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Les résistances àl’idée d’habitat mobileL’habitat mobile remet en cause les habitudesde penser de la majorité des occupants des territoires: les sédentaires. La sédentarité est élevéeau rang de valeur de référence, a priori menacéepar des migrants sans racines territoriales immédiatementidentifiables, dont la mobilité met enlumière des évolutions de la société rapides et difficilesà conceptualiser. La résistance à l’idée d’habitatmobile s’abreuve à différentes sources.Les préjugés anciensPremière origine, ancienne, ancrée, le refus de lamigration et de l’immigration de populationsgitanes ou foraines comme source d’insécurité. Lenomade serait un improductif qui ne contribueraitpas à la prospérité du pays. Idée fausse puisqu’ilmet en mouvement des échanges économiques etculturels qui ne se produiraient pas sans lui.Les nouvelles peursLa deuxième résistance refuse un fait d’habitatrelativement nouveau qui mêle de façon hétérodoxeplusieurs populations dont la diversités’unifie dans la question sous-jacente de l’accèsau foncier, de la spéculation, de l’insuffisance del’offre locative, etc.On observe d’une part, à l’aube de sa prisede conscience, l’émergence de la volonté d’unepartie de la population d’exercer une démocratiequ’on pourrait dire légère, fluide mais pugnace,qui prenne en compte la dimension de l’écologie,la maîtrise des matériaux, de l’énergie, de l’eau etle mode de vie «décroissant». Cette responsabilitésur l’environnement s’exprime par une aspirationiconoclaste à ne laisser que peu d’empreintedans le paysage, voire aucune..D’autre part, apparaît une façon d’habiterqu’on peut dire opportuniste : des populationspaupérisées sont acculées à rechercher ou àconstruire des habitations légères, mobiles ou defortune parce qu’elles sont marginalisées par lesévolutions économiques et les carences de l’état.Elles accordent leur habitat à leurs moyens.«L’habitat mobile remet en cause les habitudesde penser de la majorité des occupants desterritoires : les sédentaires. La sédentarité estélevée au rang de valeur de référence, a priorimenacée par des migrants sans racines territorialesimmédiatement identifiables, dont lamobilité met en lumière des évolutions de lasociété rapides et difficiles à conceptualiser.»Les travailleurs sociaux et les élusC’est par le biais de l’empowerment quele groupe de travail pourrait aborder laquestion des cadres. Il s’agit d’une pratique quiconsiste à restaurer - souvent avec succès - chezles habitants la capacité à améliorer par euxmêmesleur situation individuelle et collectiveen étant associés aux programmes d’habitat lesconcernant. Ces démarches suscitent des résistanceschez les professionnels du travail social :elles ne correspondent ni à leurs modes d’actionhabituels, ni à leur formation. D’autre part, l’empowermentinquiète les élus et l’état parce qu’ilrestitue à des habitants en état d’illégalité une légitimitéet une conscience de leur devenir.Comment avancer ?Eclaircir la question de l’habitat léger et entirer quelques problématiques permet d’envisagerun travail d’éducation populaire. Onconstate qu’il existe un habitat indigne : les cartons,les tentes, et autres abris de fortune, maisde façon paradoxale les militants sont conduitsà renouveler cette indignité en exigeant l’arrêtdes expulsions, considérant que celles-ci ne fonqu’empirer les situations de précarité et d’exclusion.Comment avancer ? L’abord caritatifabsorbe tellement de forces qu’il n’en reste pluspour le travail de fond. La situation se pérenisepar le traitement toujours reconduit de l’urgence.Il conviendrait plutôt de peser sur le changementdes lois existantes. En effet, c’est très concrètementque le gouvernement s’apprête à légiférersur des constats partiels et partiaux.Pour y parvenir, il faut mobiliser une intelligencecollective et les outils propres à clarifier le débat et àmettre en lumière une politique de guichet injustementsélective. Les constats et propositions résulterontdes points de vue croisés d’acteurs identifiés :habitants, architectes, économistes, urbanistes, sociologues,militants, philosophes, juristes, administratifs.L’objectif de ce travail pourrait être que sestravaux aboutissent à des résultats concrets c’est-àdirejuridiquement viables.11

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