Les personnes exerçant une activité commercialenon sédentaire ainsi que les personnes dites«Gens du Voyage» sans domicile fixe ont obligationde se déclarer aux services de la communeà laquelle elles souhaitent être rattachées, et deprendre un livret de circulation. Cette démarches’inscrit dans une tendance ancienne de l’État enFrance, remontant à l’Ancien Régime, qui vise àcontrôler le nomadisme et le vagabondage.III. Le « sans-abri »Selon l’INSEE en 2011, il y a environ 90 000sans-abri en France ; 17 % d’entre eux sont desfemmes, et 20 % ont moins de 25 ans. Parmi les SDFâgés de 16 à 18 ans, la proportion de femmes atteint70%... Ils sont difficiles à dénombrer, car les sans-papierset les invisibles sont compliqués à répertorier.Souvent obligés par leur situation à se cacher, car les«forces de l’ordre» et les services sociaux sont la plupartdu temps considérés comme des personnes àéviter de rencontrer pour ne pas être délogés voirereconduits à la frontière. Curieusement, la police neles protège jamais du bourgeois qui râle... (gardiensde la paix qui ne la leur f... pas assez)Dans une étude pour l’Observatoire nationalde la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES),Michel Autès note que dans la presse écrite, «lesigle «SDF» est le plus souvent associé à des connotationsen termes de criminalité» alors que «l’usagedu terme sans-abri va davantage apparaître dans uncontexte de compassion pour les victimes de la pauvreté»et que «les termes sans-logis et sans domicilevont être mobilisés dans des contextes argumentatifs,au sein d’un débat sur les causes de l’errance ou l’efficacitédes politiques de logement» 15 .Les sans-abri sont souvent dits «en situationd’exclusion sociale», bien que ce terme prête à débat: beaucoup de sans-abri travaillent (CDD ouintérim) et peuvent donc difficilement être qualifiésde «marginaux», comme si cette situation deprécarité était de leur fait.En France, selon le Code pénal de 1810 (art.269 à 273), le vagabondage était un délit répriméde 3 à 6 mois d’emprisonnement. L’art. 270donnait la définition juridique suivante: «Lesvagabonds ou gens sans aveu sont ceux qui n’ont nidomicile certain, ni moyens de subsistance, et quin’exercent habituellement ni métier, ni profession.»Ces trois conditions devaient être réunies pourqualifier le délit de vagabondage, excluant dèslors les nomades, qui ont fait l’objet d’une loi spécifiqueen 1912. Ce n’est qu’en 1992 que le législateura abrogé le délit de vagabondage de 1810.15- Autès M., « Les représentations de la pauvreté dans lapresse écrite », Les travaux de l’ONPES 2001-2002, La DocumentationFrançaise, p. 113.125
IV. L’Habitat ChoisiPlusieurs associations insistent pour que lelogement en résidence mobile ou légèrene devienne pas un prétexte pour éviter laconstruction de logements sociaux. Il est importantque le développement de l’utilisationde l’habitat léger ne se fasse pas faute de mieux.Ses utilisateurs doivent pouvoir accéder à unlogement «classique» s’ils le désirent. Les associationsinsistent sur la volonté des habitantsde ces résidences pour déterminer le statut dece logement. Elles précisent également quel’habitation itinérante ne perd pas cette qualitépar son stationnement en un même lieu durantune partie de l’année.Il serait bien sûr réducteur de systématiquementstigmatiser un habitat léger comme étantun habitat précaire. Il est essentiel de tenircompte du fait que le choix de l’habitat d’unepersonne peut être, sinon le résultat d’un choixrelatif à sa condition économique et à ses lienssociaux, lié à des choix politiques et/ou culturelsou tout simplement lié à l’idée que chacunse fait du confort. En bref, certaines personnesrefusent un logement conventionnel et il leurest interdit de vivre leur choix.Le terme «habitat choisi» est délicat à employer.Par exemple, j’ai choisi de vivre enAriège avec un jardin mais je n’ai certainementpas choisi d’accepter la pression foncière, letaux de résidences secondaires, la spéculation,la production d’habitats polluants, la propriétédes outils de production et de subsistance dansquelques mains, les élus corrompus ou racistesdu coin... Pour répondre à mon premier choix,la caravane, la yourte, la cabane sur un terrainnon constructible est pour moi une solution acceptable.Finalement, les termes «choisi/subi»peuvent servir à nous distinguer socialement lesuns les autres, à nous désolidariser face à la machineà spéculer, à servir l’intérêt d’un systèmesocial et économique qui exclut 16 . De plus enplus de personnes se retrouveront à «choisir»d’habiter en Habitat Léger dans ce contexte. Lerouleau compresseur de la consommation, dela croissance économique, amène évidementbeaucoup d’entre nous à penser qu’une formede décroissance et de réduction des besoins fabriquéspar la société de consommation est unesolution. Par contre, il est impossible de nierles 3 millions de mal logés, le taux d’effort pouravoir un logement en inadéquation avec les salaireset la précarisation du marché de l’emploi.La grande majorité des dossiers sur lesquels onm’interpelle (une ou deux dizaines par mois depuisplusieurs années) me font relativiser le mot«choisi» qui ne peut exister que dans un contexte.Ce critère est subjectif car il concerne des sujets etl’utiliser comme une analyse objective risque dedéshumaniser et marginaliser le débat.Gio12616- Karl Marx, Manifeste du parti communiste, 1848 : « Dans lasociété bourgeoise, le capital est indépendant et personnel,tandis que l’individu qui travaille n’a ni indépendance, ni personnalité! »
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