noter que le nombre de travailleurs impliqués dans les grèves a augmenté entre 1995 et 1996.<strong>22</strong>6. Le secteur d'activité où l'on a enregistré le plus grand nombre de travailleurs en grève était celui de l'industrie de transformation, suivi dusecteur des transports et des communications. En 1995 comme en 1996, la majorité des exigences des travailleurs étaient liées à une insatisfactionconcernant leurs salaires.Article 9 / Voir l'annexe 10 du présent <strong>rapport</strong>.I. INTRODUCTION<strong>22</strong>7. Le droit à la sécurité sociale est également établi dans la Constitution portugaise, plus précisément à l'article 63 selon lequel chacun a droit àla sécurité sociale. C'est à l'Etat de mettre sur pied un système de sécurité sociale unifié et décentralisé. Le système de sécurité sociale a pour butla protection des travailleurs et de leurs familles en cas de perte ou diminution de la capacité de travail, de chômage involontaire et de décès, ainsique la compensation par charges familiales. Le système prévoit aussi la protection des personnes en cas de perte ou de diminution des moyens desubsistance.<strong>22</strong>8. La protection sociale constitue une priorité toujours croissante et revêt une importance décisive pour l'Etat portugais. En tant qu'introductionsur ce sujet, nous pouvons souligner l'augmentation progressive du pourcentage du PIB (Produit intérieur brut) destiné à la sécurité sociale entre1991 et 1995 - il était de 9,3 % en 1991, de 8,3 % en 1992, de 8,9 % en 1993, de 9,2 % en 1994 et de 9,5 % en 1995.<strong>22</strong>9. Il convient également d'attirer l'attention sur le fait que le Ministère de la solidarité et de la sécurité sociale a décidé de mener une étudeélargie sur l'évolution de la sécurité sociale entre 1992 et 1995, pendant le premier semestre de l'activité du gouvernement, sécurité sociale -évolution récente : 1992 à 1995.II. CHANGEMENTS LÉGISLATIFS INTERVENUS RÉCEMMENTA. Concernant le régime des prestations familiales