d'une information qui pourrait être produite indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t d'eux, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurrôle <strong>dans</strong> l' <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la société.Ce n’est pas que toute information soit immédiatem<strong>en</strong>t et intégralem<strong>en</strong>t produite <strong>dans</strong> son seulrapport aux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> communication, c'est que les moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> communication font partie <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong> la société et que, <strong>en</strong> tant que tels, ils constitu<strong>en</strong>t 1'une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> possibilité<strong>de</strong> la production <strong>de</strong> 1'information. Les medias sont donc un <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>ssociétés, <strong>de</strong> leur organisation sociale et <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong>l'information qu'on y trouve. Et il ne s'agit pas <strong>de</strong> la seule influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s messages qu'ilsproduis<strong>en</strong>t sur la consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s individus ou <strong>de</strong>s populations - ainsi que l'ont sout<strong>en</strong>u et lesouti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core trop d'écrits <strong>en</strong> psychologie sociale et <strong>en</strong> sociologie <strong>de</strong>s communications,notamm<strong>en</strong>t 13 - mais d'une interv<strong>en</strong>tion beaucoup plus vaste sur les facteurs a partir <strong>de</strong>squelss'établiss<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s relations sociales.Dans la société contemporaine, la reproduction et la production même <strong>de</strong>s rapports sociaux,d'une culture, dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>dans</strong> une large mesure <strong>de</strong> l'action <strong>de</strong>s medias. La relation <strong>en</strong>tre lesmedias et les consci<strong>en</strong>ces collectives est donc moins celle d'une persuasion a s<strong>en</strong>s unique quecelle d'une dialectique: les <strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong>s messages, <strong>en</strong> effet - auditeurs, lecteurs outéléspectateurs, par exemple - ne sont pas <strong>de</strong> bonnes poires qui gob<strong>en</strong>t sans réagir tout ce a quoiils sont exposes; non seulem<strong>en</strong>t interagiss<strong>en</strong>t-ils avec ce qu'ils voi<strong>en</strong>t, ce qu'ils <strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>de</strong>nt, cequ'ils lis<strong>en</strong>t, mais <strong>en</strong> plus, ils agiss<strong>en</strong>t sur les medias, <strong>de</strong> façon collective, <strong>de</strong> telle manière qu'ilsles oblig<strong>en</strong>t à produire <strong>de</strong>s formes largem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dues d'information. En ce s<strong>en</strong>s on peut direqu'une société a <strong>de</strong>s medias à son image ou qu'elle mérite - <strong>de</strong>s lors, évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, qu'elle estassez importante pour r<strong>en</strong>dre le media r<strong>en</strong>table économiquem<strong>en</strong>t. C’est cette interaction <strong>en</strong>tremedias et <strong>de</strong>stinataires qui <strong>en</strong> fait une dialectique, et c'est cette dialectique, qui, <strong>dans</strong> les sociétésmasse-médiatisées, est l'une <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong>s rapports sociaux.Le problème, pour une culture postmo<strong>de</strong>rne, c'est lorsqu'un groupe social donne n'est pas <strong>en</strong>mesure <strong>de</strong> se doter <strong>de</strong> messages à sa ressemblance. Une culture qui ne dispose pas <strong>de</strong> messagesmédiatiques, qui n'<strong>en</strong> produit pas ou ne s'y donne pas accès, est une culture fortem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acée.C'est <strong>en</strong> partie - mais <strong>en</strong> partie seulem<strong>en</strong>t - le cas <strong>de</strong>s cultures minoritaires au Canada, et donc <strong>de</strong>la culture franco-ontari<strong>en</strong>ne 14 .Exposition aux médiasLes medias ne sont pas tous les mêmes. Ils n'agiss<strong>en</strong>t pas tous pareillem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> et sur lespopulations. Certains sont plus prestigieux que d'autres, mais leur réputation varie selon lasituation: ainsi la télévision jouit d'une gran<strong>de</strong> considération parce que son audi<strong>en</strong>ce estpot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t vaste; l'imprime est lui aussi estime puisqu'on lui associe la p<strong>en</strong>sée et qu'on luireconnait une forte aptitu<strong>de</strong> à éveiller l'imaginaire et la critique sociale. Dans les faits, une culturebénéficie fortem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> ses membres à s'exposer a toutes les formes <strong>de</strong> messages, qu'ilssoi<strong>en</strong>t imprimes, télévisuels ou radiophoniques.Or, l'exposition aux médias est relative à leur disponibilité et cette disponibilité répond, <strong>en</strong>treautres choses, à <strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces démographiques. De la Gar<strong>de</strong> et Pare 15 l'ont bi<strong>en</strong> vu. Ils ont puobserver que, <strong>en</strong> ce qui concerne les medias imprimes, notamm<strong>en</strong>t, plus la population est <strong>de</strong>nse,plus elle disposera <strong>de</strong> journaux. Par conséqu<strong>en</strong>t, plus il y a <strong>de</strong> francophones <strong>dans</strong> un secteur
donné, plus il est probable qu'on y trouve <strong>de</strong>s journaux français. Mais cette logique ne vaut pastout à fait pour ce qui est <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong>s médias électroniques (télévision,radio, musique <strong>en</strong>registrée), aussi bi<strong>en</strong> à cause <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong>s medias eux-mêmes que <strong>de</strong>ssollicitations <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>stinataires; la diffusion <strong>de</strong> ces messages, <strong>en</strong> effet, répond à d'autreslogiques, celles, <strong>en</strong>tre autres, <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> masse et du fractionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s consci<strong>en</strong>cesindividuelles, <strong>de</strong>ux phénomènes observés <strong>dans</strong> les sociétés postmo<strong>de</strong>rnes.C'est pour toutes ces raisons qu'il semble <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus impossible d'analyser les phénomèneslies à l’alphabétisme - par exemple les niveaux <strong>de</strong> littératie ou les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lecture etd'écriture - sans analyser aussi, <strong>en</strong> même temps, le rapport d'une population aux medias, tant<strong>en</strong>tre les individus eux-mêmes - selon les variables sociologiques habituelles - qu'<strong>en</strong>tre diversesrégions d'un même territoire.• Changer <strong>de</strong> modèle explicatifJusqu'à récemm<strong>en</strong>t, la psychologie sociale et la sociologie avai<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>té d'expliquer lesproblèmes <strong>de</strong> l' analphabétisme à partir <strong>de</strong> modèles théoriques qui incrimin<strong>en</strong>t, soit, d'un côté, lapersonne elle-même: son intellig<strong>en</strong>ce (quoti<strong>en</strong>t intellectuel faible), son comportem<strong>en</strong>t scolaire(paresse, mes adaptation, abandon, révolte), ou son attitu<strong>de</strong> générale (manque <strong>de</strong> motivation,problèmes relationnels); soit, <strong>de</strong> l'autre, sa classe sociale, c'est-à-dire son origine familiale ou lesous-développem<strong>en</strong>t du milieu <strong>dans</strong> lequel elle grandit.Ce qui surpr<strong>en</strong>d <strong>dans</strong> ces explications, c'est que, alors que 1'on s'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d généralem<strong>en</strong>t pouraffirmer que 1'on vit <strong>dans</strong> une société masse-médiatisée, peu <strong>de</strong> ces analyses ne sembl<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ircompte, <strong>dans</strong> leur évaluation du phénomène, du rapport <strong>de</strong> ces personnes aux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong>communication <strong>de</strong> masse; du moins, ne les font-ils pas interv<strong>en</strong>ir à la mesure <strong>de</strong> 1'importancequ'ils ont <strong>dans</strong> notre société (ou alors uniquem<strong>en</strong>t pour accuser d'office la télévision commepremière, et souv<strong>en</strong>t unique, responsable) .Ainsi, d'un côté, la sci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s communications avait, <strong>de</strong>puis un bon mom<strong>en</strong>t, révèle 1'impact<strong>de</strong>s masse-médias <strong>dans</strong> la société; <strong>de</strong> l'autre, les théories explicatives <strong>de</strong> 1'analphabétisme nesemblai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte. Mais <strong>de</strong>puis une dizaine d'années, les spécialistes ont <strong>en</strong>fin noteque l'analphabétisme, particulièrem<strong>en</strong>t chez les jeunes, doit être compris <strong>dans</strong> un rapport global
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Ensuite, l'écoute de la radio fran
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Les cols bleus regardent plus la t
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Interprétation des résultatsL'ana
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Certes, le message doit être dispo
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Notes1. Une autre version de cette
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43. F (8:822) =0,844; p=0,56.44. F
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Conclusion généraleLes multiples
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l'intrication de leurs caractérist
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Bien entendu, l'objectif des centre
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• En ce qui concerne le système
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Les médias francophonesDans la soc
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JONES, Stan, Capables de lire, mais
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