L’habitat «non-conventionnel» sort désormaisd’une phase de relative discrétion.Notamment parce que ce phénomène estbien, dans une large mesure, une conséquenced’un système de plus en plus inadaptéaux réalités contemporaines parce guidépar des logiques purement financières quin’ont que faire de leurs conséquences réellessur la vie au quotidien de la grande majoritéde la population. L’HL est ainsi pris dans unesituation paradoxale. D’un côté ses habitantssont contraints de se multiplier et d’avoir recoursà des installations «sauvages» puisqueles politiques du logement sont largementinsuffisantes (et l’intervention publiquepour réguler les loyers et le marché immobilierest totalement absente) ; et de l’autre ilssont montrés du doigt comme des déviants,quand ce n’est pas comme des fauteurs detroubles. Cette nécessité de «se débrouiller»met alors en lumière les frictions immuablesentre les intérêts individuels et la collectivité,le droit aux individus de disposerd’eux-mêmes, de choisir leur mode de vie, etle devoir d’organisation et de limitation desappétits individuels comme de la protectionpar les pouvoirs publics. Bref, l’intelligencecitoyenne est au cœur de tous les débats.S’interroger sur le phénomène HL nousoblige donc à l’intégrer dans une problématiquegénérale de paupérisation et de dissolutiondes solidarités collectives, de répartitiondes richesses et de l’espace, ainsi quela prise en compte et la reconnaissance decertaines minorités.L’Habitat Léger pose en effet clairementdes questions sur le droit dechoisir son mode d’existence et d’habiter,mais nous interroge égalementsur la gestion de l’espace collectif,et donc la marge et le rôle de chacunqu’il convient de mettre en débat surla place publique. Il y sans doute unesuite à inventer, un relais à prendre.Avis aux intéressé-e-s...l’évidence, il reste des difficultés, desA obstacles matériels, psychologiques, politiqueset juridiques, avec de nombreusesobstructions règlementaires. Heureusement,il existe aussi des possibilités de faireévoluer le droit. Car, dans une visée démocratiqueet universaliste, s’il nous paraîtinévitable de réclamer une loi ‘‘pour tous’’et non ‘‘à la tête du client’’, il est tout aussiindispensable de rappeler que la règle n’estque tyrannie aveugle si elle n’est pas accompagnéed’interprétations, sans une adaptationau contexte, sans prendre en compte laréalité vécue. Le droit, la justice, sont biendes processus évolutifs visant des arbitrages(provisoires) entre des positions, des attentes,des projets parfois contradictoires,des conflits d’intérêts entre particuliers,mais aussi entre l’individu et la société humainedans laquelle il évolue. C’est pourquoiune meilleure compréhension du droit, denos institutions, de la jurisprudence et del’articulation citoyen / société doit nous permettre,ensemble, de proposer de nouveauxaxes de discussions pour une reconnaissanceréfléchie de ce type d’habitat.Qu’on soit habitant, technicien, élu, chercheur,militant, ou simple curieux (noussommes d’ailleurs souvent tiraillés entre nosdifférents statuts sociaux), chacun a sa visionet son mot à dire sur un tel sujet. Pour plusieursd’entre nous, ce travail a permis d’interrogerle lien entre réalités territoriales etcadre national, enjeux locaux et dynamiquesglobales, responsabilités individuelles et collectives,pratiques d’ici et d’ailleurs. Il nousa aussi aidé à dépasser certains de nos présupposés,à la lumière des témoignages etanalyses partagés. Le cheminement a parfoisapporté plus de questions que de réponses,mais il aura eu le mérite de mettre en discussionles pratiques et politiques d’aménagementdu territoire ou du logement, à traversnos lectures, enquêtes et échanges. L’HabitatLéger pose en effet clairement des questionssur le droit de choisir son mode d’existenceet d’habiter, mais nous interroge égalementsur la gestion de l’espace collectif, et donc lamarge et le rôle de chacun qu’il convient demettre en débat sur la place publique. Il ysans doute une suite à inventer, un relais àprendre. Avis aux intéressé-e-s...153
Ils / ellesont contribuéà ce recueil...· Piero Gillet de l’association «Des livreset les idées ! » est essayiste. Il est notammentl’auteur de La tyrannie automobile, du rêve àla calamité (Ed. Homnisphères, 2006) et Islam,mieux vaut être au Coran (Ed. Délivrezles idées, 2011). Il est un des contributeursde Portraits de lieux en vie, regards croisés surl’habitat rural (Ed. RELIER, 2009).· Vincent Jannot coordonne l’associationRELIER. Engagé dans un projet d’habitat participatifet solidaire à St Affrique, il a permis demettre en place ce travail en lien avec le programmehabitat de RELIER et ses partenaires.· Clément David, constructeur de yourtesqui a longtemps vécu en habitat léger(HL), est président de l’association Atypik,membre fondateur d’HALEM (associationdes HAbitants de Logements Ephémères et/ou Mobiles) et porte-parole du DAL (DroitAu Logement) sur les questions de logementen milieu rural. Il a amené cette réflexionsur l’habitat léger et mobile dans RELIER.· Françoise-Edmonde Morin est journalisteet vit en Normandie. Ex-Administratricede RELIER, elle a contribué à la réflexion initialesur cette question au sein de l’association.· Arnaud Le Marchand est maître de conférencesen sciences économiques à l’Universitédu Havre et membre de l’association HALEM.Il est l’auteur d’Enclaves nomades. Habitat et travailmobiles (Ed. Le Croquant, 2009).· Etienne Alriq est architecte et administrateurde RELIER. Il est un des contributeursde Portraits de lieux en vie, regards croisés surl’habitat rural (Ed. RELIER, 2009).· Gaëlla Loiseau est ethnologue, médiatricedépartementale auprès des «gens duvoyage» (DDT Hérault), et travaille avecAlexandra Frankewitz à l’heure où nous publionsce recueil à un projet de web-doc surl’habitat mobile, Des Aires (2012).· La Fondation Abbé Pierre contribuechaque année à évaluer et combattre le mallogementpar la publication de son rapportannuel sur ces questions, l’interpellation despouvoirs publics et l’accompagnement despersonnes mal-logées.· Marcelo Frediani est docteur en sciencessociales, professeur d’anthropologie politiqueet de sociologie. Auteur de Sur les routes : Le154phénomène des New Traveller’s (Ed. Imago,2009), il habite aujourd’hui la Belgique aprèsavoir longtemps vécu au Royaume-Uni.· Jeremy Levesques est étudiant en masterprofessionnel « Métiers et services de la villeet de l’habitat » à l’Université du Havre et actuellementstagiaire à l’association RELIER.· Raphaël Jourjon est salarié de l’associationRELIER et coordinateur de cette recherche-actionsur l’habitat léger. Il a uneformation en géographie.· Floriane Bonnafoux et Henri Montalbanoétaient respectivement salariée et présidentde l’association AVRIL (Accompagner,Valoriser et <strong>Relier</strong> les Initiatives Locales). Ilssont les auteurs d’une étude sur l’Habitat Légeret Mobile « assumé » en Sud-Ardèche (2011).· Paul Lacoste habite un village de HauteVienne ; il est porte-parole de l’associationHALEM.· Le collectif PLUME créé en janvier 2010regroupe l’ensemble des habitants engagésdans l’expérience de l’habitat léger et réversibleen Maine et Loire, et s’est fixé pour objectifd’assister localement sur le plan technique,juridique et réglementaire, toute personnesouhaitant s’engager dans ces démarches.· L’association Terr’Eau a pour objet demener toutes actions pour la préservation desmilieux naturels dans l’exercice de la responsabilitéde tous. Actuellement les principales activitésvisent à la compréhension et la diffusiondes principes scientifiques et des techniques debase afin de concevoir et réaliser des systèmesd’assainissement simples et efficaces.· Béatrice Mesini est sociologue, juristeet politologue au CNRS-Telemme et membred’HALEM. Elle est l’auteure de «Quelle reconnaissancede l’habitat léger, mobile etéphémère» - Revue Techniques & Culture,Habitats précaires, habitats temporaires (dir.Agnès Jeanjean et Ingrid Sénépart), n° 52.Dans le cadre du groupe de travail animépar RELIER, ont également participé à laréflexion collective les associations dASA,IDEES, Le Pot Ethique, Echelle inconnue, laMine, Voisins et Citoyens en Méditerranée,la FNASAT (Fédération Nationale des AssociationsSolidaires d’Action avec les Tsiganeset les Gens du voyage), l’ANGVC (AssociationNationale des Gens du Voyage Catholiques),Amitiés tsiganes, Goutte d’eau… ainsiqu’Estelle Lasserre (salariée de RELIER en2010-2011), Claude Fricaud (salariée de RE-LIER) et Pierre Thomas (stagiaire en communicationà RELIER en juin 2012).
- Page 4 and 5:
Avant - proposGénéalogied’un re
- Page 6 and 7:
De l’Habitat à l’Habitat Lége
- Page 8 and 9:
Suivent les résumés et analyses d
- Page 10 and 11:
Hors-champ 01 Pierre GilletLa Natur
- Page 12 and 13:
Les résistances àl’idée d’ha
- Page 14 and 15:
Art 01 /L’habitat mobile,éphém
- Page 16 and 17:
Mais les conflits d’usage dans le
- Page 18 and 19:
La progression de ces formes d’em
- Page 20 and 21:
S.BL’étude de ces questions impo
- Page 22 and 23:
C’est bien la force motrice du su
- Page 24 and 25:
Ce travail d’auto-médiatisation
- Page 26 and 27:
Esthétiquement, les aires d’accu
- Page 28 and 29:
A partir de là, comment arriver à
- Page 30 and 31:
4 / La nécessité d’avoiraccès
- Page 32 and 33:
À côté des personnes souffrant d
- Page 34 and 35:
3,6 millions de personnes sont mal
- Page 36 and 37:
Art 01 /Les NewTraveller’s :Mobil
- Page 38 and 39:
Si, dans un premier temps, le dépa
- Page 40 and 41:
Aire d’accueil mise à dispositio
- Page 42 and 43:
2/ Analyse globaleDe ces problémat
- Page 44 and 45:
Revenus et occupationsMadame Legran
- Page 46 and 47:
Camping municipal de Toulouse. Jere
- Page 48 and 49:
Quid de l’habitat léger ?Une dé
- Page 50 and 51:
Art 05 /Une figure dutravail mobile
- Page 52 and 53:
Teneur des propos recueillisOn a af
- Page 54 and 55:
2 / Un coût relativement modérée
- Page 56 and 57:
Art 07 /L’HabitatLéger et Mobile
- Page 58 and 59:
3 / Sociologie et intégrationL’i
- Page 60 and 61:
On s’en doute, la municipalité (
- Page 62 and 63:
Mais comment assurent-ils leur quot
- Page 64 and 65:
t’es pris à la gorge. […] On t
- Page 66 and 67:
Commençons par rappeler que la Ter
- Page 68 and 69:
Quant aux humains, et c’est ce qu
- Page 70 and 71:
Malheureusement, les problématique
- Page 72 and 73:
3 / 1Habitat léger / mobile et soc
- Page 74 and 75:
Parallèlement, dans les années 90
- Page 76 and 77:
Annexes>> Quelques repères en mati
- Page 78 and 79:
- Mars 2011 : le maire fait supprim
- Page 80 and 81:
Cela dit, il ne faudrait pas pour a
- Page 82 and 83:
Famille de Martha /Camp de la poudr
- Page 84 and 85:
«Je n’ai pas l’eau courante. [
- Page 86 and 87:
Instruction et relations socialesL
- Page 88 and 89:
39- Ce qui était le postulat d’A
- Page 91 and 92:
3 / 2Habitat léger / mobile et env
- Page 93 and 94:
92Gio
- Page 95 and 96:
Donc, la pensée unique actuelle es
- Page 97 and 98:
96Des exemples d’actions d’acco
- Page 99 and 100:
Hors-champ02LE DROITpublicPierre Gi
- Page 101 and 102:
Qu’est-ce que le droit public ?No
- Page 103 and 104: Un droit en évolutionLa diffusion
- Page 105 and 106: à ne pas tomber dans le «je fais
- Page 107 and 108: 4 / 1Le diagnostic : statuts des ha
- Page 109 and 110: • Point de blocage : nommer et qu
- Page 111 and 112: 110
- Page 113 and 114: 1123. Les résidences d’accueil,d
- Page 115 and 116: 114Statut des habitants et naturede
- Page 117 and 118: Conclusion :Droit à l’expérimen
- Page 119 and 120: Art 02 /118Le droitau Logement pour
- Page 121 and 122: Le droit positif 5 considère égal
- Page 123 and 124: 122Le carnet anthropométrique d’
- Page 125 and 126: II. Le « Gens du Voyage » 12Le te
- Page 127 and 128: IV. L’Habitat ChoisiPlusieurs ass
- Page 129 and 130: II. L’ «habitant permanentde ter
- Page 131 and 132: - Un terrain familial fait partie d
- Page 133 and 134: 4 / 2Les interactions entre les hab
- Page 135 and 136: ContexteLes données INSEE indiquen
- Page 137 and 138: Il arrive même parfois d’entendr
- Page 139 and 140: 138Des leviers ?Il faut souligner q
- Page 141 and 142: 140De l’exclusionToutes les forme
- Page 143 and 144: M. Untel est adjoint au maire d’u
- Page 145 and 146: Art 04 /Les conflitsd’usages auto
- Page 147 and 148: Aire d’accueil de grands passages
- Page 149 and 150: Les aires de grands passagesau pris
- Page 151 and 152: 150Aire d’accueil de grands passa
- Page 153: Une premièreconclusion ?Nous avons
- Page 157 and 158: 156Gens du Voyage et monde tsigane
- Page 159 and 160: RemerciementsCet ouvrage est le fru
- Page 161: p 64 empreintes, S. Braultp 66-67 l